Un atlas de la biodiversité communale à Porspoder (29)

Infos pratiques

Adhérent 2022
Maire : Yves Robin
Adresse : 1 Rue de la Mairie, 29840 Porspoder, France
Téléphone : 02 98 89 90 27
Nbre d’habitants : 1832
Superficie : 11,29 km²

https://www.porspoder.fr/
Contact BRUDED : Maïwenn Magnier

Autres expériences de Porspoder

Le projet politique de la commune lors des élections municipales englobait un volet « biodiversité – environnement – développement durable » important. C’est dans ce cadre là que les élus ont monté un projet d’atlas de la biodiversité et ont postulé à un financement de l’OFB en 2020. Accepté fin 2020, la commune signe une convention triennale (2021/23) avec l’OFB pour mettre en œuvre un atlas de la biodiversité communale.

Cliquez ici pour en savoir plus sur cette expérience

La commune de Porspoder située à la pointe du Finistère en bordure du Parc naturel marin d’Iroise, est un territoire d’un peu plus de 1 000 hectares pour 1 810 habitants qui allie une façade maritime attractive et urbanisée et un arrière-pays à dominante agricole. Attachés à l’identité de leur territoire et sensibles aux enjeux environnementaux qui le touchent, les Porspodériens ont à cœur de s’investir dans la préservation de ses richesses naturelles et d’en assurer la transmission

Accompagnement

En janvier 2021, la commune lance un appel d’offre pour recruter une structure capable de les accompagner. Bretagne vivante et le groupe mammalogique breton (GMB) répondent et sont retenus dans leurs spécialités respectives. Marie Hascoët, conseillère déléguée à l’environnement, assure le pilotage du projet. Travaillant au parc naturel marin d’Iroise, elle va également faire le lien avec ses compétences professionnelles. « La commune ne dispose pas de personnel suffisant pour assurer cet encadrement » dit-elle.

Un atlas en trois temps

Synthèse de l’existant en 2021 et inventaires naturalistes complémentaires en 2022

Bretagne vivante assurera la synthèse de l’existant et réalisera les inventaires complémentaires sur les amphibiens, reptiles, insectes et l’estran. Un bénévole ornithologue de la commune assurera le suivi ornithologique et le GMB assurera les inventaires des mammifères.

Ce travail d’analyse des données sera valorisé par une cartographie des espèces, une synthèse et l’identification des enjeux.

Programme d’actions en 2023

Il s’agira de rédiger un document de synthèse qui proposera un programme d’actions permettant de mettre en œuvre la conservation de la biodiversité communale.

Des actions concrètes en parallèle

Marie Hascoët a mis en place quatre groupes thématiques : eau, terre, urbanisme et estran/littoral. L’idée étant de mettre en place, en lien avec les habitants, des actions concrètes et faciles à réaliser.

Eau

Cette thématique regroupe plusieurs sujets dont celui des 35 lavoirs présents sur la commune devenus des refuges de biodiversité (amphibiens, notamment). Il importe de sensibiliser les habitants sur l’intérêt de les préserver. La commune a posé des panneaux d’information et de sensibilisation à proximité des lavoirs en lien avec les riverains pour les sensibiliser au fait de ne pas les récurer. Une ligne budgétaire de l’atlas prévoit également la réalisation d’un sentier d’interprétation.

Les continuités écologiques pour faciliter la remontée des anguilles, la continuité ripisylve et les inventaires des ruisseaux et zones humides complètent la démarche.

Terre

L’idée est de travailler sur la végétalisation et le fleurissement des espaces publics et les jardins privés (en lien avec le programme Regain porté par Bretagne vivante). Des conseils pourront être transmis aux particuliers afin d’établir des liens, voire créer des refuges de biodiversité. « On lance l’idée des ‘jardins punk’: 5/6 personnes se sont montrées intéressées et on imagine pouvoir étendre le principe sur les espaces publics » explique Marie.

Les agents doivent être sensibilisés voire formés également pour accompagner ces changements de pratiques ; ce n’est pas si simple de changer de paradigme ! On monte une formation avec la CCPI sur l’entretien des berges

Marie Hascoët, conseillère déléguée à l’environnement, responsable du projet ABC

La gestion différenciée des espaces communaux sera entreprise : « dans le cimetière, on est en zéro phyto mais on rencontre de nombreux freins de la part des habitants sur des projets d’enherbement »

Finalement, la commune dispose de terrains (dont des terres agricoles), utilisés par des agriculteurs, sans bail ou convention, car délaissés. Une des actions sera celle d’inventorier ces terrains pour réfléchir à un usage optimal en termes de biodiversité.

Données/plans d’urbanisme

Un des objectifs de l’atlas est celui d’intégrer les conclusions de l’étude dans le PLU actuellement en révision (ou futur PLUI) et il est nécessaire de se former à ce sujet.

Estran/littoral

Plusieurs actions réalisées ou envisagées sur cette thématique

  • Une exposition temporaire sur la faune des dunes a été placée en extérieur depuis plusieurs mois. Ces vingt portraits de petites bêtes (petits carrés 15*15 avec photo et textes) ont été financé par l’ABC en 2021.
  • Sensibiliser des personnes à l’estran et réaliser un observatoire de l’estran (en lien avec les problématiques de changements climatiques)
  • Réaliser des inventaires sur les dunes / ENS gérés pas la CCPI et propriété du Département

La communication pour mieux sensibiliser la population

Une « lettre de la biodiversité » de quatre pages rédigée par Marie Hascoët parait tous les deux mois. Elle est distribuée par mèl et en version papier (imprimée à Brelés) dans les commerces de la commune et est très appréciée.

Le 20 novembre 2021, la commune a organisé la « journée de l’ABC ». Le matin était consacré à des sorties nature (oiseaux mer et campagne) et la présentation d’une exposition naturaliste. L’après-midi a eu lieu une conférence présentant des données existantes sur la commune. Beaucoup de personnes y ont participé. C’était aussi l’occasion de récolter les coordonnées des personnes qui souhaitent s’impliquer dans l’ABC.

Impliquer les habitants

Des associations qui s’intéressaient aux questions environnementales avaient été identifiées dans la mouvance des élections municipales sur des thèmes variés : démarches participatives, eau, écologie, estran… « On a ainsi rassemblé des gens tout naturellement ; ce sont toujours un peu les mêmes mais au fur et à mesure des échanges, on étoffe les groupes » explique Marie.

Le Bulletin municipal permet de transmettre des informations très largement et ainsi toucher beaucoup de monde. Pour autant, on note la difficulté de rejoindre les experts (naturalistes et scientifiques qui font de l’inventaire) et les habitants « lambda » qui sont motivés par la démarche mais n’ont pas les mêmes compétences. « Cela fait partie de nos questionnements : que veut-on des retours des habitants, comment les faire participer à l’ABC ? Comment les faire recueillir des informations exploitables… ? »

Et les élus ? Tous les élus du conseil n’ont pas une forte sensibilité à ces questions environnementales mais sont globalement ouverts, laissant une vraie possibilité de travailler sur le sujet. Une commission « environnement » propose des sorties découvertes, des présentations sur de sujets transversaux (qualité des eaux de baignade, territoire engagé pour la nature, changements climatiques en conseil municipal afin de sensibiliser le plus grand nombre.

En janvier 2022, la commune a été reconnue comme « territoire engagée pour la nature » (TEN) par l’office français de la biodiversité. Si cette labellisation ne donne pas de moyens financiers, elle est un levier supplémentaire qui peut être activé et qui engage la commune et les élus à aller de l’avant dans cet engagement. Le travail sur l’ABC est pour cela très utile.

« La commune investit le thème de l’eau dans sa candidature en proposant une action visant à restaurer et améliorer la qualité des cours d’eau de la commune Les terrains communaux vont profiter d’actions visant à restaurer leur biodiversité. La collectivité compte embellir son territoire avec l’action « des fleurs pour la biodiversité ». Un appel à une rébellion écologique dans les jardins des habitant·e·s suivra les principes du « jardin punk ». »

Impliquer les plus jeunes

Au-delà de la cinquantaine de personnes qui s’impliquent à différents niveaux sur la commune, plusieurs projets sont en cours dans le cadre de l’atlas. « Avec les jeunes, on rentre très vite sur des actions très concrètes qui leur parlent… »

  • Marie Hascoët coordonne des programmes d’éducation à l’environnement au sein du parc naturel marin d’Iroise ; Elle a pu ainsi embarquer l’école communale pour travailler avec Bretagne vivante sur la faune des ruisseaux dans une problématique d’interface terre/mer.
  • Un concours photo où les enfants ont été sollicités pour donner leur avis a bien fonctionné.
  • Un conseil municipal des jeunes vient d’être créée : ils vont aussi être mobilisés.
  • L’association du Four mène un projet de carrés fleuris avec les jeunes en lien avec la médiathèque

Intégrer des actions dans le PLU

À l’instar de ce que d’autres collectivités ont pu faire (St Aubin du Cormier, Saint Lunaire…), le souhait est de pouvoir intégrer la biodiversité dans tous les projets d’aménagement public ou privé via le règlement du PLU(I).

La réalisation de l’ABC permettra de disposer des informations nécessaires à la révision (PLU) et à l’élaboration des documents d’urbanisme (PLUI) en les inscrivant dans la dynamique globale du vivant. Il permettra d’identifier les trames vertes et bleues, les corridors écologiques et les zones à enjeux, indispensables à une meilleure appréhension du territoire communal. L’ABC et les actions de sensibilisation associées contribueront à enrichir les regards, à redonner à la biodiversité toute sa place et à reconsidérer la tentation du « faire propre » ou la volonté de tout aménager.

(dossier réponse AAP 2020)

Ici, la tâche est d’autant plus difficile que la révision du PLU doit se finaliser avant le passage en PLUI et que le PADD est déjà écrit. Cette révision ne pourra donc pas intégrer, à court terme, des préconisations de biodiversité puisque l’ABC ne sera pas achevé. Une option est bien celle de faire des OAP sectorielles sur des opérations spécifiques. L’étude environnementale commanditée par la CCPI dans le cadre de la révision PLU (cabinet Biotope en 2021) n’a pas intégré non plus, de fait, les préconisations de l’ABC.

J’espère que l’on va pouvoir se raccorder au PLUI pour intégrer la biodiversité. Nous avons sollicité l’Agence bretonne de la biodiversité pour nous aider

Marie Hascoët

Budget

Le projet global est chiffré à 65 K€ sur trois ans.

Recettes

OFB (80%) > 52K€
Auto-financement (20%) > 13 K€

Charges

Missions d’expertise (sous-traitance Bretagne vivante, GMB, CCPI…) > 39 K€
Communication > 26 K€

Contact

Marie Hascoët, conseillère déléguée à l’environnement

rédaction : mars 2022

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