Le Mené (22) : les élus présents à l’AG 2020 visitent les réalisations innovantes du centre-bourg
La commune nouvelle Le Mené qui a été créée le 1er janvier 2016 à la suite de la fusion des sept communes qui composaient la communauté de communes du Mené, est un territoire agricole qui est devenu précurseur dans les énergies renouvelables. C’est sur cette terre d’innovation que s’est tenue l’assemblée générale de BRUDED en octobre 2020 à la salle Mosaïque de Collinée.
Deux groupes d’environ 50 personnes ont effectué une visite d’une heure et demi à pied sous le soleil. La commune qui est dans une démarche de revitalisation des centres-bourgs a présenté pas moins de six projets dans un périmètre très restreint à proximité directe de la rue commerçante de Collinée.
> Revitaliser les centres bourgs, un enjeu essentiel pour la commune nouvelle du Mené (22)
La chaufferie bois
C’est dans le cadre d’une politique de développement du bocage et avec la volonté de se fournir localement en énergie que la chaufferie à plaquettes de bois a été installée. Elle fournit en chauffage et eau chaude sanitaire via un réseau de chaleur, l’EHPAD, la salle Mosaïque, la clinique vétérinaire, la maison de santé et certains bâtiments de la rue commerçante.
La chaufferie devait à la base valoriser le bois d’entretien du bocage. Cependant, il s’est avéré à l’usage que la chaudière n’est pas adaptée à ce type de bois. De nouvelles filières d’approvisionnement ont dû être mise en place et depuis, la chaudière fonctionne parfaitement bien.
Kévin Porée, chargé de mission énergies, précise qu’un point crucial dans l’élaboration d’un projet de chaufferie plaquette est de bien définir l’approvisionnement en bois, en quantité mais surtout en qualité. La commune de Le Mené consomme autant de bois qu’elle en produit mais ce n’est pas le même bois.
La gestion des cinq chaudières de la commune se fait en régie via un SPIC (service public industriel et commercial) et mobilise cinq agents de la commune sur une petite partie de leur temps de travail mais les astreintes nécessitent plusieurs personnes.
La maison de santé
La construction de la maison de la santé a été entreprise par anticipation d’un problème de renouvellement des médecins à venir lié à plusieurs départs en retraites simultanés. Le projet qui a été mené en concertation avec les professionnels de la santé, a été pensé pour accueillir des cabinets libéraux de médecine générale et des activités paramédicales.
Devant la difficulté de faire venir dans les locaux des médecins libéraux et ceux, malgré plusieurs appels à candidatures et l’assistance de bureaux de recrutement, un poste de médecin salarié est créé. Là aussi, le recrutement est difficile et c’est finalement un médecin libéral de la commune, très impliqué dans le projet qui deviendra le premier médecin salarié. Les recrutements suivants seront facilités par la présence d’un premier salarié. Il y a aujourd’hui 3 médecins salariés.
Malgré les difficultés et l’engagement que demandent ce genre de projet, l’offre de soin est primordiale pour le bien vivre et le dynamisme d’un territoire.
Joseph Sauvé, ancien maire de Plessala
Joseph Sauvé dégage 3 points bilan sur le montage du projet et après 1 an et demi de recule sur le salariat :
- Il y a un probable reste à charge pour la collectivité même si théoriquement trois consultations par heure sont suffisantes pour payer les frais. Le salaire net des médecins est 5200€/mois
- Pour monter ce type de projet, il est important d’avoir un médecin qui en soit le moteur.
- Il faut de la coopération et non de la concurrence entre les communes voisines. Au Mené, les élus se connaissent bien, il y a eu une forte coopération.
La salle de sport
La collectivité a acheté un bâtiment d’une coopérative agricole à proximité direct du centre-bourg pour en faire une salle de sport. L’objectif était de ramener de la vie dans le centre bourg. Le bâtiment au bardage bois et aux panneaux photovoltaïques en toiture fait une jonction réussi entre des bâtiments d’habitation, la maison de santé et les bâtiments industriels de Kermené.
Pour éviter une concurrence, un doublement des investissements et avoir de meilleurs équipements, les deux salles de sport de Collinée et Plessala ont fait l’objet d’une rénovation commune et se sont spécialisés sur certaines disciplines. Les sports collectifs se pratiquent à Plessala et les sports individuels à Collinée : escalade, judo, danse, salle de squash…
Les stations-services communales
Afin de pallier un manque, la commune a installé deux stations-services communales gérées en régie dont une à proximité de la salle de sport. Elle est équipée de deux pompes et d’une borne de recharge électrique.
Enora Fillâtre, chargé de mission mobilité à la commune de Le Mené, fait remarquer la relative simplicité de la démarche. Une station coute environ 120 000€ et il n’y a pas de lourd dossier administratif à faire.
En gestion, la station nécessite une personne formée à la comptabilité et le contrôle quotidien d’une interface numérique avec le niveau des cuves, l’enregistrement des caméras, le besoin de maintenance. Si une intervention est nécessaire, elle est faite par les services techniques.
La médiathèque
La rénovation / extension de la médiathèque s’inscrit dans un projet de réaménagement lourd des bâtiments, des accès et des abords ainsi que la rénovation de six logements locatifs aux étages. L’ensemble est très réussi esthétiquement et met en valeur le patrimoine bâti en alliant nouveau et ancien. La médiathèque est accessible depuis la rue commerçante par un porche qui donne accès à une cour intérieure.
Coût total du projet (médiathèque + 6 logements) : 1,2 M€
L’arrêt à la médiathèque est l’occasion de parler de la politique culturelle du Mené. La commune est une commune rurale mais souhaite proposer des spectacles de qualités et très variés. Pour cela, un salarié est dédié à la culture et la programmation est faite en partenariat avec le réseau des salles de spectacle « Les bottes de 7 lieues » et « Voisin voisine ». La salle Mosaïque qui est dédiée, adaptée et polyvalente accueille les spectacles.
…
L’ancienne gendarmerie
Ces services ont fermé en 2010 et les bâtiments situés dans la rue principale du bourg sont depuis vacants et demandent des investissements lourds pour une reconversion. La commune dispose déjà d’un parc de bâtiments très important lié au regroupement des communes va donc vendre l’ancienne gendarmerie à un privé. Le projet du promoteur est de transformer la gendarmerie en petits logements qui pourront être utilisés notamment pour le logement des salariés de l’abattoir. Cette reconversion devrait avoir un impact positif sur la vie commerciale du centre-bourg.
Les parcs éoliens
Un parc éolien financé par des financements participatifs a été mis en service en 2013 : 137 citoyens ont investi via 8 cigales représentant environ 30% du capital. Il est a noter que le projet n’a pas ou peu connu d’opposition.
Vu la réussite du 1er projet, un deuxième a été lancé en 2015 via un financement participatif représentant 40% du capital par 152 citoyens. La mise en service est prévue en 2023.
> Parc éolien à financement participatif dans la commune du Mené (22)
> Un second projet éolien citoyen soutenu par les communes du territoire du Mené (22)
Rédigé en novembre 2020
Thématique : Autres équipements publics, Santé et services de proximité, Économies d’énergie, Équipements culturels et sportifs