Écoquartiers en milieu rural à Botmeur (29)
Parce que les problématiques des communes rurales sont parfois spécifiques et que les solutions imaginées ailleurs ne sont pas forcément adaptées, BRUDED a réuni les élus intéressés pour échanger sur la question des écoquartiers en milieur rural. Ils se sont retrouvés en juin 2011 à Botmeur (29).
Retour d’expérience de Daoulas, Guimaëc, Plogastel-St-Germain, St-Rivoal et Silfiac
Pas moins de 31 participants étaient présents à Botmeur pour venir échanger sur la thématique des écoquartiers en zone rurale. 4 communes finistériennes étaient venues présenter leur projet déjà bien avancé, avec des lots à vendre ou sur le point de l’être : Daoulas (35 lots), Guimaëc (14 lots), Plogastel-Saint-Germain (26 lots) et Saint-Rivoal (7 lots). Serge Moëlo, co-président de BRUDED et maire de Silfiac était également venu apporter son retour d’expérience d’écolotissement déjà en fonctionnement.
Georges Isaac, maire de Botmeur, a introduit la matinée par la présentation du contexte de sa commune, qui remettait en cause un certain nombre d’idées reçues sur le monde rural (une population diversifiée en termes d’âge et de situation socioprofessionnelle, une agriculture quasiment absente, une population qui a tendance à augmenter depuis les années 80, etc.). Il a également commenté l’intérêt de maintenir la vie en milieu rural. Le projet de créer un lotissement communal répond en partie à cet enjeu, et ce, de façon maîtrisée. Il a énuméré ensuite les contraintes que les élus avaient pu rencontrer jusque là : la multitude des partenaires possibles (manque de lisibilité sur qui fait quoi), la difficulté à maîtriser le foncier, la difficulté enfin à répondre à un certain nombre de critères demandés par l’administration : la densité de logements (les gens venant à la campagne pour chercher de grands terrains), la justification du besoin de nouveaux logements (alors qu’en l’absence d’offre, la demande n’avait pas pu jusqu’ici s’exprimer), la justification du bassin d’emploi (qui est extrêmement dispersé), et les déplacements induits, qui vont à l’encontre des recherches d’économies d’énergie, en l’absence de transports en commun.
Les échanges ont porté ensuite sur toutes les phase du projet d’écolotissement, que chacun des témoins présents a pu illustrer par son retour d’expérience. Parmi les nombreuses réflexions partagées au cours de cette matinée très riche, on peut citer : la création d’écoquartiers doit permettre d’attirer de nouveaux habitants en proposant un habitat différent, qui valorise l’image de la commune et son caractère rural. C’est important en effet de se distinguer des villes, qui offrent elles aussi des écoquartiers avec un accès très facile aux services. Le cadre paysager, le calme, sont donc particulièrement importants. Il y a un intérêt également à inclure des logements sociaux en location, pour assurer un certain renouvellement de la population (et donc l’arrivée régulière d’enfants pour peupler les écoles) en plus d’une certaine mixité sociale. Par ailleurs, les écoquartiers sont aussi un moyen privilégié pour les élus de maitriser l’urbanisation de leur bourg, de lutter contre l’étalement urbain au détriment des espaces naturels et agricoles en proposant un habitat moins dispersé, plus concentré vers le bourg (ce qui facilite également le développement des déplacements doux et la dynamisation des centres bourgs) et en offrant des lots de taille plus modeste.
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