Saint-Mars-de-Coutais (44) organise des ateliers citoyens sur l’énergie renouvelable
Infos pratiques
Adhérent depuis 2024
Maire : Jean Charrier
Adresse : 14 Rue Saint-Médard, Saint-Mars-de-Coutais, France
Téléphone : 02 40 31 50 53
Nbre d’habitants : 2 690
Superficie : 34,67 km²
Intercommunalité : Communauté de communes Sud Retz Atlantique
www.saintmarsdecoutais.fr/
Contact BRUDED : Anne-Laure Marchal
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Conscients du besoin d’encourager les projets d’énergies renouvelables sur la commune et sollicités par de plus en plus de développeurs privés, les élus de Saint-Mars-de-Coutais ont pris les devants de la loi APER en organisant des ateliers citoyens pour définir avec les habitants les projets d’énergies renouvelables à développer sur la commune. Quatre ateliers citoyens ont ainsi été organisés de mars à octobre 2024 animés par les élus et la SCOP EO. Ils avaient pour objectifs de créer de l’interconnaissance autour de toutes les énergies renouvelables, de lever les à priori, partager les craintes sur des sujets sensibles et initier, pourquoi pas, des projets d’énergie citoyennes sur la commune.
Contexte
Saint-Mars-de-Coutais est une commune ligérienne de la communauté de communes Sud Retz Atlantique de 2 690 habitants située à 20 minutes de Nantes et de Pornic. Elle a entrepris ces dernières années de nombreux projets de dynamisation de son centre bourg, comme la rénovation des espaces publics. Le besoin de s’emparer de la question de l’énergie s’est fait, comme pour beaucoup de communes, de plus en plus pressant, avec la hausse des coûts énergétiques et de la pression de grosses entreprises extérieures prêtent à investir sur la commune.
Associer les habitants : une condition, presque impérative
Consciente des grands enjeux économiques, sociaux et environnementaux que recouvrent les projets d’énergies renouvelables et des crispations possibles autour de ces projets, la commune a souhaité investir dans la montée en compétence des habitants et le débat démocratique en proposant une démarche ambitieuse de concertation des habitants sur les filières à développer et les secteurs de projets pertinents à arrêter. « Une manière de ne pas subir mais au contraire d’accompagner ce nécessaire mouvement » selon Mickaël Derangeon, adjoint « cadre de vie et environnement santé » à l’initiative de l’action. La démarche de la commune s’est faite en parallèle de l’approbation de la loi APER relative à l’accélération du déploiement des énergies renouvelables.
Nous souhaitions associer les habitants à la réflexion pour créer de l’interconnaissance nécessaire sur ces sujets techniques et sensibles et aussi pour démystifier les à priori qui gravitent autour de projets d’énergie renouvelables.
Mickaël Derangeon, adjoint cadre de vie et environnement santé
Être accompagnés pour accompagner la réflexion des citoyens et déterminer les énergies à développer sur la commune
La question énergétique et l’animation de débat sereins ne s’improvisent pas et requiert un vrai savoir-faire. Aussi, la commune s’adjoint les services de la SCOP Énergie Ouvertes (EO) basée à Redon. Si son premier métier est d’être facilitateur de projets d’énergie citoyenne, l’objectif de la mission confiée sera plus large. Il s’agira d’accompagner la réflexion du groupe pour identifier les énergies pertinentes à développer sur la commune. Le cabinet proposera un accompagnement sur mesure avec une conférence pour défricher le sujet de manière neutre puis trois ateliers de co-construction avec les habitants. Tout au long de la démarche, EO a mis un espace numérique à disposition du groupe pour pouvoir partager librement des informations sourcées sur les différentes énergies.
Une première conférence pour dresser un bilan transparent des différentes solutions
Un séminaire du 30 mars 2024 a lancé la démarche. L’objectif était de dresser un premier constat et de répondre aux nombreuses questions des habitants notamment sur l’éolien. Au-delà d’EO, d’autres acteurs ressources ont été conviés à intervenir : Clément Arnac du réseau Civam (Centres d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural) et Aurélien Baggio de Territoire d’énergie 44.
Une synergie communale et communautaire pour une participation au rendez-vous
Dans le cadre de la loi APER, déterminer les zones d’accélérations du déploiement des énergies renouvelables est une mission qui échoit à chaque commune, mais dont l’animation est souvent prise en charge par les communautés de communes dans le cadre du PCAET (Plan Climat Air Énergie Territoire). C’est le cas de la communauté de communes Sud Retz Atlantique (CCSRA) dont la chargée de mission a coordonné les neuf unions publiques à destination des citoyens prévues sur les neuf communes de la CCSRA. Le premier temps fort de la démarche de Saint-Mars-du-Coutais et la réunion publique de l’intercommunalité prévue pour la commune se sont fondus en un même évènement pour décupler la participation. Un pari gagné au vu de la fréquentation : soixante-dix personnes se sont déplacées pour assister à cette première étape de la démarche.
L’intercommunalité peut sembler un échelon lointain pour les habitants. Il nous semblait important de resituer le débat du choix de développer telle ou telle énergie à un échelon communal et d’animer nous-mêmes une démarche participative, en plus de celle portée par notre communauté de communes Sud Retz Atlantique. Ce sont deux démarches qui se complètent et nous avançons ensemble, en bonne intelligence.
Mickaël Derangeon, adjoint cadre de vie et environnement santé
L’avis des citoyens repris et voté par le conseil municipal
Plusieurs ateliers participatifs ont ensuite été organisés d’avril à octobre pour permettre au groupe de se positionner sur les énergies à développer et les premières pistes de projet. Les deux premiers ateliers ont permis de creuser les filières (éolien, photovoltaïque au sol, photovoltaïque sur bâtiment et les filières chaleurs : bois énergie, méthanisation, solaire thermique). La méthodologie a été adaptée en cours de route pour répondre au besoin du groupe. L’atelier n°3 dit « de positionnement » s’est déroulé en autonomie. Le groupe citoyen s’est réuni sans le bureau d’études est a choisi de se positionner vers les énergies qu’il souhaitait développer. L’avis des citoyens a ensuite été soumis au conseil municipal qui a voté l’approbation du compte-rendu à l’unanimité.
Vers des projets citoyens ?
Lors du dernier atelier qui a eu lieu le 8 octobre 2024, les habitants ont travaillé en groupe sur quatre propositions, en se demandant pour chacun : quels besoins ? quels objectifs poursuivis ? quel plan d’actions ? quels freins à lever ? et quelles questions en suspens :
- Commande groupée de panneaux solaires
- Projet éolien
- Projet de panneaux solaires photovoltaïques au sol
- Projet de panneaux solaires photovoltaïques sur les bâtiments
Certains projets se sont avérés plus facilement appropriables. C’est le cas du groupement d’achat, dont les actions sont plus faciles à concrétiser. L’atelier s’est clôturé sur l’idée de lancer un sondage à destination de tous les habitants de la commune pour identifier le besoin et solliciter les personnes intéressées. Pour l’éolien, l’objectif est encore de lever le voile sur les impacts sur l’environnement et notamment sur le bocage du site prédéfinit, notamment lors du chantier.
Investir localement et agir pour son territoire, les motivations du groupe citoyen
En guise d’introduction et de conclusion, EO souligne les clés d’un projet d’énergie citoyenne comme la nécessaire appropriation technique ou encore le besoin temps. Dans le groupe, différentes postures se croisent : des habitants qui peuvent mettre de l’argent mais pas de temps et des habitants qui ne souhaitent pas mettre de l’argent mais qui veulent donner du temps. Pour Pierre Jourdain, directeur technique d’Énergies Ouvertes, les deux postures sont compatibles et témoigne : « l’entrée économique est une des motivations qui peut mener les habitants à rejoindre un groupe de projet d’énergie renouvelable citoyenne, et c’est très bien ainsi. Mettre de l’argent dans un projet traduit un engagement, un attachement à son aboutissement. Avec le temps, et la compréhension des enjeux, le retour sur investissement pécunier se transforme en envie plus large d’agir pour des projets qui servent à la commune ou au-delà. L’intérêt privée peut rencontrer l’intérêt général, ce n’est pas antinomique. »
Mickaël Derangeon conclut l’atelier en remerciant les participants et en leur témoignant l’intérêt personnel qui l’a eu à animer cette démarche :
Ces ateliers citoyens sont les meilleurs moments que j’ai vécu en tant qu’élu. C’était une réelle satisfaction de mettre l’énergie renouvelable au cœur du débat démocratique et de voir l’intérêt et la participation constante des citoyens.
Mickaël Derangeon, adjoint cadre de vie et environnement santé
Coût de la mission
Le coût de l’accompagnement est de 10 000 euros TTC pour l’organisation et l’animation d’une conférence et de trois ateliers participatifs.
Contact
Mickael Derangeon, adjoint cadre de vie et environnement santé à Saint-Mars-du-Coutais |02 40 31 50 53
page projet rédigée en octobre 2024