Mesnil-Roc’h (35) transforme une parcelle communale en jardins partagés
Thématique(s): Associer la population à ses projets - Environnement et biodiversité
Infos pratiques
Maire : Christelle Brossellier
Téléphone : 02 99 73 90 01
Nbre d’habitants : 4 336
Superficie : 41,16 km²
Intercommunalité : Communauté de communes Bretagne Romantique
mesnilroch.bzh
Contact BRUDED : Camille Ménec
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Suite à la fusion des trois communes, en 2019, la commune s’est naturellement interrogée sur la question de sa nouvelle identité. Comment créer un sentiment d’appartenance à cette nouvelle commune, et faire en sorte que les habitants se rencontrent et créent du lien ? Disposant d’une parcelle agricole dans la commune de Tressé, l’équipe municipale choisit de tester un projet de jardins partagés.
« S’agissant d’une commune nouvelle, il est important que les trois communes aient des projets communs », indique Christelle Brossellier, maire. Proposer des jardins partagés est un challenge, dans la mesure où beaucoup d’habitants disposent de terrains suffisamment grands pour accueillir un potager. Le jardin partagé sera donc installé dans une parcelle communale située en bordure de forêt. La surface totale avoisine les 1 400 m², soit l’équivalent de 14 parcelles d’environ 98 m², chacune.
Ce n’était pas un projet gagné d’avance, mais nous avons décidé de nous lancer !
Christelle Brossellier, maire
Un projet concerté avec les habitants
Pour s’assurer de l’intérêt du projet, les élus sondent les habitants. Une enquête est diffusée dans le bulletin municipal de l’été 2021, pour recenser les personnes intéressées. L’article explique qu’une parcelle disponible dans la commune de Tressé va être mise à disposition des habitants, en vue d’y accueillir des jardins partagés, sur le modèle des jardins ouvriers. Les habitants sont invités à se faire connaître auprès d’une des 3 communes, jusqu’à la mi-septembre 2021.
En mars 2022, une réunion publique est organisée. « Il s’agissait d’une envie municipale, mais il fallait rencontrer les habitants, pour nous assurer de leur intérêt, et commencer à échanger », précise Christelle Brossellier, maire. Les lots ont très rapidement été sollicités par les habitants, provenant des trois communes que compte la commune nouvelle : douze familles se manifestent. L’emplacement des lots est tiré au sort.
Suite à cette première rencontre, la commune propose aux habitants concernés de prendre part au projet, en accompagnant les services techniques, lors de la pose de la clôture et du portail. En effet, la parcelle étant située en bordure de forêt, il était nécessaire de la protéger des animaux sauvages.
Des moyens mis en œuvre, pour la réussite du projet
À l’automne 2021, et avant que les jardins ne soient ouverts aux habitants, le sol a été travaillé et amendé par un entrepreneur, dont la prestation a été prise en charge par la commune. « Le cadre de la parcelle est vraiment agréable, il est situé dans une zone très bocagère, mais la qualité de la terre nécessitait d’apporter de la matière organique, puisqu’il s’agit d’anciennes terres de landes. En effet, si les gens ne s’y retrouvent pas en termes de production de légumes, le projet ne tiendra pas. La commune continuera donc de s’occuper de l’apport de compost », indique la maire
Sur place, pas d’accès à l’eau… la commune installe une citerne que les services techniques remplissent régulièrement. A terme, des récupérateurs d’eaux de pluie et des composteurs seront installés. Un cabanon va également être installé sur la parcelle, pour permettre aux habitants d’y stocker leurs outils. À l’automne 2022, les plans sont en cours, ils sont en effet soumis au règlement des Monuments Historiques puisque la parcelle se situe dans le périmètre des mégalithes protégés (« allée couverte des fées », à Tressé).
La commune investit dans ce projet un budget global de 30 000 €, qui couvre l’achat de la clôture, du portail, de la citerne, du prochain cabanon, l’empierrement du parking à l’entrée de la parcelle, et le travail du sol.
L’engagement des habitants
Pour sécuriser l’usage des parcelles et le bon fonctionnement des jardins partagés, les élus de la commission « Espaces verts, Cimetières et Environnement » planchent sur un règlement, qui constituent un bail, signé par les habitants jardiniers. Celui-ci spécifie les conditions minimales à respecter, comme entre autres, l’interdiction de l’usage de produits phytosanitaires et de plantes grimpantes le long de la clôture. Le loyer est fixé à 30€/an, sur la base d’un contrat reconductible un an, accessible à tout habitant justifiant de résider sur la commune, et de ne pas disposer d’un jardin.
Les jardins sont exploités depuis l’été 2022. A l’automne, la commune proposera une réunion publique pour faire le point avec les habitants, la volonté des élus étant d’ancrer ce projet dans la commune.
Nous souhaitons créer une dynamique autour de cet endroit. S’agissant d’argent public, nous devons rester prudent et faire en sorte que les usagers soient présents dans la durée.
Christelle Brossellier, maire
Une utilisation non anticipée, qui donne une autre dimension au projet
Par ailleurs, l’école publique de Tressé s’est saisie de ce nouveau projet pour faire émerger une nouvelle action pédagogique : « l’école dans la nature ». L’objectif – inspiré d’une pédagogie développée dans les pays scandinaves et au Royaume-Uni – est d’instaurer une demi-journée d’enseignement par semaine, en forêt, et ce toute l’année, quel que soit le temps.
Pour faciliter la mise en place de cet enseignement, un lieu d’accueil pérenne est idéal. La parcelle accueillant les jardins partagés est parfaitement située : les enfants y accèdent à pied par des voies sécurisées depuis l’école, éloignée de 600 mètres de la parcelle. Des rondins de bois ont été tronçonnés, pour servir de sièges aux enfants. «C’est une initiative de l’école, nous ne faisons absolument pas d’ingérence pédagogique. Nous nous posons la question d’y installer des toilettes sèches, mais pour l’instant, nous avançons étape par étape, puisque les enfants ont accès aux sanitaires du terrain de foot, très proche », note Mme Brossellier.
Les enfants se rendent donc chaque jeudi après-midi, dans la parcelle, le jeudi étant un jour sans chasse. Il s’agit ici aussi d’un projet expérimental, un bilan sera fait en fin d’année 2022..
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Rédigé en novembre 2022