Le Juch (29) accueille un cabinet dentaire dans la maison du cœur de bourg

Dans la continuité du projet de la Maison en cœur de bourg “Ty Kalon” qui verra un nouveau bar-épicerie ouvrir ses portes à l’automne 2024, les élus ont accueilli à bras ouverts le projet d’une dentiste qui cherchait un lieu pour installer son activité… une aubaine pour une petite commune.

Le Juch, 741 habitants, est situé est en marge de l’axe Douarnenez – Quimper et offre de nombreux services et une qualité de vie indéniable : une école, des commerces, des services de mobilité, des équipements pour accueillir les visiteurs, des logements suffisants et adaptés aux besoins, des équipements sportifs, dans un cadre de vie verdoyant et chaleureux.

Action – réaction

Le 26 mars 2024, le service développement économique de Douarnenez communauté interroge la commune sur un potentiel local pour l’installation d’une dentiste en recherche sur le territoire : l’étage de la Maison cœur de Bourg est dès lors identifié. Deux jours plus tard, la dentiste accompagnée des élus découvre l’espace proposé par la commune, le visite à nouveau en compagnie de son aménageur et fait part au maire de son grand intérêt pour le lieu quelques jours plus tard. La volonté de la commune de faciliter cette installation est immédiatement exprimée.

Il n’était pas question que l’on passe à côté de cette opportunité, c’est une aubaine pour une commune comme la nôtre

Patrick Tanguy, maire

Un contexte favorable

Des professionnels de santé. La commune accueille un cabinet d’infirmiers depuis 30 ans, un chiropracteur qui loue un local jouxtant la mairie, alors qu’un kiné devrait aussi être prochainement accueilli dans le local jeunes qui déménagera pour l’occasion dans les mois à venir. L’arrivée d’une dentiste dans le bourg viendrait ainsi étoffer l’offre et répondre à un vrai besoin pour les habitants.

La maison cœur de bourg. Depuis 2014, la commune a travaillé sur la redynamisation de son bourg en mettant en œuvre de nombreuses actions dont celle de rénover la maison en face de l’église, ancien commerce fermé depuis deux décennies pour recréer un lieu de vie. Le bar–épicerie «     Ty Kalon » ouvrira bientôt ses portes alors qu’une opération de logements sociaux, portée par le bailleur Finistère habitat, en rénovation du bâtiment juste à côté devrait voir le jour d’ici l’an prochain.

Les deux étages dudit bâtiment n’ont pas été rénovés et aucun projet spécifique n’a été mis en œuvre ici. Les élus avaient tout de même en tête qu’ils constituaient une réserve « batimentaire » pour un projet à imaginer. Le futur cabinet dentaire répond parfaitement à cela. Les planchers bois avaient été démontés et des planchers « ourdis » (dalle de béton isolée) posés créant des plateaux prêts à être aménagés pour accueillir des activités en toute compatibilité avec celle d’un bar-épicerie en rez-de-chaussée.

L’étage : une contrainte pour l’accessibilité

Si la surface du premier étage (90 m² environ) répond aux besoins d’un cabinet dentaire, il fallait quand même répondre à la contrainte de l’accessibilité handicapés obligatoire et évidente dans un établissement recevant du public (ERP). Il n’était pas possible d’envisager la pose d’un ascenseur intérieur, faute de place, ni à l’extérieur car l’architecte des bâtiments de France l’aurait proscrit dans ce bâtiment situé en face de l’église classée ; sans compter le prix exorbitant et rédhibitoire…

Aussi, les élus ont sollicité l’Association des Paralysés de France (APF) pour les aider à trouver une autre solution : ils envisagent d’installer un système de monte-escalier intérieur le long de l’escalier menant à l’étage : un fauteuil roulant pourrait ainsi activer une sonnette pour prévenir de son arrivée et se placer – de manière totalement autonome – sur la plate-forme qui s’élève au premier étage où une personne du cabinet pourrait l’accueillir. « Hors norme », cette solution a été validée par la commission d’accessibilité (DDTM, services de l’état) qui a accordé l’autorisation dérogatoire pour cela à la mi-septembre 2024. « Les jeux paralympiques qui viennent de se dérouler ont particulièrement marqué la population et ont permis de mettre la lumière sur le handicap et les problèmes d’accessibilité », explique Patrick Tanguy ; « on a déjà effectué des aménagements simples pour faciliter l’accès au PMR en mairie en s’inspirant des conseils de Yannig Jondot, handicapé moteur et ancien maire de Langoëlan (22) qui a beaucoup milité auprès d’élus pour les aider à mettre en œuvre des aménagement simples et peu couteux ».

Le coût reste assez élevé malgré tout (20 K€ pris en charge par la commune) mais bien moindre que celui d’un ascenseur.

On est très satisfait d’avoir trouvé la bonne solution avec l’APF

Patrick Tanguy

Travaux de rénovation

L’étage doit être désormais complètement aménagé en vue d’accueillir deux salles médicales (pour de futurs assistants), une salle de radiologie, un local de stérilisation, une salle d’attente, une salle de repos pour les dentistes, des sanitaires (y compris une douche) et un poste d’accueil.

Dès le mois de mai, une convention de groupement de commandes est signée en commun entre la mairie et la dentiste avec l’aide du service juridique de SemBreizh pour solliciter un maitre d’œuvre spécialisé dans l’aménagement médical. Une fois celui-ci validé, les plans et les estimatifs de travaux sont rapidement établis et la répartition de la prise en charge pour chacun des co-maîtres d’ouvrage est définie. Les appels d’offre pour les travaux sont lancés, et les devis des entreprises choisies sont validés fin août. Les travaux démarrent en septembre.

Le deuxième étage n’est pas aménagé à ce stade mais pourra peut-être faire l’objet d’une extension du projet, à terme. Pour autant, « il est urgent d’attendre » dit Patrick Tanguy, « on ne va pas se lancer tout de suite dans cette tranche, on va attendre que l’activité s’installe et trouve son fonctionnement optimal ».

Qui paie quoi…

Le montage financier repose sur un partage des investissements entre les deux maîtres d’ouvrage : mairie et dentiste. La commune assurera la prise en charge des aménagements du hall d’accueil, le monte-escalier, les espaces communs et autre éléments périphériques pour une somme de 120 K€. La dentiste prendra en charge les cloisons intérieures (130/140 K€), l’ensemble des réseaux spécifiques, les finitions et l’acquisition des meubles et matériel médical (fauteuils, radio, etc.) pour une somme de 250K€.

Acquis dans le cadre du projet de revitalisation du cœur de bourg bien subventionné (région, état, département), la commune ne peut envisager la revente du bâti avant 2032. Dans l’attente d’une future cession, les élus proposent un loyer diminué de moitié par rapport à ce type d’activité, soit 500€/mensuel pendant cinq ans ; « c’était un des éléments de négociation avec la dentiste pour rendre son installation suffisamment attractive » précise Patrick Tanguy. Le bail, en cours de rédaction, précisera les modalités de cette éventuelle cession si elle reste en activité (qui devra aussi prendre en compte la part des investissements qu’elle aura faite). Si elle décide d’arrêter son activité, aucuns travaux ne lui sera remboursé. Elle reste propriétaire du mobilier dont elle dispose intégralement.

Du côté fonctionnement, la dentiste prendra en charge le contrat de maintenance du monte-escalier ainsi que les factures d’électricité, chauffage et eau.

Les travaux devraient être livrés avant la fin de l’année pour une ouverture du cabinet dentaire début 2025.

Contacts

Patrick Tanguy, maire et Yves Tymen, conseiller – 02 98 74 71 50

rédaction : septembre 2024