Auray Quiberon Terre Atlantique (56) : Une approche complémentaire entre l’EPCI et ses communes pour des mobilités douces
Thématique(s): Mobilités
Infos pratiques
Adhérent : Non
Président : Philippe Le Ray
Adresse : Auray, France
Nbre d’habitants : 85 238
Superficie : 164 km²
Intercommunalité : Auray Quiberon Terre Atlantique
www.auray-quiberon.fr
Autres expériences de Auray Quiberon Terre Atlantique
Lors de sa création en 2014, AQTA récupère la compétence «pistes cyclables», jusque là détenue par les anciennes communautés de communes. Elle décide alors de mettre en œuvre un schéma à l’échelle de son territoire pour améliorer le réseau cyclable.
Auray Quiberon Terre Atlantique a été créé en 2014 en fusionnant plusieurs collectivités. Elle regroupe 24 communes (dont 2 îles) pour 85 000 habitants permanents (220 000 en été). Comprenant une façade maritime au sud et un territoire plus rural au nord, AQTA présente une saisonnalité très marquée sur la façade maritime.
Pourquoi un schéma cyclable ?
Lors de la fusion de communautés de communes, il est constaté un développement très inégal des infrastructures cyclables : un réseau plutôt tourné vers le tourisme, un manque de voies sécurisées, une forte demande des habitants d’amélioration et de liens aux autres transports tels que le car, le train (4 gares dont 1 TGV) et les routes. Les objectifs à atteindre qui poussent AQTA a travailler sur un schéma de déplacement doux sont multiples : améliorer la qualité de l’air, faciliter les petits et moyens déplacements (touristiques mais aussi quotidiens/professionnels) souvent plus rapides qu’en voiture, favoriser la santé des usagers, induire des économies d’usage par rapport à celui d’une voiture. Le nouveau réseau a pour cible prioritaire les usagers « utilitaires » (travailleurs, scolaires) et comme cible secondaire le réseau touristique en lien avec les équipements existants. Ainsi, en 2015, AQTA fait réaliser une étude par le bureau d’études rennais Item qui va se décliner en trois phases. Sont associés à ce travail un comité de pilotage (maires des 24 communes), la commission transport (autres élus communaux) et le conseil communautaire pour valider les choix. L’étude (40 K€) est co-financée par la Région dans le cadre d’un contrat de partenariat avec le Pays d’Auray.
Phase 1. Diagnostic
Un questionnaire est envoyé aux 24 communes pour recenser leurs aménagements, équipements et projets cyclables auquel 23 répondent. Le comité de pilotage créé pour valider les enjeux était très réactif.
Les communes étaient là : elles étaient vraiment intéressées par ce projet, on sentait un réel besoin qui s’exprimait
Fabrice Robelet, 1er vice-président d’AQTA chargé des transports et maire de Brech
Phase 2. Ateliers
Le bureau d’étude anime ensuite trois ateliers de travail sur les bassins de vie, ouverts aux élus et techniciens des communes (+ autres acteurs ponctuels) pour déterminer un ensemble de pistes cyclables souhaitées, à l’échelle intercommunale. 22 des 24 communes y participent. Ces propositions ont ensuite été discutées et parfois complétées individuellement avec les communes qui arrivent finalement à un consensus sur le choix des liaisons à conserver ou supprimer. Le comité de pilotage vient, in fine, choisir les liaisons à bâtir pour créer un réseau d’intérêt communautaire.
Phase 3. Validation du schéma
Une fois les propositions finales validées, un séminaire intercommunal « tourisme et pistes cyclables » est organisé par AQTA en septembre 2017 afin de définir les priorités d’actions à mettre en place. Deux itinéraires sont ainsi retenus collectivement. Le schéma et les priorités définies sont ensuite validés en conseil communautaire. En parallèle, ce sont 450 kms de circuits VTT qui ont été validés. Des chemins ont été créés, les liens avec les propriétaires affinés, d’autres mieux balisés et valorisés dans des outils de communication. Ils viennent compléter le schéma global de voies cyclables. L’étude sera complètement achevée fin 2018. Elle répond aux enjeux définis au PCAET validé en avril 2018 qui intègre une stratégie de mobilité durable, le schéma vélo et le pôle d’échange multimodal (Auray). Les liaisons avec la ligne ferroviaire estivale Auray-Quiberon dénommée « le tire-bouchon » (27 kms / 5 communes / 150 000 passagers à pieds ou à vélo) à laquelle les habitants et les touristes ont un attachement particulier sont aussi étudiées et son avenir regardé de près.
Passer à l’action
À l’issue de ces phases d’études, AQTA définit les actions nécessaires pour mettre en œuvre le schéma. Le coût global est estimé à 17 millions d’euros. La répartition entre la prise en charge financière communale et communautaire est encore à l’étude. Il est aussi nécessaire de déterminer le phasage des travaux.
Des réunions publiques
Si les élus, techniciens et associations ont été impliquées très fortement dans la définition du schéma, il reste une étape de concertation qui n’a pas encore été très développée : celle des habitants et usagers. Si leurs besoins et souhaits ont été pris en compte indirectement par les élus des communes, AQTA souhaite aussi les solliciter directement. Dans le cadre d’un appel à projets de l’Ademe, une concertation auprès des habitants est réalisée. En 2018, trois ateliers sur le thème des déplacements sont organisés pour connaître leurs habitudes, projets et besoins. Le projet remporte un engouement fort des collectivités qui se sont beaucoup impliquées pour sa réalisation. Au final, le schéma est ambitieux, coûteux, et partagé par tous. La réalisation de la dernière étape visant à donner la priorité et réaliser les premières actions et assurer un meilleur partage avec les usagers confirmera son succès.