Plourhan (22) adopte un plan de gestion du bocage des bords de route
La commune de Plourhan est résolument engagée dans la préservation de son patrimoine bocager. Depuis l’aménagement foncier, 36 kilomètres de haies ont été recréés, des plantations sont faites dans le périmètre de captage des eaux, 6 hectares de saules (TTCR) vont bientôt alimenter le réseau de chaleur (pôle périscolaire, mairie, salle polyvalente).
Ici comme partout, l’entretien du bocage reste un problème tant pour les agriculteurs que pour les particuliers. Il est trop souvent négligé faute de moyens techniques, de temps ou de débouchés. Ce qui se traduit notamment par des gênes pour la circulation et des dégradations sur certaines voiries exposées aux rigueurs de l’hiver. C’est pourquoi la commune a décidé de mettre en œuvre un plan de gestion de ce bocage des bords de routes suite à une étude de faisabilité réalisée par un étudiant en gestion forestière en lien avec le CG22. L’étude a notamment consisté à dresser un inventaire de la ressource, à quantifier les volumes de bois et le temps de travail des agents, à élaborer un programme cohérent dans la durée.
Concrètement, les routes ont été classées selon 3 critères : importance de la fréquentation, type de haies, empiètement sur la route. Le territoire a aussi été divisé en 6 secteurs qui seront entretenus successivement et sur une période de deux ans pour chacun d’entre eux. L’entretien se fera donc tous les 12 ans.
Les propriétaires et riverains seront prévenus longtemps à l’avance des travaux qui entraineront la fermeture de la route. Ils auront alors deux choix possibles : soit ils font le travail et récupèrent leur bois, soit ils délèguent la tâche aux services de la commune et cèdent le bois qui sera transformé en plaquettes utilisées par le réseau de chaleur. Le travail
sera réalisé par les agents communaux qui utiliseront des nacelles et des tronçonneuses, une technique d’élagage plus respectueuse que le lamier. Un chantier pilote permettra de caler l’organisation future.
Pour l’étude économique, il a été établi une comparaison entre le coût de production de bois estimé et la solution d’approvisionnement équivalent à l’extérieur au prix du marché. En ne retenant que des hypothèses défavorables pour la commune, il en coûterait 2000 € de plus. Les élus estiment que ce surcoût serait largement compensé par les économies faites en augmentant la durée de vie des routes. Sans compter l’impact sur la préservation du paysage, la possibilité donnée aux propriétaires d’entretenir ou de valoriser leur ressource. Enfin, par cette action la commune se rapprochera un peu plus de l’objectif d’autonomie énergétique de son territoire.
Rédigé en décembre 2010
Thématique : Environnement et biodiversité, Zéro phyto & Espaces verts, Économies d’énergie