Lancieux (22) – l’eau comme un élément structurant de la renaturation de la cour d’école

Lancieux 1Lancieux 1
Lancieux 2Lancieux 2
Lancieux 3Lancieux 3

Infos pratiques

Adhérent non adhérente
Maire : Delphine Briand
Adresse : 1 Rue de la Mairie, 22770 Lancieux, France
Téléphone : 02 96 86 22 19
Nbre d’habitants : 1584
Superficie : 6,69 km²

www.mairie-lancieux.fr/
Contact BRUDED : Camille Ménec

Autres expériences de Lancieux

Récupération des eaux de toiture, renvoi du trop plein vers une noue d’infiltration via des ruisseaux en béton érodé, désimperméabilisation de la moitié de la surface : en six mois la commune a ainsi métamorphosé sa cour d’école pour le plus grand bonheur des enfants !

Cliquez ici pour en savoir plus sur cette expérience

Lancieux est une commune littorale des Côtes d’Armor, située à 20 kilomètres au nord de Dinan, sur le territoire de la Communauté de Communes de la Côte d’Émeraude. La commune compte 1650 habitants en 2024.

Une cour d’école initialement très minérale

L’école de Lancieux compte quatre classes maternelles et primaire, soit environ 100 élèves. Jusqu’en 2023, la cour était entièrement imperméabilisée, avec deux arbres. Une réflexion est initiée par l’association des parents d’élèves et l’équipe pédagogique : ils avaient commencé à réfléchir à des carrés potagers et des espaces copeaux.

Vers un projet plus global de gestion des eaux pluviales

En parallèle, David Ly, conseiller municipal et maître d’œuvre de métier, rencontre en décembre 2022 M. Yannick Divet membre de la convention citoyenne pour le climat. Ce dernier suit un projet de cour d’école sur une autre commune d’Ille et Vilaine, et décide de travailler bénévolement sur le projet de Lancieux. Il les met notamment en lien avec l’agence de l’eau Loire Bretagne. Ainsi la collectivité a pu avoir connaissance de l’appel à projets « Renaturation des villes et des villages » qui allait sortir en 2023.
Les échanges avec Yannick et l’Agence de l’eau Loire Bretagne ont convaincus les élus de Lancieux d’aller plus loin et d’avoir une réflexion globale sur la cour d’école intégrant également une dimension gestion des eaux pluviales. L’équipe municipale décide alors de réfléchir à un projet alliant :

  • Récupération des eaux de toiture,
  • Infiltration des eaux pluviales dans une grande noue
  • Création d’un réseau de rigoles en béton pour alimenter la noue et mettre en valeur le parcours de l’eau
  • Débitumisation de la cour au profit d’une zone en copeaux et d’une noue
  • Récupération de matériaux issus de la déconstruction du moulin pour le transformer en mobilier ou passerelles dans la cour
  • Installation de pergolas pour protéger les façades Sud du soleil et créer des zones d’ombrage dans la cour

Concertation

En janvier 2022, la municipalité organise une matinée avec les enfants pour échanger sur le devenir de la cour et recueillir leurs idées. Puis, en février 2022, elle programme un « café citoyen » avec les habitants, les parents d’élèves et les enseignants.

Les échanges étaient indispensables. Il fallait que tout le monde se saisisse du fait qu’une nouvelle cour avec moins de bitume c’était des nouveaux usages, c’était plus de terre, plus de copeaux. Il faut se dire que la nature ce n’est pas sale, ce n’est pas dangereux, c’est toute une pédagogie que l’on doit avoir auprès des familles !

Delphine Briand, maire

Les études préalables

En parallèle, l’équipe municipale se fait accompagner d’une parente d’élève, architecte de métier, pour réaliser une première esquisse du projet. En mars 2023, la commune fait ensuite appel à un bureau d’études techniques pour réaliser des tests de perméabilité afin de tester le potentiel d’infiltration des eaux pluviales dans le sol. Les résultats sont favorables (coût de la prestation 1 000€ TTC). Elle fait ensuite appel un bureau d’études en ingénierie afin de réaliser une étude sur le volet gestion des eaux : dimensionnement des citernes de récupération des eaux pluviales, calcul des surfaces de toiture et du volume d’eaux récupérable, calcul de la dimension de la noue (coût de l’étude : 2 400 € TTC).

Un projet à la cadence soutenue !

L’étude de faisabilité et l’avant projet sont réalisés en interne. Ainsi, dès le mois de mai, la municipalité est en capacité de lancer un appel d’offres en y indiquant les contraintes de calendrier. En effet, les travaux doivent être réalisés dans l’été qui suit pour être prêts pour la rentrée de septembre ! Le 15 juin, les lots sont attribués et les travaux réalisés du 15 juillet au 15 août 2022… « Le calendrier était très serré et l’ensemble des travaux ont été réalisés par des entreprises extérieures ; il y avait notamment beaucoup de matériaux à évacuer » explique David.

La récupération et gestion des eaux pluviales au cœur du projet

Au lieu d’être renvoyées dans le réseau, les eaux de toiture sont maintenant redirigées vers des citernes de récupération d’eau pluviale. Ainsi, sept citernes ont été installées représentant un volume de 14 000 litres. Les citernes sont équipées de robinets permettant aux services techniques d’utiliser l’eau à disposition, mais également aux enfants dans la cour ! Le trop-plein est redirigé vers des rigoles en béton érodé qui traversent la cour pour finir dans une grande noue le végétalisée.
Les élus ont défini un profil de noue avec le bureau d’étude : elle est longue de 50 mL et 5 mL de large. Il est prévu d’y installer un parcours pour les enfants. Sous cette noue, une tranchée drainante de 1 mètre de large sur 50 cm de haut a été installée. Ainsi l’ouvrage peut gérer 30 m3 d’eau pluviale soit l’équivalent d’une pluie décennale, et même un peu plus.

Une noue comme espace de jeu et de création pour les enfants

L’aménagement de la cour et plus particulièrement de la noue a crée de nouveaux usages récréatifs pour les enfants de l’école: jeux dans la noue, transport de petits volumes d’eau, constructions à base de terre. Ces nouveaux usages se sont naturellement avérés salissants, ce qui a conduit les parents à investir dans des sur-vêtements (combinaisons) et les enseignants à imposer le port des chaussons en salle de classe. Ce faisant, c’est un nouveau rapport aux jeux d’extérieur qui se construit pour les familles et le corps éducatif.

Des cabanes en osier en chantier participatif

L’idée vient d’un habitant de la commune surnommé Moo. Ce dernier a proposé à l’équipe pédagogique de réaliser des cabanes en osier avec les enfants à l’occasion de plusieurs après-midis. Pour le faire, il a organisé une collecte de matériaux auprès des parents d’élèves. Les enfants ont ainsi réalisé les plantations, les ont arrosées, et on créé les cabanes au fil des différents ateliers. Ces derniers sont contents car ils vont pouvoir être à l’ombre !

Une satisfaction générale

Aujourd’hui le projet fait l’unanimité, tant du côté des enfants, que des équipes pédagogiques et des élus.

C’est un beau projet collaboratif avec la volonté commune d’améliorer le cadre scolaire et de s’inscrire dans une démarche nécessaire pour notre environnement

Delphine Briand, maire

On avait peur au début et puis à l’usage on voit que les enfants s’approprient l’espace de la noue. Les copeaux ne posent pas de problème, et s’il y en a dans les bâtiments, c’est parce qu’ils en mettent dans leurs poches !

Françoise, directrice de l’école

Éléments financiers (TTC)

Dépenses

  • Études…………………….6000 €
  • Travaux VRD………..132 000 €
  • Pergola…………………29 000 €

Recettes

  • AELB*………………….90 000 €
  • Part communale…….77 000 €

*Agence de l’Eau Loire Bretagne

Rédaction : juillet 2024

Documents techniques

Expériences similaires

Ils nous soutiennent

Abonnez-vous à nos Brèves mensuelles

Recevez les actualités du réseau, des adhérents et de nos partenaires ainsi que des invitations aux événements régionaux


  Recevez nos Brèves mensuelles !