Revitaliser les centres bourgs, un enjeu essentiel pour la commune nouvelle du Mené (22)
Infos pratiques
Adhérent depuis 2016
Maire : Gérard Daboudet
Adresse : La Croix Jeanne Even, 22330 Collinée
Téléphone : 02 96 31 47 17
Nbre d’habitants : 6450
Superficie : 163,23 km²
Intercommunalité : Loudéac Communauté − Bretagne Centre
www.mene.fr
Contact BRUDED : Cécile Jamoneau
Autres expériences de Le Mené
L’ancienne communauté de communes s’est transformée en commune nouvelle en janvier 2016. Une étude de revitalisation est en cours à l’échelle des sept bourgs : un vrai défi pour ce territoire rural pionner des énergies renouvelables.
Texte rédigé par l’équipe Centres-Bourgs de la Commune Le Mené
Changer d’échelle en gardant ses valeurs : le passage à la Commune Nouvelle et à un « territoire archipel ».
Le Mené est un territoire atypique à bien des égards. Précurseur de la transition énergétique, il s’illustre au 1er janvier 2016 en devenant la plus vaste commune de Bretagne avec 163,23 km² et 6 500 habitants et ce, par le regroupement de sept communes Collinée, Langourla, Le Gouray, Plessala, Saint-Gouëno, Saint-Gilles-du-Mené, Saint-Jacut-du-Mené, en la Commune Nouvelle LE MENÉ.
L’étude de revitalisation de centres-bourgs menée par le groupement Atelier du Canal / Cerur / Quarta / Polenn fin 2015 est commanditée dans l’optique d’accompagner ce changement.
D’une part, elle devait révéler les forces et faiblesses de chacun des sept centres-bourgs et proposer des actions pour augmenter leur attractivité, d’autre part, il s’agissait d’établir un plan d’action pour mutualiser les atouts et contribuer au dynamisme de la Commune Nouvelle dans son ensemble.
Une étude nécessaire, pour dresser un diagnostic et des pistes d’action.
Cette étude a été supportée techniquement et financièrement par de nombreux partenaires (Etat, Région, Ademe, EPFB, Europe). Un Copil régulier réunissant EPFB, DDTM, élus et agents du Mené, membres du Conseil de Développement permet un dialogue continu entre les partenaires. Des ateliers élus et habitants offrent à chacun la possibilité d’exprimer sa vision de leur centres-bourgs à partir d’îlots prioritaires dessinés par les anciens Conseils Municipaux et leur vision d’ensemble de la Commune Le Mené. Les deux années de co-construction de l’étude a permis l’émergence d’un diagnostic partagé du territoire mais aussi, et surtout, de définir les axes opérationnels prioritaires à mettre en place pour revitaliser les centres-bourgs.
« Ces deux années d’étude, sur des périodes charnières [2016 : création Commune Nouvelle; 2017 : Adhésion à Loudéac Communauté Bretagne Centre] ont fait mûrir notre réflexion. 3 périmètres pour une seule identité, avec des traductions de centralités plus complexe à appréhender car moins concrète. Pas toujours simple à conjuguer pour les habitants du territoire ! De plus, ce qui s’est révélé prioritaires pour les élus communautaires de l’époque, restait t-il toujours valable au regard des aspirations et possibilités des acteurs de la Commune Nouvelle favorisant un réseau de centralités pour bien vivre ensemble ?» (Marie Grippaudo).
Des éléments complémentaires sur l’état du marché immobilier apparaissent comme essentiels pour bâtir une politique de revitalisation des centres-bourgs, plus ajustée aux conditions actuelles. Il est donc demandé à l’IAUR (Institut d’Aménagement et d’Urbanisme de Rennes) d’enquêter pour nous restituer une photographie à un instant T. sur l’état du marché immobilier, pour connaître la typologie des acheteurs, des vendeurs, et des biens en vente et en location.
« Pour attirer des habitants dans nos centres bourgs, il nous faut savoir deux choses : quels sont les publics qui naturellement, viennent déjà s’installer au Mené, pour renforcer la communication sur ce segment de population. Et savoir quels types de biens sont disponibles depuis longtemps et ne trouvent pas preneurs, afin d’identifier les leviers à actionner pour les remettre au goût du jour. » (Marie Grippaudo)
Suite à cette investigation auprès des professionnels de l’immobilier du territoire, des biens en vente situés en centre-bourg sont identifiés, pour passer à la phase d’esquisse architecturale. L’objectif est de proposer des solutions pour un nouvel agencement de l’espace, la construction d’une terrasse, la rénovation de pièces d’apparence vieillottes… pour aider les acheteurs potentiels à se projeter dans ces maisons de centres-bourgs.
Une attention toute particulière est portée sur le budget global de rénovation, afin de respecter les possibilités budgétaires des résidents du Mené.
Les esquisses architecturales sont l’aboutissement de l’étude, et agissent comme une passerelle avec la phase opérationnelle à venir. Elles permettent de remobiliser élus et habitants en nous replaçant sur le marché, en rentrant dans le concret : l’habitat.
L’AMI non remportée comme tremplin de remobilisation :
Le Mené candidate à l’AMI Etat/Région alors que l’étude entre dans sa phase conclusive. Obtenir l’aide financière faciliterait le passage en phase opérationnelle, en permettant des actions coordonnées sur les différents bourgs, et conforter notre logique de fonctionnement en « archipel » (en renforçant les atouts et spécificités de chacun des pôles).
Au moment de la rédaction du dossier de candidature, un élément est mis en exergue : le cahier des charges de l’AMI demande un « territoire contigu ». Face à cette difficulté, les élus font le choix politique d’assumer leur situation de commune nouvelle, dans le respect de la charte constitutive de notre regroupement, c’est à dire assumer la commune, telle qu’elle fonctionne aujourd’hui, avec des polarités mais aussi des « creux » avec la campagne et les hameaux. Cette décision est explicitée dans la réponse à l’AMI. Malgré un bon dossier celui-ci n’est pas retenu.
Déçus, certes, mais pas découragés. Le choix est alors fait de réunir le comité de pilotage, qui nous accompagne depuis près de 3 ans maintenant (lors de la 1ère AMI Collinée, en phase d’étude) pour prendre du recul sur les résultats de l’étude et de trouver une nouvelle impulsion. C’est l’occasion de prioriser des actions, et de s’intéresser aux financements de droits communs existants. Ainsi, la commune est actuellement dans une phase de rénovation énergétique de son bâti public et privé grâce à la valorisation des CEE (Certificats d’Économie d’Énergies). Cela oblige également à repense les centres-bourgs dans toute leur transversalité, c’est à dire d’impliquer tous les services pour qu’ils agissent de manière concertés dans cet objectif de revitalisation.
« Il devient urgent de mobiliser des leviers plus transversaux tel que les déplacements/mobilités et la politique foncière ainsi qu’un nouveau modèle économique du bâti ancien revue dans une démarche globale : logements, commerces, services, emplois, espaces publics. »
L’avenir des Centres-bourgs se profilent avec plus d’intensité. Afin de garder son caractère innovant, et de continuer dans le « développement local » il a été décidé de se focaliser sur un quartier d’un centre-bourg afin d’en faire un laboratoire, un démonstrateur de la politique de revitalisation. Ce quartier sera le lieu de la restitution publique de l’étude qui se tiendra au printemps prochain. Ce sera un moment festif, mêlant restitution de l’étude, présentation des esquisses architecturales, et animation diverses en faveur de l’habitat. Ce temps fort servira également à proposer aux habitants de s’investir dans cette « zone laboratoire » de la revitalisation.