Saint-Frégant (29) aménage les espaces publics en cœur de bourg et obtient le label ville prudente

Ces aménagements sont une réussite pour nous car nous avons su en maintenir le côté rural tout en travaillant avec les habitants qui en sont satisfaits également

Cécile Galliou, maire

Saint Frégant, 870 habitants, est une commune rurale située entre Lesneven et Guisseny. L’unique école (privée) de la commune est située proche du cœur de bourg mais la circulation aux heures de pointe y est compliquée et peu sécurisante. Le restaurant à côté de la mairie nécessite des espaces de stationnements alors que les deux entrées principales du bourg sont peu qualitatives. Les véhicules roulent trop vite et les aménagements vieillissants méritaient d’être retravaillés, végétalisés et sécurisés. Le projet de réaménager ces espaces a ainsi été lancé dès 2016. « À travers ce projet d’aménagement, nous souhaitions sécuriser et mettre en valeur le bourg » explique Cécile Galliou, maire.

Des études préalables

Une première étude est élaborée par le CAUE du Finistère en janvier 2016. Elle propose un schéma de sécurisation de la traversée du bourg ainsi qu’une réflexion sur l’avenir du terrain des ateliers communaux. Une seconde étude est élaborée par les étudiants de Géoarchitecture (UBO Brest) en 2018 et propose différents scénarios d’aménagement de la traversée du bourg, notamment des secteurs de l’école et le la mairie. Les élus les invitent même aux vœux du maire permettant d’échanger avec la centaine d’habitants présents.

Atelier Bivouac

En 2019, l’atelier Bivouac, paysagistes qui sont beaucoup intervenus sur des espaces publics en travaillant avec des matériaux locaux et des forces vives locales (habitants, services techniques, élus…) pour mettre en œuvre des aménagements sobres, est missionné pour réaliser une étude « collaborative ». La mairie de Saint-Frégant a fait appel à eux dans le but de mieux associer la population à l’élaboration d’une vision d’ensemble cohérente des aménagements futurs des espaces publics de la commune et dans la volonté de travailler avec des matériaux locaux.

S’appuyant sur les deux études précédentes, Bivouac propose alors des hypothèses d’aménagements qui reprennent des invariables : la mise en place d’une traversée piétonne du bourg, le ralentissement de la circulation et la sécurisation du secteur de l’école avec la création d’un espace de stationnement.

Un travail collaboratif. Il consiste à préciser les différentes intentions des habitants, élus, services techniques et partenaires (DDTM29) afin de parvenir à un plan-guide reflétant une vision partagée de l’avenir des espaces publics. Les paysagistes sont allés à la rencontre des personnes particulièrement concernées par le projet : l’agriculteur dont la ferme est située dans le bourg, les enseignantes et le restaurateur et mené des ateliers avec les jeunes du foyer, les parents d’élèves…Les riverains étaient présents lors des essais sur le terrain pour tester le passage d’un tracteur et visualiser la largeur de la route.

L’Atelier Bivouac a organisé ainsi plusieurs réunions avec les habitants pour expliquer les projets et deux déambulations dans le bourg avec les représentants des parents d’élèves, les habitants, commerçants, élus et employé technique.

Plusieurs copils (avec les partenaires) et réunions publiques ont été organisées entre 2020 et 2021 alors que la crise du Covid obligeait à reculer quelques échéances.

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Les travaux

Démarrés en juin 2022, la commune est alors accompagnée par Urbateam qui assure une assistance à maîtrise d’ouvrage. Ils sont échelonnés en trois phases correspondant au découpage des zones aménageables. Les travaux sont réalisés par deux entreprises : Eurovia pour la partie voirie et Jardins services pour la partie végétalisation. Le suivi des travaux est assuré par un salarié de la communauté de communes (Lesneven côtes des Légendes), la maire, l’adjoint aux travaux, le conseiller délégué et l’agent technique.

Phase 1. Cœur de bourg (restaurant, parvis mairie)

Ici ont été aménagés des cheminements piétons, une zone de ralentissement (30 km/h), un belvédère en face du restaurant qui permet de se poser en toute sécurité devant le paysage ouvert qui s’offre. Les bancs ont été réalisés par les élèves du lycée de l’Elorn de Landerneau Une zone piétonne et le fleurissement de la placette ont été réalisés.

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Phase 2. Autour de l’école

Ici ont été retravaillés les cheminements piétons, le stationnement, les arrêts/dépôts car scolaire et les abords de l’école.

Stationnement. Comme l’avait suggéré l’atelier Bivouac, un espace de stationnement en « terre-pierres » a été mis en œuvre en face de l’entrée de l’école. La commune a donné un terrain communal en échange de celui-ci. Des espaces de stationnement ont été réalisés en « terre-pierres » et la voie de circulation qui en fait le tour en enrobé. Des espaces végétalisés ornent l’ensemble du site. « Nous avons choisi de réaliser cet espace de stationnement où les eaux pluviales peuvent s’infiltrer et la qualité paysagère est privilégiée ; à l’usage, on constate malgré tout que tout le monde n’est pas très respectueux des zones végétalisées et que le « terre-pierres » a souffert d’une très forte pluviométrie : nous allons devoir le retravailler un peu » constate Cécile Galliou.

Un chantier de bénévoles. Afin d’impliquer les habitants et réduire les coûts, les élus ont proposé de réaliser un chantier de bénévoles avec des habitants dont la compétence était avérée, notamment pour la démolition et reconstruction des murs et murets autour de l’école. Une esquisse est proposée par un conseiller et validée en conseil municipal. La haie végétale est alors arasée pour laisser place à un muret surmonté d’un grillage : cela permet une plus grande visibilité et l’entrée de lumière sur la cour. Le chantier de parents bénévoles est coordonné par un parent d’élève et conseiller municipal. Les matériaux sont payés par la commune. « Cela n’a pas été si simple de mener un chantier de bénévoles : ce n’est pas facile de gérer le niveau de compétence et d’encadrer des volontaires, mais on est contents d’avoir mené cette opération » précise Cécile Galliou.

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Phase 3. L’entrée sud

La démolition de la maison jouxtant la fontaine a été réalisée avant même la première phase. Une œuvre d’art « œil de St Guénolé » y a même élu domicile en 2021 dans le cadre de l’opération « les ribin de l’imaginaire » proposée par l’office de tourisme.

La suite des aménagements (rétrécissement voirie, cheminements piétons, végétalisation et aire de repos pour les randonneurs) sera mise en œuvre en 2025/26.

Les élus ont mis en place un dispositif « argent de poche » pour les jeunes dès l’âge de 14 ans. Ils von,t ainsi participer à la mise en place de cet aire de repos avec des bancs recyclés réalisés avec des palettes. Dix jeunes sont déjà inscrits pour s’investir dans ce dispositif !

Le label « ville prudente »

L’ensemble des aménagements réalisés ont sensiblement amélioré la qualité esthétique et sécuritaire du bourg, notamment devant la mairie et jusqu’à l’école. En 2024, la commune postule et obtient deux cœurs au label « ville prudente » décerné par l’association Prévention Routière et ses partenaires. Les aménagements réalisés limitent le risque routier (zones de rencontre, limitation à 30 km/h, pistes cyclables, etc.) et la politique de sensibilisation engagée par la commune auprès des habitants et des usagers de la route ont contribué à cette obtention. C’est à l’occasion du Congrès des maires à Paris en 2024, que la commune a été labellisée ; la signalétique ad’hoc lui sera remise en 2025.

Coûts

*en attente pour 2025

Contact

Cécile Galliou, maire – 02 98 83 05 02

Rédaction : janvier 2025