Agenda 21 à La Vraie-Croix (56) en depuis 2009
Thématique(s): Démarches globales - Démarches globales et participatives
Infos pratiques
Adhérent depuis 2007
Maire : Pascal Guiblin
Adresse : 1, place du Palais, 56250 La Vraie-Croix
Téléphone : 02 97 67 23 62
Nbre d’habitants : 1501
Superficie : 17 km²
Intercommunalité : Questembert Communauté
lavraiecroix.bzh
Contact BRUDED : Anne-Laure Marchal
Autres expériences de La Vraie-Croix
Dès les années 2000, les élus ont fait le choix d’un développement maîtrisé avec une forte volonté de limiter la consommation de terres agricoles ; en 2007, l’engagement d’une démarche Agenda 21 leur est apparue comme un prolongement logique de cette démarche, permettant d’accentuer l’impact des premières actions engagées depuis 30 ans en faveur de l’environnement.
Une démarche précurseur d’Agenda 21 initiée en 2007
La démarche de la municipalité a été très participative : mise en place d’un groupe extra-municipal, envoi de questionnaires, organisation d’exposition ou d’animations ont appuyé cette démarche auprès de la population. La Vraie Croix a adopté son Agenda 21 en 2009. « L’une des actions les plus emblématiques de ce premier Agenda 21 a concerné la mise en place d’une gestion différenciée des espaces verts », indique la maire Monique Danion.
Le document a été évalué puis a donné lieu à l’adoption, en 2012, d’un 2ème Agenda 21 faisant notamment la part belle aux démarches participatives ; « Nous avons organisé au moins 3 réunions de sensibilisation par an, concernant le fleurissement, la consommation de l’eau, le zérophyto… ». Ces rencontres remportent un franc succès auprès de la population ; il nous faut relancer des évènements de sensibilisation simples et conviviaux pour maintenir la dynamique. »
Une tradition d’échange avec les acteurs économiques du territoire
En parallèle de ses démarches d’Agenda 21, la municipalité a tissé des liens de longue date avec les acteurs économiques présents sur son territoire. Lorsqu’en 2002 la commune a vu l’installation d’un centre d’enfouissement technique de déchets industriels (CET), elle a souhaité que celui-ci soit un levier de développement. « Nous voulions autre chose qui soit profitable au territoire, et qui aille dans le sens du respect de l’environnement ». Dès l’installation de ce CET en 2002, les élus ont souhaité être des « facilitateurs de mise en réseau entre les acteurs économiques : CET, industriels, commerçants du bourg ».
Rapidement, le CET s’est rapproché de l’usine agroalimentaire voisine dans la perspective de créer un réseau de chaleur ; en 2013, c’est chose faite : le méthane qui se dégage de la fermentation des déchets, est récupéré. Ce biogaz est ensuite transformé en électricité : l’entreprise a pour objectif de produire 5 millions de KWh/an, soit l’équivalent de la consommation de 2000 foyers ! La chaleur est aussi récupérée pour servir l’usine agroalimentaire voisine qui l’utilise en remplacement du fuel pour le réchauffement de l’eau de lavage; cet apport de chaleur lui permet de réduire sa consommation de fuel de 2 200 tonnes par an ! Concrètement, la commune a facilité le projet en autorisant la création du réseau de chaleur (qui court sur 2 km) sur une route communale, car « la présence de ce réseau de chaleur pouvait favoriser l’implantation de nouvelles entreprises ayant besoin d’énergie ». Seul regret des élus, « les bâtiments communaux, situé dans le bourg à 5 km, étaient trop éloignés pour bénéficier du réseau de chaleur ».
« En tant que collectivité, nous avons ce rôle de faire valoir les intérêts du territoire auprès du monde économique » rappelle Monique Danion. Et d’ajouter : « L’installation est privée mais doit prendre en compte le territoire ». C’est pourquoi la commune a mis en réseau les industriels avec les commerçants du bourg (boulangerie, épicerie) pour favoriser les commandes locales. Pour prolonger cette dynamique, Questembert Communauté, en lien étroit avec la commune, a fait appel à l’Ecole des Métiers de l’Environnement de Rennes pour étudier les potentiels de développement d’économie circulaire sur ce site.
L’intégration de l’économie et du bien-être au nouvel agenda 21
En 2015, la commune prévoit une nouvelle évaluation de son Agenda 21. Pour mieux prendre en compte les acteurs et dynamiques économiques, elle a rejoint la démarche exploratoire Néolab2, qui vise à intégrer les enjeux d’économie durable et de bien-être de la population. « Nous sommes partis du constat que le volet économique était souvent moins porté que les enjeux sociaux et environnementaux, c’est pourquoi nous avons rejoint cette expérimentation» explique Monique Danion. Cette démarche pilote portée par la DREAL, associe 4 territoires dont celui de La Vraie-Croix. Elle vise à « construire une boite à outils à destination des élus locaux, pour leur permettre de soutenir un développement économique favorable au bien-être territorial », ajoute Sébastien Sallainfest, chargé de mission à la DREAL.
Dominique Rouillé, adjoint aux affaires sociales, à l’environnement, au fleurissement et au tourisme, espère ainsi contribuer à répondre à de multiples questions : « Comment créer des synergies possibles entre les entreprises et le monde agricole ? On parle beaucoup d’économie collaborative et circulaire, gestion de l’espace, télétravail, mais comment créer des outils autour de cela sur notre territoire ? »
Pour animer cette démarche, la commune a recruté une animatrice développement local pour un an ; elle est également accompagnée par la DREAL, ainsi que par le CEREMA et un bureau d’études parisien pour le volet animation.
Afin que la population soit au cœur du projet, une première réunion publique de lancement de la démarche, a réuni une trentaine de citoyens, acteurs économiques, élus et représentants de Questembert Communauté en avril 2016. Par petits groupes, les participants ont identifié différents facteurs de bien-être, de mal-être et d’économie durable qui, une fois mis en commun, ont permis de dégager une vision partagée du territoire. D’autres réunions et ateliers de réflexions lui succèderont pour définir des recommandations puis lancer les actions concrètes, à l’automne 2016. « Nous souhaitons renforcer notre complémentarité avec l’intercommunalité, en particulier en matière de tourisme », précise Monique Danion.