Lanildut (29) : « Ti an Hevoud » (maison du bien-être) accueille seize professionnels de santé et du bien-être

La Maison du bien-être de Lanildut a été fondée grâce à l’étroite collaboration entre des professionnels de la santé présents et les élus locaux : c’est le fruit d’une concertation aboutie.

Raymond Mellaza, adjoint et ancien maire

Lanildut est une petite commune littorale de 980 habitants (doublant en été) située au nord de l’aber Ildut. Très attractive grâce à sa grande façade maritime en face de l’archipel de Molène et l’île d’Ouessant, elle accueille une école (87 enfants), des services et des commerces (superette, boulangerie, restaurants, bars…) et une maison « du bien-être » toute neuve qui accueille aujourd’hui un pôle de services médicaux et para-médicaux.

Histoire du projet

Disposant déjà d’un service mutualisé de médecins et d’infirmiers depuis 1982, les praticiens, le maire et son équipe (mandat 2008/14) étaient pour autant soucieux de pérenniser ce service de proximité alors même que la population vieillissait. Cela devait donc également s’accompagner par la venue d’autres professionnels médicaux et para-médicaux. De cette réflexion, est née le projet de création de locaux pour une « maison de services et de bien-être ».

Il fallait donc anticiper car on sait que la réflexion pour la mise en place d’un projet est bien plus longue que sa réalisation. Il fallait bien définir les besoins, se mettre d’accord sur les objectifs, valider les propositions des bureaux d’étude et les documents administratifs, techniques, choisir des prestataires, c’est un travail de longue haleine.

Jean-Noël Briant, maire depuis 2020

Déroulé du projet

Intégralement porté par la commune, ce projet est aussi l’aboutissement d’un travail en collaboration étroite avec les professionnels de santé. Il démarre lors du mandat 2008/14 avec trois acteurs principaux qui ont porté le projet : l’ancien maire, un médecin et un infirmier alors en activité. « C’est grâce à cette bonne concertation que le projet » a pu aboutir précise le maire.

Urbanisme et acquisition

En 2010, il a fallu opérer une révision du PLU en 2010 qui portait sur différents points et notamment la création d’une zone Uib destinée à accueillir les activités de commerces et de services dans l’agglomération, sur les terrains envisagés pouvant accueillir le projet de maison de bien-être.

La population a l’air content aujourd’hui de cette réalisation… Elle ne l’était pas aussi unanimement en 2010, lorsque l’ancien maire avait signé la naissance de ce projet en modifiant le plan local d’urbanisme pour lui réserver une parcelle jusqu’alors destinée à devenir un lotissement

Raymond Mellaza, adjoint et ancien maire

Les terrains acquis en 2015 et 2017 sont situés le long de la route départementale qui constitue l’armature principale du tissu urbain de la commune desservant les équipements publics principaux, commerces et services. La commune a fait appel au fonds d’intervention foncier mis en place par la Communauté de communes du pays d’Iroise pour permettre de mobiliser des terrains et constituer des réserves foncières pour des opérations d’habitat à court, moyen ou long terme.

Maîtrise d’œuvre

Le marché de maîtrise d’œuvre est lancé début 2019. Les treize candidatures reçues ont été analysées et trois candidats retenus et auditionnés. Les offres ont été analysées selon les critères de prix (30%) et de qualité (70%). L’équipe d’architectes retenue est le cabinet brestois TLPA (Tristan la Prairie, architecte). Les missions qui leurs sont confiées couvraient les études et les travaux, de la conception de l’esquisse à l’assistance aux opérations de réception des travaux. Tristan La Prairie a travaillé avec deux cotraitants : Nowatt pour la partie études principalement, et ECMO Ingénierie pour l’assistance aux contrats de travaux avec les entreprises et l’accompagnement pendant la phase travaux essentiellement.

Le projet s’est orienté pour retrouver l’esprit du village avec ses maisons à toiture à deux pentes, de petites ruelles avec une place centrale pour rester en conformité avec le label des Communes du Patrimoine Rural de Bretagne. Le projet prend également en compte la nécessité de densifier l’habitat en centre-bourg. À ce titre, trois logements sont aménagés au-dessus des locaux professionnels pour répondre aux préconisations du Schéma de Cohérence Territorial (SCoT) du Pays de Brest.

Impliquer les professionnels de santé

Les professionnels de santé et de bien-être (coiffeuse, dentistes, réflexologue, orthophoniste, ostéopathe, médecins, infirmiers…) ont été étroitement liés aux réflexions pour définir le programme et le suivi du projet pendant toute sa durée dès l’appel à candidatures pour recruter l’équipe de maîtrise d’œuvre. Ils ont été associés à la réalisation du projet avec l’avis éclairé d’Appui Santé, d’où le nom de « maison de bien-être » et non de « maison de santé ».

Le projet mettra six ans à aboutir. « Nous avons subi les aléas de la crise sanitaire et nous avons dû revoir notre copie pour que l’équipement réponde au mieux aux besoins des professionnels » explique Jean-Noël Briant, maire. Le programme a évolué entre le choix de l’architecte et le dépôt du permis de construire afin de s’adapter aux besoins des professionnels de santé et de bien-être et de leurs usagers.

Réalisation « opérationnelle »

Le permis de construire est validé en 2020 et les marchés pour recruter les entreprises lancés en 2021. Les travaux démarrent fin 2021 et le bâtiment est livré en 2023 pour une occupation par les professionnels en mai 2023. Le lieu est complètement opérationnel depuis novembre 2023.

Trois bâtiments sont ainsi construits, alors qu’un quatrième est en gestation. Modulables en logements, l’ensemble pourra évoluer dans le temps. Il comporte déjà trois logements locatifs (T2 et T3) gérés par la communequi seront loués à l’année ou réservés pour des professionnels remplaçants.

• Bâtiment 0 : pouvant accueillir quatre cabinets de dentistes (deux aujourd’hui) + logement à l’étage
• Bâtiment 1 : pouvant accueillir cinq professionnels para-médicaux et le cabinet infirmiers + logement à l’étage
• Bâtiments 2 : cabinet médecins (quatre potentiels dont trois occupés à ce jour) et salles d’attente + logement à l’étage

« Dans ce projet, les professionnels qui le souhaitent peuvent devenir propriétaires des locaux » explique Raymond Mellaza, ancien maire qui a porté le projet, « c’est un concept qui séduit ».

Son fonctionnement

Les trois bâtiments de la maison du bien être « Ti an Hevoud » abritent seize professionnels de santé et de « bien-être » : trois médecins, six infirmiers, deux dentistes, une ostéopathe, deux orthophonistes, une esthéticienne et une psychologue. Il reste de la place pour d’autres professionnels. Un permis de construire pour un quatrième bâtiment a été accordé en novembre 2023 ; il pourra accueillir cinq professionnels (médecins, psychomotricienne…) en rez-de-chaussée et quatre logements à l’étage. D’autres terrains sont réservés pour compléter ce complexe à l’avenir (logements ou bureaux professionnels).

Il n’y a pas de secrétariat central et tous les rendez-vous sont gérés individuellement ou via les plateformes de rendez-vous en ligne. Chaque professionnel fonctionne indépendamment les uns des autres. L’héliport des urgences se trouve à proximité du site sur un terrain, propriété de la commune. « Maintenant, on regarde ensemble comment accueillir des drônes ou un autre mode de livraison de médicaments » explique Raymond Mellaza.

Financement du projet

* Les loyers doivent permettre de couvrir les échéances de l’emprunt contracté par la collectivité

Contact

Raymond Mellaza, adjoint (et ancien maire)