Bon-Repos-sur-Blavet (22) : la commune nouvelle fête ses noces grâce un évènement artistique participatif

Depuis 1971, plusieurs lois viennent encadrer la fusion des communes dans le but d’en réduire le nombre. Les dernières lois de 2010 puis de 2015 viennent créer le statut de commune nouvelle et incitent aux fusions en instaurant un pacte financier qui garantit pendant trois ans le niveau des dotations de l’État. En 2017, trois fusions ont lieu dans les Côtes d’Armor : Beaussais-sur-Mer, Guerlédan et Bon-Repos-sur-Blavet.

Célébrer l’union des trois communes

La création d’une commune nouvelle n’est pas anodine et les élus qui sont à la manœuvre à ce moment-là s’interrogent toujours sur l’identité commune et fédératrice, le sentiment d’appartenance à faire éclore chez les habitants. Au moment de la fusion des communes de Laniscat, Perret et Saint-Gelven, Michel André alors maire de la dernière sollicite l’association culturelle « Même les cailloux » afin qu’elle organise un évènement artistique pour fêter la fusion. Une vingtaine d’artistes sont mobilisés et performent sur huit sites de la commune nouvelle afin de célébrer l’union des trois communes. Œuvres plastiques, danses, soirées contées, conférences : les supports sont variés et traitent d’art, d’histoire et de traditions.

L’évènement plaît, et l’année suivante éclot l’idée de le réitérer en s’appuyant sur les « noces de coton » symbolisant la première année d’union. Artistes et habitants travaillent ensemble à des ateliers sur la base du coton. Ces ateliers de création sont gratuits et ouverts à tout le monde, les néophytes sont les bienvenus, l’objectif étant de passer un moment d’échanges créatifs. Le vernissage constitue le point d’orgue à la célébration voulue.

En 2019, une autre association artistique locale – Sous les chênes de Corot, gérée par Sylviane Aymé l’actuelle maire déléguée de Perret – prend le relais en maintenant l’idée des noces. L’année du cuir mêle ainsi ateliers de parfums et d’arômes, installe des chemins de chaussures peintes. La troisième année, celle du froment, permet de quitter les contours de la commune et d’aller à la rencontre des boulangers du Kreiz Breizh alentour.

Associer les habitants

Les noces de cire associent les élèves de l’école et les résidents de l’EHPAD à des apiculteurs. Si des matières comme le bois sont assez facilement transposables, d’autres moins connues comme la chypre (base de parfum extraite d’un lichen qui pousse sur le chêne nommée « mousse de chêne » ndlr) nécessite une réflexion plus poussée et donne lieu à un travail de collectage puis la réalisation d’un court métrage sur les anecdotes de mariages. Diffusé au cinéma associatif de Rostrenen, le Ciné-Breizh, il a fait la fierté des participants à ce projet audio-visuel.

En 2024, la laine est à l’honneur avec une série d’animations sur le thème du mouton et du tricot. Matière tisseuse de liens, elle permet surtout d’associer un nouveau public : en plus des tricoteuses de Sous les Chênes de Corot, on y retrouve celles de Entre Vous et Nous (association qui porte l’épicerie associative de Laniscat et y propose des animations), les sœurs Augustines et les résidents du foyer de vie Saint-Augustin de Gouarec. « Nous nous sommes inspirés du patrimoine mondial du tricot, qui dénombre plusieurs milliers de points de tricot. Notre but est d’entourer la chapelle de Gwirmané d’une grande écharpe » explique Sylviane Aymé.

Un évènement vecteur de lien social

D’année en année, des liens forts se créent grâce aux ateliers dispensés au fil des mois avec l’ambition de créer une belle manifestation estivale. La salle des fêtes se transforme en QG artistique avec des activités très variées comme de la peinture, de la couture, des installations de toutes sortes. Chaque noce a sa musique et son spectacle dédié au thème – souvent proposés par la compagnie L’inopinée Cie installée sur la commune.

Les préparatifs des noces sont l’occasion de discussions animées et permet une participation active à la vie culturelle de son territoire. Les ateliers créatifs sur la forme de projets collaboratifs permettent de développer la curiosité, la pensée critique, les compétences artistiques de chacun ; y compris les plus éloignés de l’activité artistique en général. Le développement des activités est un moment de détente, de bien-être, avec la satisfaction d’apporter son travail pour une cause agréable qui sera visible le jour du vernissage et de l’exposition.

Ce n’est pas seulement un divertissement, c’est un moyen de se retrouver, de limiter l’isolement, de créer et de tisser des liens. C’est la démocratie culturelle ; chacun peut y participer.

Sylviane Aymé, maire déléguée de Perret

2025 sera l’année du coquelicot. L’association Sous les chênes de Corot a déjà réuni les habitants souhaitant s’investir plusieurs idées ont émergé :

« Le nom coquelicot est évocateur de rêverie, de sommeil, d’imaginaire. La fleur compose avec une variété de rouge mais pas uniquement ; la gamme de couleurs de cette jolie fleur est large : du blanc au bleu en passant par le jaune et le rose.

Le coquelicot est aussi le soin, le souvenir, l’éphémère, le fragile. Comment ne pas le soumettre à notre créativité avec de telles qualités ».

L’exploitation artistique du coquelicot est passée à la postérité avec des grands peintres, des plasticiens qui l’ont exploité depuis longtemps. Rendez-vous en juin à Bon-Repos-sur-Blavet pour découvrir ce que artistes et habitants auront pu créer ensemble.

Contact

Sylviane Aymé, maire déléguée de Perret : syl.ayme@gmail.com

Rédigé en mars 2024