Saint-Sulpice-la-Forêt (35) : Une boucle d’autoconsommation collective d’électricité à l’échelle d’une ZAC
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Infos pratiques
Adhérent depuis 2006
Maire : Yann Huaumé
Téléphone : 02 99 66 23 63
Nbre d’habitants : 1370
Superficie : 6,72 km²
Intercommunalité : Rennes Métropole
www.saint-sulpice-la-foret.fr
Contact BRUDED : Rozenn Simon
Autres expériences de Saint-Sulpice-la-Forêt
À travers le projet d’aménagement « L’orée de la forêt », la commune de Saint-Sulpice-la-Forêt qui compte actuellement 1600 habitants, accueillera progressivement de nouveaux habitants avec 330 logements qui seront construits d’ici 20 ans dans six secteurs identifiés. L’ambition de la commune est de construire des lotissements intégrant la production d’énergie renouvelable locale (panneaux photovoltaïques…), de favoriser l’autoconsommation électrique et la sobriété énergétique en soutenant des initiatives collectives pour le financement et la réalisation de production d’énergie.
Saint-Sulpice-la-Forêt est un village rural situé en 2ème couronne de la métropole rennaise, qui compte actuellement 1600 habitants et projette une augmentation de sa population à échéance 2035. À travers le projet d’aménagement « L’orée de la forêt », la commune accueillera progressivement de nouveaux habitants avec 330 logements qui seront construits d’ici 20 ans dans six secteurs identifiés. En parallèle, le réaménagement du cœur de bourg va être engagé. Le projet urbain de la commune, la « Fabrique du village métropolitain » souhaite mettre en pratique la sobriété à travers l’économie du foncier, la rénovation de bâtiments, la construction en terre porteuse et l’autonomie énergétique. La nécessité de s’inscrire dans la transition écologique et énergétique et d’imaginer une société décarbonée est un axe politique fort qui guide le projet urbain des prochaines décennies.
L’ambition de la commune est de construire des lotissements intégrant la production d’énergie renouvelable locale (panneaux photovoltaïques…), de favoriser l’autoconsommation électrique et la sobriété énergétique en soutenant des initiatives collectives pour le financement et la réalisation de production d’énergie.
Une première réflexion sur l’énergie dès 2016
Les élu·es souhaitent intégrer la question énergétique dans le projet urbain dès 2016. L’équipe municipale souhaite en effet concrétiser rapidement son engagement environnemental signé en 2015 lors de la « Convention des maires pour le climat ». À l’époque, l’attention des élu·es s’est portée sur les factures d’eau et d’énergie, poste important de dépenses de fonctionnement pour une collectivité.
Une expérimentation de sobriété énergétique sur les bâtiments publics
C’est ainsi qu’a germé l’idée de collecter les données de consommation en temps réel pour une série de bâtiments communaux, grâce à la technologie dite des « objets connectés ». En 2016, la commune installe une trentaine de capteurs connectés dans six bâtiments communaux qui permettent de connaître en temps réel les consommations d‘eau, de gaz et d‘électricité. L’objectif est de réduire de 20 % les consommations d’énergie et gaz à effet de serre durant les trois années de l’expérimentation. Les capteurs collectent des données de consommation ainsi que les températures détaillées par zone de bâtiment, à la différence des compteurs traditionnels. Pour le maire Yann Huaumé, le véritable enjeu est « de responsabiliser les usagers des bâtiments et d’inscrire une nouvelle culture de l’économie ». Raison pour laquelle trois types de tableaux de bord ont été créés : le premier est réservé aux services techniques, le second cible les élu·ess, et le troisième tableau de bord s’adresse au « grand public » et est accessible depuis le site Internet de la commune.
Définir un périmètre de projet d’autoconsommation d’énergie viable
En 2023, dans la réflexion pour repenser le centre bourg, les élu·es souhaitent avancer davantage sur la question énergétique : aller au-delà des économies d’énergie et viser la production d’énergie renouvelable. Ils imaginent une boucle énergétique d’autoconsommation collective à l’échelle du cœur de bourg. Toutefois, s’agissant de produire de l’énergie solaire, les premiers résultats des études démontrent que la collectivité ne disposera pas d’assez de surfaces pour envisager un projet qui soit financièrement équilibré. Les élus revoient la copie… et élargissent l’étude à toute la ZAC en devenir, qui inclut le cœur de bourg, comme l’explique Yann Huaumé : « Nous avons étendu l’étude sur la boucle d’autoconsommation à l’échelle de la ZAC, parce que nous ne trouvions pas de modèle économique, il nous fallait un minimum de 500 m² de panneaux solaires, hors la salle polyvalente en cœur de bourg ne proposait que 200 m². » L’aménageur de la ZAC, Territoires Publics, qui accompagne la commune, intègre cette donnée dans le projet d’aménagement et dans la définition des cahiers des charges de chaque secteur de la ZAC.
L’étude d’une boucle d’autoconsommation collective se base sur la production d’énergie solaire photovoltaïque via :
- des panneaux posées en toitures sur des bâtiments existants, futurs bâtiments en construction (publics et privés),
- des ombrières de plus de 500m² sur le parking du stade de foot,
- des ombrières sur de futures poches de stationnement publics et privés , sur les zones en extension. Par exemple, il est prévu que les car-ports collectifs des logements inclus dans les nouveaux lotissements soient équipés d’ombrières pour produire de l’énergie. Les installations pourront également alimenter les bornes de recharge de véhicules électriques.
Plusieurs acteurs autour de la table
Fin 2024, le projet est toujours à l’étude par la SEM départementale Energ’iV qui porte l’étude technique et économique pour obtenir un modèle économique viable. Territoires Publics accompagne la commune dans les démarches auprès de l’architecte des Bâtiments de France puisque au-delà de la contrainte de surface minimum à couvrir, la commune comprend une zone ABF qui apporte des restrictions quant au déploiement des panneaux. Pour informer et accompagner les habitants dans la compréhension des projets, les élu·es sont accompagné·es par l’agence locale de l’énergie du Pays de Rennes, l’ALEC et la SEM Energiv‘.
La démarche participative au cœur de l’étude
La définition du projet se fait également en lien direct avec les habitants, comme l’explique Yann Huaumé : « L’idée, c’est que l’énergie produite soit consommée sur cette même zone qu’elle soit produite par un habitant ou par la collectivité. On peut proposer à chaque citoyen soit d’être producteur, consommateur, les deux à la fois! »
La collectivité a proposé une réunion publique en décembre 2024, en présence de ces acteurs et de la CIREN (Coopérative citoyenne rennaise de l’énergie) qui a porté plusieurs projets dans la métropole avec des citoyens. Cette réunion qui a regroupé plus de 55 habitants a été organisée dans le cadre de la programmation culturelle Elémenterre portée par la commune sur le thème des énergies, animée par l’association Anime et Tisse. La démarche participative est en effet le fil rouge de tous les volets du projet urbain porté par la commune : l’objectif est de créer une cohérence dans la communication et dans la méthodologie, pour que les habitants s’approprient le futur projet urbain.
En parallèle de la question de production d’énergie, la Maison de la Fabrik, espace citoyen mis à disposition des habitants, se veut également un lieu de ressources, y compris au sujet de l’énergie. Les habitants peuvent y trouver des informations sur les économies d’énergie. L’enjeu pour les élu·es, est d’associer les habitants aux réflexions sur leur bourg aujourd’hui, et plus tard !
Il faut se garder de ‘penser’ la ville uniquement en fonction des futurs habitants, avec un déclassement des populations existantes. Ceux qui seraient déjà habitants auraient des maisons qui consomment trop et les futurs habitants, qui auraient droit à des nouvelles maisons, basse consommation ? Non. Pour chaque axe d’innovation, on s’est dit que ça devait concerner les habitants actuels et les habitants futurs. Sans ce travail concomitant, nous courrons le risque d’avoir une commune à deux vitesses. Les habitants d’aujourd’hui doivent se sentir concernés par le devenir de la commune, pour eux et pour les autres.
Yann Huaumé, maire
Rédaction janvier 2025