Lanvallay (22) : Retour sur la visite de l’école élémentaire
Dans le cadre du cycle de visite régional « Agir pour des bâtiments publics durables et favorables à la santé » BRUDED a proposé une visite de la rénovation-extension de l’école élémentaire de Lanvallay (22) axée principalement sur la prise en compte de l’enjeu santé. Elle a réuni une vingtaine de participants : élus, agents et acteurs du projet.
L’enjeu santé considéré comme une priorité
Ce projet a bénéficié d’un accompagnement de la Région Bretagne qui « souhaite que l’enjeu santé, au sens large (qualité de l’air, confort, …), soit mieux pris en compte dans la conception des bâtiments » selon Dominique Ramard, conseiller régional et maire de Saint-Juvat (22). La nature de ce projet et la démarche globale de développement durable de la commune convenaient au cadre de cette démarche expérimentale. Concrètement, la Région a missionné l’association Air Breizh pour faire des campagnes de mesures avant, pendant et après les travaux. L’association Capt’Air Bretagne a également été mobilisée pour informer et sensibiliser les élus et les personnels sur l’importance de faire les bons choix (matériaux, mobilier, produits d’entretien, fournitures, pratiques quotidiennes) pour s’assurer d’une bonne qualité de l’air intérieur.
Des objectifs pas aussi ambitieux que prévus
« Nous aurions voulu utiliser un maximum d’éco-matériaux en isolation mais une enveloppe financière limitée nous a obligés à donner la priorité à la performance énergétique (label passivhauss) » a regretté Haude Lecointre, adjointe à l’urbanisme. Parmi les actions mises en œuvre elle a mentionné la ventilation des charpentes faite en atelier avant installation, le choix de panneaux multiplis pour l’agencement et de revêtements de sol caoutchouc. Elle est convaincue aussi du rôle des enseignants et des agents dans le bon fonctionnement au quotidien de ce type de bâtiments conçus pour consommer peu d’énergie.
Des leviers pour l’enjeu santé
Karine Le Méhauté, ingénieure à Air Breizh, a présenté ses « outils de travail » et détaillé les résultats des mesures effectuées à l’intérieur et à l’extérieur. Elle a précisé que « les mauvais résultats de la dernière campagne (bâtiment en service) s’expliquent par le fait que la VMC double flux était en panne à ce moment-là, d’où des seuils plus élevés que les normes règlementaires pour certains composés ». L’occasion pour elle de souligner l’extrême importance du bon fonctionnement de cet équipement qui doit être vérifié à la mise en service et de manière régulière (état des filtres). Pas toujours évident à faire car ce sont des installations complexes et toutes les communes n’ont pas les compétences en interne pour le faire. Rien d’alarmant pour cette experte qui a précisé que les nouvelles mesures programmées cet hiver, à la même époque mais en situation normale, donneront certainement des résultats satisfaisants.
De son côté, Sophie Frain de Cap’Air a mis l’accent sur l’impact des pratiques quotidiennes des usagers du bâtiment. « L’introduction de mobilier et de matériels, l’usage de produits d’entretien peuvent avoir des conséquences importantes sur la qualité de l’air et le confort de ses occupants ». Cela passe par une sensibilisation générale, élus compris. Chacun doit se sentir concerné dans le cadre d’une démarche globale à l’échelle de la commune et faire l’objet d’une évaluation collective régulière.
Au final, tous les participants étaient d’accord sur le fait que pour avoir un bâtiment sain son fonctionnement était tout aussi important que sa conception, voire plus, car il impacte directement la santé et le confort de ses occupants. C’est d’autant plus important quand il s’agit de jeunes enfants qui sont plus sensibles que les adultes.
Rédigé en juillet 2018
Thématique : Matériaux écologiques et locaux, Écoles et périscolaire