Concoret (56) : un cimetière plus accessible et plus vert

À l’origine, une démarche globale sur la question des espaces verts

À leur arrivée au conseil municipal, la nouvelle équipe élue a souhaité enclencher une démarche sur le sujet des espaces verts : passage au zéro phyto et mise en place de la gestion différenciée des espaces verts, en lien avec le syndicat du Grand Bassin de l’Oust. L’objectif était double : revoir le temps de travail consacré par les deux agents techniques (un agent voirie/espaces verts et un autre agent pour l’entretien des bâtiments) au fleurissement et à l’entretien des espaces verts et poursuivre une démarche globale, sur la question de la biodiversité.

Pour l’entretien des espaces naturels, la commune n’utilise plus de produits phytosanitaires depuis plusieurs années (label zéro phyto obtenu en mai 2021), ce qui a supposé plus de travail manuel pour les deux agents techniques, en dépit de l’achat de matériels spécifiques pour le désherbage. Le cimetière initial, d’une surface de plus de 3500 m2, comptait 482 tombes et 11 stèles ou cavurnes dans l’espace cinéraire. Jusqu’en décembre 2022, ses allées étaient essentiellement gravillonnées. Le travail de l’agent en charge des espaces verts consistait, 6 fois par an, et pendant une semaine, à débroussailler et désherber à la main, sans toutefois satisfaire tous les habitants…

Beaucoup de familles trouvaient que les allées du cimetière étaient sales… Il faudrait que tout soit nickel, tout le temps !

Richard Crepin, 4^ème adjoint en charge de la Voirie et des terrains communaux.

Se renseigner et voir ce qui se fait ailleurs

Pour organiser la réflexion, une commission de travail composée uniquement d’élus, a été mise en place par M. Crepin, pour travailler sur le fleurissement et l’entretien du cimetière. Dans le cadre de cette commission, « j’ai été visiter plusieurs cimetières, dont celui de Caudan et celui de Merdrignac », précise M. Crepin. « J’ai rencontré les techniciens de la ville de Caudan, qui ont ensemencé tout le gravier avec du gazon spécial voirie, qui a une pousse lente, ce qui permet de diminuer le temps des agents. A Merdrignac, la mairie a choisi de faire un petit apport de terre mélangé aux cailloux pour enherber les allées et les pieds de tombe, ce qui suppose selon moi, de passer la débroussailleuse, or ça amène des projections », précise M. Crepin.

Concernant les murets, la commune fait appel aux habitants pour l’entretien en organisant des journées bénévoles. La présence du CPIE de Brocéliande (centre permanent d’initiatives pour l’environnement) qui est implanté dans la commune depuis plusieurs années, est un atout pour les projets. Benoit Le Barbier, élu au conseil municipal mais également chargé de mission au CPIE, a ainsi pu apporter ses conseils, notamment au sujet du fleurissement des murs. Les jardinières ont été supprimées au profit de plantes vivaces et d’un ensemencement en pied de mur (démarré par la précédente mandature).

Une réflexion de bon sens, sur l’aménagement du cimetière

Avoir une réflexion globale sur l’organisation du cimetière peut permettre de trouver des réponses simples aux questions de l’entretien et de l’eau nécessaire à l’arrosage.

Pour la partie nouvelle du cimetière, nous avons de nouvelles implantations à faire, nous allons mettre les tombes dos à dos, pour éviter de créer de nouvelles allées. Nous allons peut-être supprimer l’espace entre les tombes, pour ne pas créer d’entretien supplémentaire.

M. Crepin

Par ailleurs, l’iff, auparavant implanté dans l’actuel jardin du souvenir a été déplacé et replanté en bas du cimetière, dans un souci esthétique, afin de cacher le local à poubelles.

« Avec notre nouvel aménagement, le passage d’une tondeuse autoportée 5 à 6 fois par an, devrait suffire, sachant que chaque tonte prend environ 1 heure. Nous allons également acquérir une petite tondeuse pour entretenir les petites bandes enherbées. Concernant les intertombes, nous avons choisi de ne pas enherber, parce que l’entretien me semble compliqué. Nous allons plutôt disposer du gravier. », commente M. Crepin. « Nous réfléchissons aussi à d’autres solutions, peut-être réduire complètement l’espace entre chaque tombe ? » La commune se renseigne également auprès d’entreprises de pompes funèbres, pour répondre à la demande d’habitants qui souhaitent des tombes complètement végétalisées.

Concrètement, il y aura eu un an entre le début de la réflexion, les retours des habitants et la réalisation des enrobés. Il nous reste à faire l’engazonnement, qui couvrira 430 m2. Les enrobés et l’apport de terre végétale seront réalisés par l’entreprise Pompei, et l’entreprise CREA’BREIZH basée à Concoret sera chargée de l’engazonnement.

M. Crepin

Le budget

Le projet aura coûté 31 200€ HT, qui inclue la création du jardin du souvenir, l’enrobé (450 m²), l’engazonnement à venir (430 m²), et le déplacement du point d’eau dans le milieu du cimetière. Le Conseil départemental du Morbihan a soutenu le projet à hauteur de 9 800€ (30% du coût global), ainsi que la DETR à hauteur de 12 830€ (40% du coût total), ce qui a laissé un reste à charge pour la commune de 9 000€ (30%).

La communication auprès des usagers

« Depuis le début du mandat, nous nous sommes engagés à organiser une réunion publique par an. En 2022, elle a eu lieu en octobre, nous avons pu parler de ce projet aux habitants à ce moment-là. Nous avons également installé des panneaux d’information dans le cimetière, qui expliquent notre démarche : ce que nous voulons faire et comment nous nous sommes inspiré des visites que nous avons fait dans d’autres communes, en faisant apparaître des photos. » précise M. Crepin. Le suivi de la communication se fait également dans le bulletin trimestriel de la commune, et sur sa page Facebook.

Au sujet du gazon qui reste à faire, il faudra être patient, et communiquer beaucoup auprès de la population, car la pousse du gazon est très longue, quasiment un an est nécessaire pour avoir un résultat qui se voit.

M. Crepin

rédaction : mars 2023