Retour sur la visite mobilités partagées à Melesse du 1er avril 2022
Expérience > CCVIA (35) : expérimentation et bilan du système d’autopartage en place depuis 2017
Une trentaine d’élus et agents se sont retrouvé à Melesse pour échanger sur différentes solutions de mobilité en milieu rural, à la fois sur des projets portés par l’EPCI (Communauté de communes Val d’Ille Aubigné) mais aussi par la commune de Melesse. Après un temps de présentation et d’échange en salle, les participants sont allés sur le terrain observer les aménagements cyclables de la commune ainsi que le système de vélos en libre-service (« Les Melib ») : vélos issus des déchèteries, remis en état par une association locale et mise à disposition gratuitement sur la commune.
Les voitures partagées
Lionel Henri, maire de Montreuil Le Gast et vice-président aux mobilités à la CCVIA, et Anne Rogard, chargée de mission mobilité à la CCVIA nous ont dans un premier emps présenté le service d’autopartage porté par la CCVIA depuis 2017 :
- Les objectifs
- Le fonctionnement du service de 2017 à 2020
- Le bilan du service sur cette période
- L’évolution du service en 2021
- Le bilan global
Retrouvez la présentation sur le lien suivant (page 1 à 9) : Présentation CCVIA Mobilité
Retrouvez ici la page et la fiche BRUDED dédiée au projet
Question et points soulevés :
- Quel coût de revient global ? 9500 €/an par véhicule
- Est-ce qu’il y a besoin d’agent pour l’usage ? Désignation d’un élu référent par commune + les communes vérifient à l’inscription les pièces justificatives. Besoin à l’inscription mais ensuite pas besoin d’agents
- Système en boucle : les utilisateurs ramènent le véhicule au même endroit.
- Les véhicules tournent d’une commune à l’autre, sur des communes assez distantes pour que le service soit réparti sur le territoire.
- Nettoyage : à la charge des communes, délégation par la CCVIA à la commune mais pris en charge. Entretien à la charge de la CCVIA
- Pas de caution
- La personne qui loue s’engage à remettre en recharge. Cela peut arriver que le branchement soit mal fait.
- Le service n’est pas ouvert la nuit car fonctionnement sur charge lente donc besoin d’un temps long de recharge.
- « Renault Zoé » vieux modèle : 120 km d’autonomie en hiver : la CCVIA a contacté renault pour voir si la batterie était défectueuse, mais la batterie est considérée comme « normale » donc pas de changement envisagé à ce jour
- « Renault Zoé » récente : 250 km
- Dégradation : pas d’état des lieux tous les jours. Ce sont les gens qui reprennent le véhicule qui vérifie. Le service fonctionne sur la confiance.
- Une centrale d’appel avec la plateforme : Possibilité de signaler un problème.
- Accident : oui c’est arrivé mais l’assurance (de la CCVIA) prend en charge.
- Ouverture de la voiture : avec un badge pour ouvrir le véhicule et les clefs sont à l’intérieur
- Environ 50 réservations / mois /véhicule
- Renouvellement de la flotte ? pas prévu pour le moment.
- Impossibilité de modifier les batteries, changement standard mais pas possible de mettre une batterie plus performante.
- Quels sont les profils d’utilisateur ? Pas de statistiques mais ce sont souvent les mêmes personnes qui ont renoncé à une seconde voiture dans le foyer, ainsi que des étudiants.
- Est-ce que des communes ont fait le choix de faire une acquisition suite à l’expérimentation ? Guipel s’est posé la question mais la compétence est à la CC
- Y a-t-il eu une étude préalable au lancement du service ? Non, une volonté de la CC d’expérimenter. CC est TEPOS
- Pourquoi pas plus de véhicule ? Choix de la CC de rester sur 3 car équilibre financier. Beaucoup de projets sur les mobilités par ailleurs, choix de développer également les mobilités douces (cf ci-après)
- Pourquoi le véhicule appartient à Langouët ? la compétence était déjà à la CC mais les choses n’étaient aussi bien définies à l’époque
- Mix mobilité : 3 gares sur le territoire. Est-ce qu’il y a eu un travail pour relier les véhicules à a gare ? Non cela n’a pas été pensé. Une gare vient d’être refaite mais on n’a pas prévu de place pour l’autopartage. Est-ce que les gares sont connecté autrement ? Pas de ligne régulière qui traverse le territoire. 3 gares + Ligne Breizh go+ système de navette qui ne sont pas desservie par le transport collectif pour les ramener vers une gare. Navette gratuite. Les horaires viennent d’être revus, le service est mal connu. Objectif de favoriser la desserte à vélo.
- Stationnement réservé au co-voiturage, comment s’est géré ? Cela marche sur le « fair-play ». Il y a beaucoup de place de parking donc pour l’instant les places covoiturage sont libres.
- Ce ne sont pas des bornes SDE ; charge lente.
Le service de location de Véhicules à Assistance Electrique de longue durée
- Présentation du service
- Bilan en 2020
- L’évolution du service en 2021
Points soulevés et Questions
Le bilan du service :
- Un système ne permettant pas de toucher beaucoup d’usagers (peu de rotation) : les utilisateurs rachetaient les vélos au bout de 2 ans à des tarifs très avantageux pour les utilisateurs
- Un coût important pour la collectivité
- Un seul point de rdv pour retirer et rendre les vélos rendant difficile l’accès au service sans voiture.
Évolutions :
- Suppression de la possibilité de rachat
- Ouverture à tous les trajets (pas que les trajets domicile-travail)
- 4 points de retrait possibles sur les communes du territoire
- Évolution de la gestion des contrats et de la régie avec la mise en place d’un logiciel dédié et la possibilité de payer en ligne pour les usagers.
Nous nous disions que cela allait peut-être limiter les demandes mais dans les faits, les gens continuent à vouloir louer des vélos et il y a une liste d’attente
Lionel Henri, VP aux mobilités
Questions et échanges avec la salle :
- Ne plus proposer à la revente : qu’allez-vous faire des vélos au bout de 10 ans ? La maintenance permet de les garder le plus longtemps possible. En fin de vie ils pourront être proposé à l’euros symbolique mais rien de prévu pour le moment.
- Maintenance : au bout de 6 mois : 1ere maintenance, 12 mois : 2ème maintenance, 3 ans : changement de batterie
Retrouvez la présentation des actions mobilité de la CCVIA sur le lien suivant (page 9 à 13) : Présentation CCVIA Mobilité
VIA Vélo : vélos en libre-service
En 2021, l’EPCI expérimente un service de location courte durée un peu à l’image des vélos parisiens. Ce dispositif est financé à 70% par l’ADEME dont l’intérêt était de tester le système dans un territoire non urbain. L’expérimentation dure pendant 1 an. Si la collectivité souhaitait prolonger, il n’y aurait pas eu de renouvellement de l’aide ADEME.
Éléments financiers et gestion :
Coût : 25 000 € pour 15 vélos
Tarif : 1€/h après la 1ere heure gratuite. Recettes pour la collectivité en 1 an : 272 € ( !!)
Les utilisateurs étaient ultra convaincus, mais si on rapporte au coût par vélo, cela représente un coût faramineux pour la collectivité.
La mise en œuvre et la gestion étaient assurées par le prestataire « éco-vélo ». Pour les utilisateurs, il y avait la possibilité de prendre les vélos à un endroit et de les déposer à une autre station.
Au bout d’un an : le système commençait à trouver son public. La question s’est posée en commission mobilité de poursuivre ou pas. Les élus ont préféré maintenir le programme « savoir rouler à vélo » dans toutes communes de l’EPCI.
L’objectif était de toucher des déplacements utilitaires, la « viavélo » n’était utilisé que pour des déplacements de loisirs. On se trompait complètement de cible : il faut qu’on travaille sur les vélos utilitaires pour aller travailler ou étudier. Avec ce système, on ne pouvait pas déposer son vélo à St Grégoire par exemple.
L’EPCI a préférer prioriser des actions telles que le « Programme Savoir rouler à vélo » :
- Formation des enfants dans les 17 écoles de la commune
- C’est l’association « Transport-Mobilité » qui forme les élèves : financé par la collectivité (avec un soutien à 710 % par l’ADEME)
- 715 élèves ont reçu 12 heures de formation (sessions de 2 – 3h)
Retrouvez la présentation des actions mobilité de la CCVIA sur le lien suivant (page 14 à 17) : Présentation CCVIA Mobilité
Les Mélib : Vélos en Libre-Service à Melesse
Lire la page présentant le projet sur le site de BRUDED
Local mis à disposition de l’association en Août 2016 (association qui existe depuis 1988 : 4 bénévoles actifs au départ, 10 aujourd’hui).
Question assurances en cas d’accident avec un vélo de l’association : si le vélo n’est pas motorisé, c’est l’assurance responsabilité civile des personnes qui assure en cas d’accident
Les membres de l’association passent deux fois par semaine en déchèterie et filtrent les vélos, ils en gardent 2 sur 3 environ
En 2021 : 400 vélos récupérés, 200 ont été vendus, plusieurs ont été donnés (migrants, réfugiés, personnes en difficultés…)
Bilan du Mélib :
En novembre 2018, 13 vélos mis à la disposition des Mélessiens sur cinq stations réparties dans la commune :
- En 2019: 13 vélos ajoutés
- En 2020 :6 vélos de plus
- En 2021: 6 vélos de plus
- En 2022: 8 vélos (actuellement en service)
Cela nous fait donc 46 vélos de mis à disposition en 3 ans et il en reste 8 actuellement en fonction
Le nombre de Mélessiens qui ont demandé une clé en mairie pour avoir accès aux vélos : 25 en 2019, 7 en 2020, 3 en 2021.