Betton (35) : une renaturation de la cour pour toutes et pour tous, réalisée par les services techniques
Thématique(s): Actions pour la biodiversité - Écoles et périscolaire
Infos pratiques
Adhérent : 2021
Maire : Laurence Besserve
Adresse : Betton, France
Téléphone : 02 99 55 81 01
Nbre d’habitants : 12 524
Superficie : 26,73 km²
Intercommunalité : Rennes métropole
www.betton.fr
Contact BRUDED : Rozenn Simon
Autres expériences de Betton
Dans le prolongement de travaux d’extension de l’école, et suite à la sollicitation d’un groupe de parents, la municipalité a travaillé sur une forme de renaturation de la cour, en lieu et place de deux classes mobiles. Copeaux de bois, grumes et pelouse ont remplacé le bitume.
Quatre groupes scolaires sont implantés sur la commune : trois écoles publiques et une école privée accueillant au total 494 enfants en maternelle et 836 en primaire.
Deux classes mobiles en moins
Automne 2020, le groupe scolaire de La Haye-Renaud est en plein travaux. Un nouveau bâtiment est en cours de construction comprenant « deux salles de classe et deux salles périscolaires supplémentaires ». Lors du terrassement, les travaux ont mis en évidence la présence de déchets d’amiante, enfouis à environ 60 cm de profondeur, « sans doute des déchets de chantier issus de la construction d’un lotissement construit dans le milieu des années 70 ». La nouvelle construction libère par ailleurs de l’espace dans la cour. « Le projet prévoyait une réfection de la cour en bitume en lieu et place des deux classes mobiles » témoigne Alice Landais, adjointe à l’environnement et au développement durable.
Une interpellation de parents
A cette même époque, un groupe de parents interroge la municipalité « sur le devenir de l’espace, si nous allions bitumer ? » se rappellent les trois adjointes concernées par le dossier – Marianne Paboeuf, adjointe aux affaires scolaires, Karine Lepinoit-Lefrêne adjointe à la jeunesse, à l’inclusion et à la démocratie participative et Alice Landais. Elles reçoivent ainsi une délégation de parents en décembre. Toute nouvellement élues, les adjointes admettent être prises un peu au dépourvu : « l’aménagement de la cour n’avait pas été intégré aux réflexions de l’extension de l’école et le budget sur le projet avait déjà été voté ». Néanmoins les trois élus sont sensibles aux arguments du petit groupe. Elles l’invite à produire un dossier pour alimenter les réflexions. Dès le mois de janvier 2021, le groupe de parents leur remettent un dossier de 25 pages, très documenté d’exemples et illustré de photos (Rennes, Fribourg…).
Des objectifs transversaux
« Sur une demande initiale ‘de ne pas rebitumer la cour’, le projet est devenu un projet d’apprentissage, avec l’idée de proposer une cour dans une approche ‘non genrée’ permettant une variété d’usages tout en prenant en compte les enjeux de limitation de l’imperméabilisation et de l’effet ‘ilôt de chaleur’ ». Des enjeux complètement partagés par les élues. Néanmoins, lors des échanges avec le groupe de parents, elles se rendent compte que celui-ci projette la réalisation d’un espace de jeux très ambitieux, avec une forte démarche participative, tant lors de la phase conception que dans la phase de mise en œuvre : « un projet dont les enfants se souviendraient dans 20 ans ! ». « Mais sans budget voté et si on voulait que cela soit prêt pour la rentrée de septembre, cela ne nous paraissait pas possible en l’état ; il nous fallait faire vite ! ». Les élues se tournent vers les services techniques afin qu’ils proposent un projet plus sobre, réalisable en régie et dans les délais impartis.
Copeaux et grumes
Le choix est porté de couvrir l’ensemble de l’espace d’une surface d’environ 220 m2 d’une couche de copeaux de bois « thermo-traités pour éviter le développement de moisissure » de 20 cm d’épaisseur sur un géotextile. Sur les copeaux ont été installés des plots et des grumes de peupliers, récupérés d’une coupe communale puis dument écorcés et polis par le menuisier municipal. La présence en profondeur de déchets d’amiante a empêché toute plantation néanmoins le retrait des anciennes classes mobile a permis d’ouvrir l’espace sur une pelouse anciennement clôturée. Evoquée dans le projet, la pose de nichoirs « serait plutôt imaginée dans le cadre d’un projet éducatif futur».
Lever les craintes
« Dès notre arrivée, nous avons constaté avec bonheur l’utilisation de l’espace copeaux par les enfants ! » ont écrit le groupe de parents aux élus pour témoigner de leur satisfaction. Et c’est vrai que l’espace crée une multitude d’usages : on s’assied ou on fait de l’équilibre sur les grumes, on creuse des tunnels et ont fait des circuits dans les copeaux… Lors de la phase de reflexion, le projet a pu néanmoins interroger certains : personnel scolaire et péri-scolaire qui craignait que les enfants se jettent des copeaux ou tombent des grumes, personnel de ménage et services techniques qui craignaient une charge de travail plus importante… Certes les grumes sont glissants les jours de pluie ou de gel, certes les enfants sortent des copeaux de la fosse… mais aujourd’hui les avis sont unanimes sur le projet, enfants en premier lieu. Fin octobre, une réunion des délégués de classe faisait remonter des envies supplémentaires : des balais de cantonniers pour balayer les copeaux, un bac potager, des tables de pique-nique, des plantations, une marelle au sol, des cabanes en saule tressé, des buts de foot… Plusieurs des demandes ont été entendues par les élues. Un budget de 10 k€ a été voté pour porter des améliorations sur l’ensemble des cours d’école.
Des grumes de Betton
Lors de l’abattage de peupliers en fin de vie, les élues ont demandé aux services techniques de mettre les grumes de côté. La commune dispose d’un menuisier municipal. C’est lui qui s’est occupé d’écorcer les grumes et de les polir « pour éviter toute écharde ». Les plots ont été fixés sur une plaque, enfouie dans les copeaux, pour garantir leur stabilité.
Côté budget
Les services techniques sont intervenus à deux pendant environ une semaine pour l’aménagement de l’espace. «Au final le projet est ressorti un peu moins cher que si on avait rebitumé » se satisfont les élues.
• Copeaux 4 500 € TTC (fournisseur Veralia, origine Pays de la Loire)
• Bordures 1 800 € TTC (fournisseur Lehagre TP)
• Géotextile 400 € TTC
• Grumes : services techniques
Soit 6 700 € TTC alors que la réfection en bitume a été estimée par les services à 8 710 € TTC.