Retour sur la visite de la médiathèque de Saint-Aubin-du-Pavail (35)
Expérience > Saint-Aubin du Pavail-Chateaugiron (35) : une mediathèque-troisième lieu qui implique ses habitants
Une trentaine d’élus de 16 communes se sont rendus à Saint-Aubin-Pavail ele 8 mars 2022 pour visiter la médiathèque Philéas Phogg. Ils ont été accueillis par Gildas Carrillo, responsable de la médiathèque et cinq bénévoles.
Éléments de contexte
La commune de Saint-Aubin-du-Pavail de 800 habitants est devenue Chateaugiron commune nouvelle qui compte 10 000 habitants. Sa médiathèque projetée depuis 2008 a été inaugurée en 2011. Le médiathécaire, Gilles Carillo, présent dès la conception du projet a partagé son expérience avec un recul de 16 années.
En 2008 le constat est fait : la bibliothèque était trop petite et peu accessible : les élus décident alors de construire un bâtiment neuf, en cœur de bourg, à l’échelle de la population.
Le thème proposé dans le cahier des charges pour le recrutement d’une équipe de maîtrise d’œuvre était « imaginer un équipement qui permettent de se sentir comme à la maison » : une seule équipe a compris ce que l’on voulait et ils ont été retenus
Gildas Carillo
Caractéristiques du bâtiment
- C’est un petit bâtiment dont les espaces intérieurs sont ouverts et communiquant
- L’entrée se fait sur une table emplie de livres invitant à la lecture et la découverte d’autres médias
- Le bureau d’accueil est situé volontairement au second plan, pas trop grand
- Café et du thé sont à disposition gracieusement en permanence (sauf en temps de Covid)
- Le bureau du bibliothécaire et lieu où les livres sont classés et couverts est vitré, donnant une grande visibilité vers et depuis celui-ci
- L’espace multi-média contient une dizaine de postes informatiques (pré-ados), et un grand écran ; il est ouvert sur la salle de lecture pour permettre les échanges entre les gens
- Un meuble à l’entrée permet d’accrocher les manteaux et offre une petite zone de gratuité où de nombreux livres (et autres petits objets) trouvent place et acquéreurs
- La lumière a été travaillée pour créer différentes ambiances
- De simples rideaux peuvent permettre d’isoler des parties de salle pour assurer une sorte d’intimité
Ici, il n’y a pas d’espaces où n’a pas le droit de parler, manger ou boire un café… au contraire, c’est un lieu de vie ou on promeut les échangesCe qui manque
- un local de rangement
- une vraie cuisine : »on a bricolé un petit espace dans l’espace sanitaire mais ce n’est pas suffisant«
Ouverture
14 heures/semaine (période scolaire) 25 h/semaine pendant les vacances scolaires, même l’été (fermeture 1 semaine Noël) De nombreuses heures se font en dehors des horaires standards pour les temps d’atelierLes bénévoles
Gilles Carillo, dès son arrivée, a aidé à reconstituer un groupe de bénévoles engagés dans le fonctionnement de la médiathèque/tiers-lieu. C’est le cœur du fonctionnement de celle-ci. Grâce à un fonctionnement très souple et une grande confiance, l’équipe de bénévoles encadrée par lui a plaisir à donner du temps et de l’énergie, des idées pour faire vivre ce lieu hors du commun.
- 20 à 25 bénévoles de tous âges et peu de retraités ; bien que de nombreuses personnes viennent spontanément offrir leur temps car « elles se sentent bien ici, comme à la maison», un appel à bénévolat est fait tous les deux ans pour renouveler les départs (déménagements, changement de travail)
- Gidas Carillo est à plein temps
- Les bénévoles sont libres de venir quand et comment ils le souhaitent
- Ils ne signent plus de « charte » :
ça ne sert à rien et enferment les gens dans ce qui peut être considéré comme contraignant ; plus on met de contraintes à un bénévole, moins il s’investit
- Les bénévoles sont majoritairement des femmes. Les quelques hommes s’investissent plutôt dans des projets assez concrets (Repair café par ex)
- L’emploi du temps du bibliothécaire est suffisamment souple pour permettre des ouvertures à des horaires hors du commun (week-end, soirées) avec une récupération en semaine, en lien/accord avec les bénévoles ;
Cela fonctionne bien car une grande confiance est établie entre les bénévoles, moi et mon employeur, la commune
- Les nouveaux bénévoles sont pris en charge en binomage par des plus anciens bénévoles pendant une période assez longue.
- Chaque bénévole s’engage à hauteur de ce qu’il peut/veut. On peut même lui confier les clefs de la médiathèque pour assurer des permanences, en dehors de la présence du médiathécaire.
Gildas est très « moteur », il bouillonne d’idées, il faut même le canaliser des fois pour pouvoir le suivre !
Une bénévole
La communication
Avant la fusion des communes, Saint-Aubin publiait un bulletin mensuel de 12 pages dont 2 à 4 étaient réservées à la médiathèque. Aujourd’hui, la communication passe principalement par une diffusion d’une lettre mensuelle par mel (500 abonnés), des affichettes, le cahier des écoles et le bouche à oreille.
Un dépliant couleur est édité tous les deux mois pour présenter les ateliers et projets en cours à l’échelle du réseau des médiathèques (sept communes)
Toucher les différents âges
Scolaires (une école) Le temps passé avec les scolaires est très chronophage > il leur a ainsi été demandé de ne pas venir trop régulièrement : un jour toutes les trois semaines est consacré aux classes. Ils sont par ailleurs privilégiés sur la mise en place de projets, visites d’artistes, expo, etc. ils n’y perdent pas au change ! Les ados : on ne court pas après cette tranche d’âge car on sait qu’ils ne sont pas vraiment intéressés. On les capte avant 12 ans et on les récupère à l’âge adulte. « Ils savent que la médiathèque existe, ils viennent quand ils veulent – ils passent souvent du temps ensemble à proximité de celle-ci – mais on ne fait pas d’actions spécifiques pour eux ! » Les familles : c’est notre public principalLes personnes plus âgées sont difficiles à faire venir car ils ont déjà leurs occupations et temps de rencontres par ailleurs
Les projets culturels qui font « tiers-lieu »
Dès le début, la médiathèque est un support à un tiers lieu (le lieu qui vient après celui du domicile et du travail), qui a pour but de créer des temps et des lieux de rencontres. Ils sont nombreux, ouverts à tous, portés très volontairement par les bénévoles et le bibliothécaire et font la renommée de la médiathèque !On a mis beaucoup d’énergie pour créer des projets ‘hors les murs’ et on a été soutenus par les habitants – on est peu nombreux, les gens se connaissent bienLa médiathèque travaille avec de nombreux acteurs locaux, privés ou publics : la boulangerie, le restaurant « la Grange », le chef-cuisinier du grand restaurant/château, les associations locales… « C’est une collaboration active qui profite à tous les gens du territoire (mais on ne fait pas la même chose avec des personnes extérieures qui ne connaissent pas les lieux) ! »
- Le « fil rouge » : projet en place depuis plusieurs années (un peu mis à mal par la crise du Covid, mais ça reprend doucement) qui vise à créer des œuvres d’arts à partir de matériaux simples et du fil rouge : créées à l’occasion d’ateliers ouverts à tous (sans inscription), elles seront disposées le log d’un parcours allant du bourg jusqu’au lavoir et inaugurées en juillet prochain. Elles seront en place jusqu’à l’automne.
- Le festival « Pav’art »
- …
Lé réseau des médiathèques du pays de Chateaugiron communauté
- Au départ, le réseau rassemblait trois communes : le partage de document était facile
- Aujourd’hui, il est composé de 7 communes
- Les documents peuvent être empruntés/rendus dans n’importe laquelle des médiathèques du réseau :
ça permet d’étoffer le nombre de documents car on n’est pas obligés de tous avoir les mêmes ressources
- Un meuble a été conçu pour ranger les documents par commune, ce qui permet de les rendre chaque semaine
Contact
Gildas Carrillo – responsable de la médiathèque – 02 99 62 98 39 – mediathequedupavail@yahoo.frrédaction : mars 2022