La requalification du centre-ville historique de Questembert (56)
Thématique(s): Aménagement, urbanisme et habitat - Outils de planification
Infos pratiques
Adhérent : 2020 (et de 2006 à 2015)
Maire : Boris Lemaire
Adresse : Place Général De Gaulle. 56230 Questembert
Téléphone : 02 97 26 11 38
Nbre d’habitants : 7857
Superficie : 66 km²
Intercommunalité : Questembert Communauté
mairie-questembert.fr
Contact BRUDED : Anne-Laure Marchal
Autres expériences de Questembert
Les élus ont profité de la réfection des réseaux pour transformer les rues de l’hyper-centre ancien. Leur volonté : le rendre attractif et convivial pour les résidents, mais également pour tous les habitants de Questembert qui le traversent et pour les visiteurs de passage.
Située dans le Morbihan, à 30km à l’Est de Vannes, Questembert est une petite ville à la campagne de 7000 habitants. Sa localisation à 15 km des plages et non loin de villes dynamiques en fait une commune attractive, qui bénéficie en outre d’un patrimoine bâti remarquable et d’une vie culturelle active. Cependant, tous les quartiers de la ville ne sont pas logés à la même enseigne. Le centre-ville historique, constitué de petites maisons anciennes et maillé d’un réseau de ruelles étroites, souffre d’un manque d’attractivité marqué par la présence de nombreux logements vacants ou à l’abandon. A l’origine de cette situation, les contraintes classiques du logement en cœur de bourg : stationnement et accès difficiles, absence de jardins, logements anciens, petits et chers… Les élus ont saisi l’occasion de la réfection des réseaux pour mettre en œuvre un programme d’embellissement du secteur.
3 objectifs :
- préserver le caractère patrimonial du quartier, qui jouxte un monument classé (Halles du XVIème s.)
- revaloriser des logements aujourd’hui vacants ou à l’abandon
- inviter les piétons à la promenade en revégétalisant les petites ruelles et placettes, et en restreignant la place de la voiture.
Une équipe pluridisciplinaire a été mobilisée, composée d’1 architecte-paysagiste, 1 architecte-urbaniste et 1 bureau d’études VRD.
Embellir le cadre de vie des habitants
Effacer les verrues paysagères : Afin d’améliorer les qualités esthétiques et patrimoniales du site, il a été décidé dans un premier temps d’enfouir l’ensemble des réseaux (électricité + télécom). A la faveur des travaux, des fourreaux ont été installés pour accueillir la fibre optique. L’éclairage public a été entièrement revu : intégré aux façades et plus esthétique, il est également plus économe en énergie. Réintroduire le végétal : pour atténuer le caractère très minéral du quartier et animer des espaces de respiration conviviaux, l’équipe du projet a dessiné différents types de massifs, situés en pied de façade des habitations, le long des cheminements piétons ou encore au cœur des placettes. Celles-ci, agrémentées de massifs arbustifs surélevés, créent des points focaux depuis les extérieurs et invitent les piétons à pénétrer dans le quartier. 34 massifs ont été aménagés, allant de 2 à 15 m². Renforcer la convivialité et l’appropriation du quartier Concernant le choix des plantes et la gestion des massifs, la municipalité a opté pour une démarche originale : les élus ont souhaité impliquer les habitants en leur proposant notamment de gérer eux-mêmes les bandes d’espaces verts en pied de leur façade. Pour cela, la municipalité a envoyé un courrier expliquant la proposition aux habitants, accompagné d’un plan d’aménagement et d’un choix d’espèces de plantes et arbustes pour composer les massifs. Cependant, il n’y a eu que très peu de retours. Pour Franck Guillouzouic, adjoint au DD, « ne sachant pas à quoi ils s’engagent, les habitants préfèrent ne pas se manifester ». Contact d’autant plus timide que la part de locatif est élevée dans le quartier : les locataires, au fort turn-over, se sentent moins concernés que les propriétaires. La municipalité espère qu’une fois les massifs plantés, les habitants se les approprieront petit à petit En attendant, c’est le service des espaces verts qui en assurera l’entretien. Associés à la réflexion, les agents ont apporté leur expertise pour la composition des massifs : « Il faut savoir intervenir en amont pour gagner du temps, surtout concernant les heures passées en entretien, commente Pascal, du service espaces verts. Par exemple, utiliser de l’érigéron, plante aux jolies fleurs qui colonise naturellement les pieds de façade, évite un travail important de désherbage ». Travailler sur les matériaux Le choix des matériaux de revêtement a été guidé par une volonté de sobriété, de respect du patrimoine bâti et de pérennité. Au final, le béton désactivé a été retenu – notamment pour la clarté qu’il apporte aux ruelles étroites et pour sa résistance – ainsi que l’enrobé. Par ailleurs, sur prescription de l’ABF, les anciens caniveaux en granit existants ont été conservés (numérotés, démontés, triés, nettoyés) et intégrés dans le nouvel aménagement.
Repenser les circulations et le stationnement
Le centre-historique est traversé par de nombreux passants et cyclistes rejoignant le centre-ville et les commerces. Souvent préféré aux grandes rues passantes et sans charme, il est également emprunté par les lignes de pédibus. Afin de renforcer la sécurité des différents usagers, quels que soient leur mode de déplacement, une zone de rencontre partagée (20 km/h) a été créée sur l’ensemble de la zone, dont les rues ont été mises en sens unique. Le traitement différencié des surfaces (béton balayé ou enrobé) permet de visualiser les espaces dédiés aux différents types d’usagers. Si à l’origine il avait été question de fermer certaines ruelles aux voitures, la circulation automobile a finalement été maintenue sur la totalité du site afin de faciliter la vie au quotidien des habitants et des commerces : cela permet en effet un stationnement minute pour décharger les courses ou effectuer les livraisons. Pour supprimer les stationnements « sauvages » qui affectaient le quartier, les largeurs de voies ont été réduites au strict nécessaire, et les sur-largeurs occupées par les cheminements piétons et les aménagements paysagers. Des aires de stationnement périphériques ont été valorisées à moins de 50 mètres.
Les 1ers retours
Depuis la réhabilitation du quartier, et avant même que les massifs ne soient fleuris, les élus ont constaté qu’un certain nombre de logements vacants avaient été mis en vente, et 2 transactions effectuées. La réhabilitation du quartier semble relancer son dynamisme !
Données financières
Montant total des travaux (hors études) : 780 000 € HT
- Réseaux = 460 000 €
- Réfection = 320 000 € Subventions (hors travaux réseaux)
- CG56 : 60 000€
- Région Bretagne (Eco-FAUR²): 75 000€ ¢