La municipalité achète une ferme pour y installer du maraîchage biologique à Saint-Georges-de-Reintembault (35)
Thématique(s): Agriculture et restauration collective - Soutien à l’agriculture locale
Infos pratiques
Adhérent depuis 2017
Maire : Marie-Claire Boucher
Adresse : 2 Rue Jean Janvier, 35420 Saint-Georges-de-Reintembault, France
Téléphone : 02 99 97 01 13
Nbre d’habitants : 1 531
Superficie : 31,02 km²
Intercommunalité : Fougères Agglomération
saint-georges-de-reintembault.fr
Contact BRUDED : Mikael Laurent
Autres expériences de Saint-Georges-de-Reintembault
Pour éviter de voir une ferme proche du bourg devenir une maison d’habitation, la municipalité a sollicité la SAFER pour qu’elle préempte ; elle s’est ensuite porté acquéreur. 10 ans plus tard, la municipalité met à la location deux nouvelles parcelles, dont l’une acquise via l’intervention de la SAFER. Objectifs : favoriser l’installation de nouveaux porteurs de projets et anticiper la transmission. Cette expérience est à retrouver ici : « Deux nouvelles parcelles agricoles pour développer la ferme des Millefeuilles «
Saint-Georges de Reintembault est une commune rurale d’Ille et Vilaine de près de 1 600 habitants située au nord de Fougères, aux limites de la Manche. Elle est rattachée à Fougères agglomération et au pays de Fougères, bassin laitier important, reconnu pour la qualité de ses terres : « ici, la terre est précieuse ».
Soutenir une agriculture locale et bio
Ceinturé de zones humides, la commune est également proche d’un bassin versant sensible ; nous sommes en zéro phyto depuis 2007. Nous souhaitions nous impliquer dans le développement du maraîchage bio, peu présent sur le territoire, malgré la demande
Marie-Claire Boucher, devenue maire depuis
L’activité laitière est en effet prépondérante sur la commune qui compte encore près de 60 agriculteurs.
L’acquisition d’une ferme
En 2009, la municipalité repère une petite exploitation agricole en fin d’activité constituée d’une maison, d’un hangar et de 1,74 ha de foncier. La commune est intéressée par l’achat mais le prix de vente initial est trop élevé… Dans le même temps, le propriétaire signe un compromis avec des particuliers qui souhaitent en en faire une maison d’habitation. La municipalité dépose alors un dossier à la SAFER pour manifester son souhait de se porter acquéreuse du bien, dans le but d’y installer du maraichage bio. La SAFER décide de préempter le bien, qu’elle remet ensuite en publicité. Seule candidate à l’acquisition, la municipalité acquière le bien auprès de la SAFER pour un montant de 103 953 €.
Une rénovation en interne
La municipalité décide dans un premier temps de réhabiliter la maison. Elle confie cette mission aux employés communaux, « 4 agents très polyvalents », qui réalisent des travaux pendant l’hiver pour un montant de 38 520 € (hors temps de travail). La rénovation a été faite en deux fois, en commençant par le RDC (25 000 €).
La recherche de porteurs
La municipalité démarre la recherche de porteurs de projet, locataires ou acheteurs, avant même la finalisation de la vente avec la SAFER. Le projet rencontre une majorité au conseil, mais crée des discussions : « une conseillère s’interrogeait sur la légitimité de faire du maraîchage car cette agriculture était inexistante sur la commune, contrairement à ce qui existe à 30 kms d’ici en Baie du Mont Saint Michel » se souvient Marie-Claire Boucher. La commune passe des annonces via les réseaux des GAB (Groupements d’agriculteurs biologiques) et CIVAM (Centre d’initiatives pour valoriser l’agricul-ture en milieu rural) d’Ille et Vilaine et de la Manche. Après deux premières locations qui s’avèreront infructueuses, une famille intéressée prend contact avec la commune. Bien que leur projet questionne le conseil municipal (maraîchage en permaculture, peu courant sur le secteur), il est accepté et la famille Johnson-Legal vient s’installer sur la commune en 2012.
Un bail environnemental et un loyer attractif
Pour éviter toute pollution de l’eau, le bail rural environnemental signé pour 9 ans reconductibles précise que les terres devront être cultivées en agriculture biologique.
Le loyer est de 390 €/mois pour la maison et de 280 €/ha/an pour les terres. « Cela leur a permis de ne pas faire d’emprunt et ils n’ont donc aucune pression pour produire en quantité. A ce jour, leur activité leur permet de se dégager un salaire de 1 500 € net/mois pour eux deux » explique Marie Claire Boucher.
Une activité diversifiée
Dès leur installation, le couple a fait le tour des agriculteurs bios du secteur pour éviter d’être en concurrence. « Nous cultivons une grande diversité de légumes et de plantes aromatiques sur environ 5000 m2, dans une logique de permaculture. Nous avons également planté 200 arbres fruitiers et petits fruits et planterons le double l’année prochaine » explique Christophe Johnson-Legal, installé depuis 2012 avec sa compagne et leurs deux enfants. Le couple réalise aussi de la cueillette de plantes sauvages : « cela nous permet notamment de proposer des plantes sauvages comestibles à un restaurant gastronomique du secteur ». Le couple réalise également une diversité de produits transformés : jus de pomme, confiture, chutney, confit, pesto… Il propose des animations en lien avec la maison du canton de Louvigné-du-Désert et anime bénévolement la grainothèque de la bibliothèque communale. La famille propose par ailleurs sa table d’hôte, pour des groupes de 10 personnes max., sur réservation.
L’accompagnement de la commune
« La commune fait tous les liens possibles pour soutenir l’activité des maraîchers » indique la maire, citant l’achat de jus de pomme pour les activités municipales (accueil périscolaire, centre de loisirs, bibliothèque) ou les visites de l’école dans le cadre d’un projet pédagogique sur l’alimentation. En gestion ‘0 phyto’, la municipalité a labellisé ses terres en bio pour permettre aux maraîchers de faire de la cueillette sur les terres communales. « Cela sert aussi à un autre agriculteur bio qui fait du foin sur la commune » indique la maire. La commune a également meublé un studio en centre-bourg, « ce qui permet de proposer une location aux stagiaires accueillis ponctuellement par les Johnson-Legal »
Éléments financiers
Dépenses TTC
Achat du bien …………………..103 953 €
Rénovation* ……………………..38 520 €
TOTAL ……………………………142 473 €
Loyers annuels TTC
Logement ………………………….4 680 €
Foncier ………………………………..487 €
TOTAL ………………………………5 167 €
* coût matériaux – hors temps de travail des agents communaux