Binic-Étables-sur-Mer (22) crée des circuits de vélobus scolaire pour encourager les mobilités actives

La commune de Binic-Etables sur Mer – 7200 habitants – est une commune nouvelle depuis 2016. Historiquement rattachée au pays du Goëlo, elle fait partie de Saint Brieuc Armor Agglomération. Sa proximité avec la ville de Saint Brieuc et son littoral important en font une commune attractive et dynamique. L’équipe municipale élue en 2020 a fait des transitions le fil conducteur de sa mandature. Les projets autour des mobilités actives y trouvent naturellement leur place. D’ailleurs plus de la moitié des élus viennent à la mairie à vélo.

Un challenge mobilité sur l’agglomération

En 2015, l’association briochine Vélo utile organise son premier challenge « A vélo au boulot ». Le principe est simple : des collègues d’une même entreprise additionnent leurs kilomètres parcourus à vélo durant une semaine. Depuis, cette action prend de l’ampleur et constitue le challenge des mobilités de Saint-Brieuc Armor Agglomération et inclut désormais d’autres mobilités alternatives et l’intermodalité.

Le challenge s’ouvre également à d’autres types d’équipes : écoles, associations de quartier, mairies, … et fédère en 2023 près de 4800 participants réunis en 160 équipes.

Le principe et les avantages du vélobus

Jean-Marie Garancher, responsable du service enfance-jeunesse de Binic-Étables-sur-Mer, saisit l’occasion du challenge pour proposer la mise en place d’un vélobus. Un vélobus, c’est un groupe d’écoliers à vélo, encadré par des adultes formés, qui emprunte un trajet précis. Les enfants sont accompagnés en toute sécurité et arrivent à l’heure à l’école. Comme un bus, une ligne de vélobus a un itinéraire, différents points d’arrêts et un horaire déterminé. Lors d’une expérience professionnelle passée, il en avait déjà expérimenté la mise en œuvre, transportant tous les mercredis (hors période hivernale) des enfants de l’ALSH. Il propose de développer cette expérience sur son nouveau lieu de travail.

Nous voulons une commune en transition. Les mobilités actives en font partie. Aussi, encourager et appuyer cette mise en place du vélobus dans le cadre de la semaine de la mobilité nous a semblé une évidence. Pédaler, c’est écologique et bon pour la santé… pour les petits comme pour les grands.

Jean-Michel Treussard, adjoint à l’enfance-jeunesse

Les enfants :

• pratiquent une activité physique régulière
• gagnent en autonomie
• arrivent plus éveillés à l’école
• acquièrent une meilleure connaissance des quartiers traversés et des règles de sécurité routière
• expérimentent une activité hors des murs de l’école avec d’autres enfants que ceux de leur classe

Les parents :

• sont libérés des trajets vers l’école
• sont rassurés par l’encadrement mis en place
• bénéficient d’une solution économique : le vélobus, c’est gratuit
• constatent les nombreux bénéfices pour leurs enfants

L’école et ses abords :

• bénéficient d’une amélioration de la qualité de l’air
• bénéficient d’une mobilité apaisée

La mise en œuvre

En avril, Jean-Marie Garancher envoie un mail à toutes les familles ayant un enfant en CM1 ou CM2 pour proposer le projet. Le seul pré-requis exigé est que les enfants aient participé à la formation  « Savoir rouler à vélo » dispensée par l’USEP et co-financée à part égale par l’agglomération et la commune. La commune s’engage à proposer cette formation tous les deux ans, de façon à ce que chaque élève de CM puisse en bénéficier.

Dix enfants se déclarent partants. Une initiative de parents dans le cadre du challenge est déjà organisée depuis plusieurs années et celle-ci continue en parallèle. A noter également que la seule des quatre écoles de la commune n’ayant pas d’enfants participants organise la même semaine une grande randonnée cycliste : « Les parents ont peut-être pensé que cela serait trop pour leurs enfants ». Jean-Marie Garancher s’attèle ensuite à mettre en place trois circuits en fonction des lieux d’habitation des enfants. Un rassemblement est proposé pour ceux qui habitent le même quartier, le porte à porte s’opère pour les enfants isolés.

Chaque groupe d’écoliers est encadré par des adultes : deux élus (le maire et l’adjoint à l’enfance-jeunesse), trois agents et cinq citoyens volontaires accompagnent en binôme l’un des trois circuits. Dans le cadre d’un vélobus récurrent une formation des adultes accompagnants est obligatoire. Ici, certains des citoyens ont préalablement été formés dans le cadre d’une formation « Remise en selle » proposé par la ville. Les autres citoyens sont aussi bénévoles de l’association Vélo Utile. Outre l’organisation du challenge A vélo au boulot, l’association promeut plus largement l’usage du vélo en animant un atelier d’auto-réparation, en participant à des évènements ou des animations spécifiques, et en s’inscrivant dans les réflexions sur les aménagements urbains favorisant la place du vélo.

Au final, ce sont 150 kms parcourus par les enfants et 300 kms par les accompagnateurs (qui effectuent le trajet du retour après avoir emmené les enfants). L’un des enfants parcourt même 8km/jour soit 50min de trajet quotidien.

Une initiative récompensée

A l’échelle de l’agglomération, le challenge A vélo au boulot a élaboré un système de prix visant à récompenser les équipes par catégorie. Ainsi, le vélobus de Binic-Étables-sur-Mer a reçu le prix de l’initiative. L’équipe de la ville (composée d’élus et d’agents) est classée deuxième de sa catégorie avec un taux de participation de 17%.

D’autres communes BRUDED sont fortement impliquées dans le challenge :

• L’équipe de la mairie d’Hillion est première collectivité avec un taux de participation de 28% tandis que celle de Plérin est troisième avec 13%.
• L’équipe de l’école Sacré-Cœur de Plourhan a effectué un cumul de 2612 km tandis que l’école Harel de la Noé de Plérin a reçu le prix de l’encouragement avec 2171km .

A l’avenir

Il n’est pas envisagé de développer le vélobus tout au long de l’année car l’organisation est lourde et demande un investissement important des bénévoles. En revanche, sa reconduction lors de la semaine du challenge est évidente.

L’action a été très visible, il y aura très certainement des participants supplémentaires l’année prochaine

En amont au challenge, il est prévu d’organiser avec les enfants des ateliers « J’entretiens mon vélo » et sur la sécurité.

Contact

• Jean-Michel Treussard, adjoint enfance-jeunesse, jean-michel.treussard@besurmer.fr
• Jean-Marie Garancher, responsable service enfance-jeunesse, enfance-jeunesse@besurmer.fr