Langouët (35) a transformé son ancien terrain de foot en micro ferme maraîchère

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Infos pratiques

Adhérent depuis 2005
Maire : Jean-Luc Dubois
Adresse : 19 Rue des Chênes, Langouet
Téléphone : 02 99 69 92 30
Nbre d’habitants : 619
Superficie : 7 km²
Intercommunalité : Val d Ille-Aubigné
www.langouet.fr
Contact BRUDED : Camille Ménec

Autres expériences de Langouët

Suite à l’animation et la mobilisation des habitants autour des question de l’alimentation locale et de la permaculture, la municipalité a lancé un appel à projet pour identifier des porteurs de projets prêts à transformer l’ancien terrain de foot en zone permacole. Un couple a relevé le défi et propose aujourd’hui la vente de légumes et de pain via la tenue d’un petit marché hebdomadaire.

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Commune de 600 habitants, située à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Rennes, Langouët appartient à la Communauté de communes Val d’Ille-Aubigné, territoire dynamique avec une évolution démographique importante. La communauté de communes est engagée de longue date dans la lutte contre l’étalement urbain et la préservation du foncier agricole via notamment une politique de veille foncière active et de soutien à l’agriculture biologique de proximité. Elle développe, depuis octobre 2021, un Plan alimentaire territorial. De son côté, « la commune a développé au fil des années, une politique centrée sur 3 axes. L’habitat écologique, l’énergie tant du point de vue de la maitrise des consommations que du développement des énergies renouvelables et l’alimentation durable » comme l’exprime Jean-Luc Dubois, maire depuis 2020. La municipalité est l’une des premières du grand ouest à avoir mis en place une restauration scolaire en régie 100% bio et locale (2004). « Aujourd’hui, ce sont environ 80 enfants sur les 90 inscrits à l’école qui mangent quotidiennement à la cantine municipale » complète le maire.

Un projet inscrit dans la dynamique de cœur de bourg

A chaque fois que nous échangeons avec des citoyens, la question de l’alimentation et des modes de culture revient systématiquement sur la table” expliquait Daniel Cueff, ancien maire au moment du lancement du projet. Dans le cadre de son projet de redynamisation du cœur de bourg lancé en 2018 pour lequel elle a été lauréate de l’appel à projet “revitalisation des centres-bourgs” (Etat-Région-EPF-Banque des Territoires), la commune  a donc eu à cœur de développer un véritable projet autour de l’alimentation et de jardins partagés. Baptisé « Langouët, 100% permaculture », le projet a bénéficié d’un complément de financement par un emprunt citoyen  via la plateforme collecticity.

Une formation des habitants

Dans un premier temps, la commune a financé la formation en permaculture d’un groupe d’habitants volontaires (Une demi-journée par semaine pendant un an en 2018) dans le but que ceux-ci deviennent des ambassadeurs auprès des autres habitants. Elle a fait appel à Mickaël Hardy, de Perma’G Rennes pour former une demi-douzaine d’habitants sur le jardin de 5000m² qu’il cultivait sur le secteur de la Prévalaye.

Un appel à projet pour identifier des porteurs de projets

Dans un 2ème temps, la municipalité lance en 2019 un appel à candidature pour trouver des porteurs de projets prêts à transformer l’ancien terrain de foot en zone de permaculture. Le foncier d’une surface d’environ 7000 m² longe la rivière la Flume et bénéficie d’un petit local de 40 m² et d’un accès à l’eau et à l’électricité. Le terrain de foot inutilisé depuis 6 ans, s’apparente plutôt à une prairie. La municipalité organise des visites du lieu à destination des candidats intéressés.

Le profil des porteurs de projet

Candice Petitclair et Louis Maillard, les deux porteurs de projet  réfléchissent à un projet de création d’une ferme permacole. Ils suivent cette même formation à la permaculture proposée par Mickaël Hardy à Rennes où ils rencontrent les habitants. Une partie de la formation consiste à réfléchir au design de l’ancien terrain de foot de Langouët. A cette occasion, les porteurs de projets découvrent la commune et rencontrent également les élus. Ils décident ensuite de répondre à l’Appel à candidature de la mairie, sont retenus par la municipalité et trouveront, quelques mois après, une petite maison en location dans le bourg. « En sortant de notre école d’ingénieurs, nous ne souhaitions pas rejoindre les groupes d’écologie industrielle auxquels notre formation nous prédestinait. Nous avons fait un tour de vélo des alternatives en Bretagne et avons participé à la formation de Perma G’Rennes. C’est là que nous avons entendu parler de l’appel à projet de Langouët. ».

La mairie passe une convention précaire avec mise à disposition du terrain pendant 5 ans. La zone, anciennement classée en zone de loisirs, est aujourd’hui classée en zone agricole.

Le démarrage

Dès leur arrivée sur la commune, le couple de maraichers va dans un premier temps créer un plan d’aménagement de l’ensemble de l’espace cultivé (le « design ») et organiser des chantiers participatifs de préparation du terrain.

Ils créent une entreprise individuelle : Candice est « exploitante agricole » affiliée à la MSA et Louis a le statut de conjoint – collaborateur. N’étant pas titulaires d’un BPREA, ils n’ont pas pu prétendre à la dotation jeune agriculteur. Les premières années, le couple touche le RSA. Tous les bénéfices sont fléchés pour payer les charges MSA ou bien sont réinvesties en équipement (ex : serre).

Des légumes… mais pas que !

La production maraîchère est l’activité principale, à laquelle vient se compléter la production de pain (une fois par semaine) et l’organisation d’animations sur la ferme.

Le débouché principal est la tenue d’un petit marché devant le bar associatif la cambuse les mercredis en fin d’après-midi. Les habitants peuvent également précommander des paniers de légumes (environ 15 paniers / semaine).

L’école de Langouet peut également commander des légumes : la mairie leur rachète au prix proposé par les maraichers. Comme ce sont des petits volumes, il n’y a pas besoin de passer par un marché public. C’est la cantine qui s’adapte aux volumes proposés par les maraichers. Enfin, lorsqu’ils ont certains légumes en grande quantité, la revente est possible via les « paniers de l’aulne », magasin de producteurs situé à proximité. Les maraichers font également beaucoup de troc !

En 2023, ce sont environ 2 tonnes de légumes qui ont été vendus.

Le Champ de patates est en cours de labellisation « accueil Paysan » afin de développer la partie animation sur la ferme et sur le territoire : accueil de publics, table à la ferme, balades botaniques, etc.

Des actions autour de l’alimentation qui animent la vie locale

Le pain est cuit dans un four à pain en brique construit en chantier participatif en décembre 2019, non pas sur la ferme mais sur une parcelle communale en cœur de bourg, derrière le bar associatif La Cambuse où existe déjà un jardin collectif. La commune a financé un kiosque en bois autour du four, permettant ainsi de cuisiner à l’abri.

En parallèle, une partie des habitants formés en 2018 sont à l’origine de la création de l’association « Chamotte et compote » (créée en mars 2020) dont l’objectif est de favoriser l’autonomie alimentaire et le partage de savoirs.

Ainsi, différentes animations sont organisées tout au long de l’année dans cet espace en lien avec le bar associatif : fête de la châtaigne, fête des lumières, animations pour les enfants, etc. Depuis quelques années, à la belle saison, Alain, un traiteur local, propose des pizzas au four à pain les mercredis. Couplé à la vente de légumes de Candice et Louis et à l’ouverture du bar, c’est devenu un RDV très apprécié des habitants !

Pour compléter l’offre, la mairie ambitionne de créer à cet endroit un Tiers-Lieu pour accueillir des activités associatives ainsi qu’une serre partagée.

Les déchets verts, une ressource !

Le Champ de patates propose également aux habitants de leur déposer les déchets verts (tonte de pelouse, branchage), ainsi que le compost de toilettes sèches ! « On s’est rendus compte que cela pouvait être un frein pour des habitants qui n’avaient pas forcément la place sur leur terrain » explique Louis Maillard.

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