Emmanuel Van Brackel, maire de Bouvron (44)

Emmanuel Van Brackel, maire de Bouvron (édito)

La commune de Bouvron (44), 3 161 habitants, est située à mi-chemin entre Nantes et Saint-Nazaire, ce qui fait de sa localisation l’un des premiers critères de choix des nouveaux arrivants sur la commune. Un autre critère pour les nouvelles familles est la présence d’un pôle enfance de qualité, avec une restauration 100% bio et locale, une cour végétalisée et conviviale, des bâtiments conçus avec des matériaux sains, aérés et bien équipés et un accueil périscolaire intégré.

Vous avez restructuré l’école et la cour des maternelles il y a quelques années, quels étaient les objectifs qui ont guidé votre approche ?

Retournons quelques années en arrière : début 2010, il a semblé nécessaire de renouveler et agrandir l’école publique, dans un souci de maîtrise des coûts, de regroupement des activités liées à l’enfance sur un même lieu, de confort des usagers. Le projet comprend un volet environnemental fort : une chaufferie bois, des murs en terre issue du chantier, de larges baies vitrées favorisant l’éclairage et le chauffage naturels…

Comment avez-vous associé les usagers aux différentes étapes du projet ?

Pour la conception du projet, une méthodologie a été mise en place : le Processus de Conception Intégrée, venu du Canada. Les usagers sont au cœur de la démarche : un travail où les parents, enfants, enseignants, élus, personnels des écoles et techniques, conducteurs de cars, architectes, paysagistes, sociologues (…) se retrouvent en ateliers pour réfléchir et construire collectivement le projet. Cela permet de ressortir, entre autres, des paroles d’enfants comme « le foot prend trop de place, on souhaite un espace plus calme à côté d’un potage. » etc. et a pleinement permis la validation du projet par tous.

Accompagné par l’agence Wigmam (Nantes) pour la concertation, du cabinet d’architecture Belenfant-Daubas (Nozay) et du paysagiste Sébastien Argant de La Terre ferme (Nozay), la commune de Bouvron a ainsi pu mener à terme un projet de qualité, premier bâtiment français primé à la biennale d’architecture de Venise.

Concernant les espaces extérieurs, qu’est ce qui a guidé votre approche ?

Les espaces extérieurs font la part belle au végétal dans les cours alors que certaines classes donnent directement sur des espaces verts ou les jardins potagers. Les espaces jouxtant les cours ont aussi été valorisés : un pré pâturé par des vaches et moutons, l’espace de stationnement est optimisé avec un usage alternatif en piste d’athlétisme, ou encore l’intégration des déblais et remblais dans le paysage. La présence d’arbres apporte de l’ombre, les espaces verts deviennent le terrain de jeu pour les enfants et un sujet de réflexion pour les enseignements (travail sur le noisetier par exemple).

Dans quelle mesure ces aménagements ont-ils été bénéfiques pour les enfants ? Avez-vous perçu des changements de comportement ?

Suite au réaménagement de la cour, les difficultés sur les temps de récréation ont diminué : les espaces sont plus faciles à surveiller en l’absence de recoins, cela permet de repérer plus aisément les situations conflictuelles entre enfants, tandis que les espaces différents et aérés induisent une plus grande variété de jeux (copeaux, bac à sable, espaces bitumés et stabilisés) et des comportements différents avec moins de disputes.

Participez à la visite de la cour d’école !

J’aurais le plaisir de vous accueillir à Bouvron le 27 avril prochain pour vous présenter cette réalisation sous toutes ses coutures. Trois autres temps d’échanges complètent ce cycle de visites sur la thématique des cours d’écoles végétalisées : à Clohars Carnouët le 21 avril, Betton le 24 mai et lors d’un wébinaire de synthèse à l’issue des visites.

Emmanuel Van Brackel, maire de Bouvron (44)