Saint-Sulpice-la-Forêt (35) : La Fabrique du village métropolitain, un cœur de bourg sobre, frugal et participatif !

Saint-Sulpice_Fabrique village métropolitain
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Infos pratiques

Adhérent depuis 2006
Maire : Yann Huaumé

Téléphone : 02 99 66 23 63
Nbre d’habitants : 1370
Superficie : 6,72 km²
Intercommunalité : Rennes Métropole
www.saint-sulpice-la-foret.fr
Contact BRUDED : Rozenn Simon

Autres expériences de Saint-Sulpice-la-Forêt

Lauréate du « Démonstrateur de la Ville Durable » (AMI France 2030), la commune de Saint-Sulpice-la-Forêt porte un projet de redynamisation et de renouvellement du cœur de bourg intitulé « la fabrique du village métropolitain ». Dans ce cadre, elle souhaite mettre en pratique la sobriété à travers l’économie du foncier, la rénovation de bâtiments, l’autonomie énergétique, la construction en terre crue porteuse, alimenté par une concertation continue.

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Saint Sulpice la forêt est un village métropolitain bénéficiant d’un cadre de vie très agréable grâce à son patrimoine bâti et végétal et profitant d’une forte dynamique territoriale. Située en deuxième couronne de Rennes, la commune compte actuellement 1 500 habitants et projette une augmentation de sa population à échéance 2035. À travers la ZAC multisites « À L’orée de la forêt », la commune accueillera progressivement de nouveaux habitants avec 330 logements qui seront construits d’ici vingt ans dans sept secteurs identifiés. Le rythme de production de ces logements est en moyenne de dix-sept par an.

En parallèle, le réaménagement du cœur de bourg va être engagé. Il permettra la création de nouveaux espaces publics, l’installation de nouveaux commerces et d’activités, de logements, et le renforcement des équipements publics.

Lauréat du « Démonstrateur de la Ville Durable » (AMI France 2030), le projet de redynamisation et de renouvellement du cœur de bourg intitulé « la fabrique du village métropolitain », veut mettre en pratique la sobriété à travers l’économie du foncier, la rénovation de bâtiments, l’autonomie énergétique, la construction en terre crue porteuse, alimenté par une concertation continue.

La commune a confié le pilotage de ce projet à l’aménageur Territoires Publics, via une concession d’aménagement.

Un début de mandat sous le signe de la concertation

En 2014, la nouvelle équipe municipale veut entamer son mandat en mettant à plat la stratégie de développement de la commune. Nouvellement élue, l’équipe prend le parti d’associer les habitants dès le départ : état des lieux de la commune et projection dans l’avenir, la démarche participative ‘Saint-Sulpice 2035’ est lancée en 2016. À l’époque, la commune est confrontée à deux enjeux :

  • située en bordure directe de la métropole rennaise, elle doit se projeter sur une augmentation de la population
  • tout en prenant en compte les enjeux de transition énergétique et écologique dans ses futurs aménagements.

Pour les accompagner, les élus sollicitent l’agence d’aménagement de la métropole rennaise AUDIAR, pour établir un diagnostic partagé avec les habitants. « On a balayé plusieurs sujets en se demandant qu’est-ce qui fonctionne, dysfonctionne ? On a pris quasiment l’ensemble des sujets d’un projet urbain et on les a appliqués à l’échelle de la commune. Ensuite, on a co-construit des scénarios avec les habitants qu’on a ensuite ‘‘moulinés’’ pour aboutir à un projet et à une vision partagée avec les habitants », commente Yann Huaumé.

La démarche de concertation a été menée durant 2 ans (2016-2018), elle a réuni 170 participants (un foyer sur six de la commune). Un site internet et une caravane de la concertation ont notamment servi de supports d’animation pour recueillir les avis des habitants. Au total, près de 45 rencontres, temps d’échanges, ateliers ou réunions ont été menées avec les habitants.

Notre principe d’intervention c’est le développement social local pour ‘faire cité’ avec des méthodes actives d’implication des habitants et des acteurs du territoires.

Yann Huaumé, maire

Des axes politiques forts, qui guident le projet

Le projet urbain, avec son approche résolument systémique et basée sur une participation citoyenne forte, présente cinq axes de travail qui guident la réflexion des élus dans la définition des futurs projets d’aménagement :

  • Le « vivre ensemble » et le lien social : les élus veulent soutenir les initiatives citoyennes et intergénérationnelles et le dynamisme associatif, proposer des temps et des espaces partagés pour « faire rencontre », favoriser les coopérations et l’entraide…
  • Identité(s) et culture(s) : La(les) culture(s) comme vecteur(s) de cohésion sociale, redynamisation du cœur de bourg, valorisation du patrimoine, affirmation de l’identité de « village métropolitain »…
  • Transition : nécessité de s’inscrire dans la transition écologique, énergétique et le respect de la biodiversité, une société décarbonée, réintroduire l’usage des matériaux biosourcés, favoriser les circuits courts et l’agriculture biologique…
  • Citoyenneté : anticiper les évolutions sociétales et démographiques, accueillir la diversité culturelle et sociale, faire vivre une démocratie locale par des démarches participatives, l’éducation pour préparer l’avenir, s’engager dans la transparence politique…
  • Économie de territoire : favoriser l’économie sociale et circulaire, développer le tourisme et une économie de territoire, s’appuyer sur la complémentarité avec la Métropole, assurer des services publics adaptés…

Le principe de départ, c’est de ne pas rogner sur ce qu’on est : on veut rester un village, mais on est aussi dans une métropole. Comment on fabrique quelque chose qui est un peu contradictoire, c’est à dire être un « village Métropolitain ?

Y. Huaumé

Le projet urbain « Saint-Sulpice 2035 » s’est ensuite traduit par la création d’une ZAC multisites (8 secteurs), dont les études préalables seront réalisées de 2019 à 2021.

Une organisation du village entièrement revue avec une ZAC multisites

En 2021, suite au projet urbain, la ZAC multisites «  À l’orée de la forêt » (18,8 ha, dont 4,2 ha en renouvellement urbain – 6,7 ha en extension urbaine, une coulée verte de 7,5 ha et un contournement au nord de 0,4 ha) est créée avec les habitants, lesquels continuent d’être associés aux différentes étapes du projet.

Elle s’insère dans une stratégie d’intensification des usages des terrains disponibles. Les fonds de parcelles et les cœurs d’îlots composés de vastes jardins sont étudiés, pour accueillir l’implantation de logements, comme le précise Yann Huaumé, maire : « Un gros travail d’explication auprès des propriétaires de parcelles privées concernées par le projet a été réalisé en lien avec Territoires Publics (Aménageur)  et Rennes métropole ; et parfois en négociation directe avec les propriétaires. Le projet inclut en effet la nécessité d’avoir la maîtrise foncière du périmètre du projet ».

La circulation et la création de cheminements doux entrent pleinement dans le projet global, dans une vision de la « ville des courts chemins », et avec la volonté de maintenir une qualité paysagère importante. « La commune est organisée en « H », aujourd’hui, la circulation se fait par un seul passage qui accueille tout le trafic issu de deux grosses communes voisines : Liffré et Chevaigné. Nous avons un vrai enjeu de mobilité avec la création d’une voie au nord pour déporter le trafic du cœur de bourg et le reporter sur une voie nouvelle. Nous voulons avoir une colonne vertébrale intérieure où on peut se déplacer à pied ou à vélo sans rupture avec des traversées . Cette réflexion a déterminé comment on allait travailler relier les différents secteurs d’aménagement. De plus, on contraint les zones de constructibilité en gardant les grands massifs et arbres, pour intégrer l’urbanisme à l’intérieur du végétal existant ».

Forts de leur tout premier travail de concertation, les élus poursuivent leur démarche, et associent de nouveau les habitants pour définir et contribuer encore plus fortement au projet global de transformation du village.

Deux moments clés ont fait l’objet d’une concertation élargie, ouverte à l’ensemble des habitants de la commune. Des ateliers ont permis d’aboutir à un programme global, puis de mettre en débat chacun des scénarii d’aménagement desquels a découlé le scénario de synthèse présenté lors d’une réunion publique.

Un projet d’innovation en cœur de bourg qui vient booster et enrichir le projet urbain

Les études engagée dans le cadre de la ZAC ont révélé la complexité du projet en cœur de Bourg. En 2021, les élus répondent à l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) Démonstrateur de la ville durable, proposé par l’Etat. Ils sont lauréats en mars 2022 pour leur projet de cœur de bourg  ‘la fabrique du village métropolitain’. En Bretagne, la commune de Commana (29) est également lauréate, tout comme Trignac pour la Loire-Atlantique ; les 3 communes sont adhérentes à BRUDED.

Le fait que le projet de Saint Sulpice ait été retenu, traduit un haut niveau d’ambition et d’innovation sociale et environnementale et facilitera la mobilisation de solutions innovantes de toutes natures (techniques, servicielles, organisationnelles, etc.).

L’AMI finance une pré étude de 36 mois maximum, véritable phase d’incubation qui doit permettre de creuser la faisabilité technique et financière des axes d’innovation, tout en « créant du commun » auprès des habitants associés. « Cet AMI propose de travailler sur le concept de résilience du territoire dont les réponses apportées  doivent être réplicables. En réponse aux enjeux que nous avions identifiés (absence de commerces, d’attractivité), il fallait proposer aux habitants un village qui mette en avant des points qui font commun, qui donnent des perspectives, ce qu’on appelle aujourd’hui, les axes d’innovation ».

Le projet global s’organise autour de 4 axes d’innovations, articulés autour d’une gouvernance structurée, qui permet un pilotage parallèle des différents chantiers.

Objectifs de la phase d’incubation

  • Approfondir la connaissance du site et des bâtiments conservés qui feront l’objet de rénovation énergétique et de transformation de leurs usages
  • Déterminer les conditions et les moyens de produire de l’énergie renouvelable à l’échelle du quartier et des bâtiments ;
  • Rendre possible la construction de bâtiments neufs en R+1 et R+2 en terre crue porteuse et la mise en œuvre de matériaux biosourcés pour réaffirmer l’identité patrimoniale du village ;
  • S’appuyer sur les acteurs du territoire pour mettre au point des montages garantissant une mixité (logement, activité commerciale, tertiaire, ateliers, espaces partagés, culture et associatif) dans des bâtiments de petite échelle ;
  • S’inscrire dans une démarche itérative et participative avec les habitants pour « créer du commun ».

« Il y a assez de rapports du GIEC qui nous racontent ce qui ne va pas, c’est anxiogène, il ne faut pas en rester là ! Quelles réponses peut-on trouver à l’échelle locale ? On avait envie de trouver des réponses environnementales et énergétiques qui soient collectives. », commente Yann Huaumé. La démarche participative autour du projet de centre bourg est centrale et représente 50% des couts de l’innovation : un groupe de travail composé à la fois d’élus, de Territoires Publics et de l’association Anime et Tisse, structure en charge des démarches participatives et de concertation, se réunit tous les 15 jours, pendant une matinée pour co-élaborer le programme d’actions. Le choix est de varier les « entrées » pour augmenter l’adhésion  des habitants au projet (chantiers participatifs, conférences, films, ateliers de concertation,  réunion publiques, maison du projet…).

 Dans ce projet, la démarche de pilotage et d’élaboration du projet est également appréhendée comme une source d’innovation. La commune s’est en effet entourée fin 2022 et pour 10 ans, d’une équipe pluridisciplinaire qui participe aux temps de concertation pour rendre les ambitions collectives concrètes, « la démarche fait émerger des envies, côté habitants. Il s’agit ensuite de les accompagner et de chercher à faciliter le passage de l’envie à l’action », Y. Huaumé.

Une gouvernance structurée, facteur primordial pour la réussite du projet

L’équipe qui accompagne la commune est composée de :

  • Johanne San, architecte urbaniste
  • D’ici là, paysagiste
  • SETUR, bureau d’études voirie et réseau
  • SCOPIC, agence de communication/concertation, pour la participation citoyenne sur l’ensemble du projet urbain
  • Anime-et-tisse, association d’éducation populaire qui pilote la concertation  sur le projet en  centre-bourg
  • le collectif L’œilleton pour le volet capitalisation et valorisation auprès des habitants

Cette équipe est coordonnée étroitement par l’aménageur Territoires Publics aux côtés de l’équipe municipale. Un binôme d’élus composé du maire et de la première adjointe, coordonne l’ensemble de la démarche et s’assure de la maîtrise des objectifs politiques. Des réunions hebdomadaires permettent de garantir le suivi des projets.

 Financement du Démonstrateur de la ville durable

En appui de la zone d’aménagement concertée L’Orée de la forêt (ZAC), les financements alloués par le programme “Investissements d’avenir” (France 2030) au projet urbain de Saint-Sulpice-la-Forêt permettent d’accompagner la phase d’incubation et demain, la phase réalisation dans un calendrier de 8 ans.

Le budget total dédié au démonstrateur de la ville durable, est de 340 000€,  dont :

  • 150 00€ dédiés à la démarche de concertation/urbanisme transitoire sur 3 ans,
  • 190 000€ dédiés aux Etudes urbaines et paysagères, Diagnostic patrimonial, Définition de la qualité et des usages de la terre, Expérimentation construction en terre porteuse, Contribution filière terre, Diagnostic technique, Etude système autoconsommation collective, Benchmark et montages programmatiques.

Rédaction novembre 2024

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