Bouvron (44): projet de centre bourg, une place gauloise à la place de la route nationale !
Infos pratiques
Adhérent depuis 2009
Maire : Emmanuel Van Brackel
Adresse : Rue Louis Guihot, 44130 Bouvron, France
Téléphone : 02 40 56 32 18
Nbre d’habitants : 3161
Superficie : 47 km²
Intercommunalité : Communauté de communes de la région de Blain
www.bouvron.eu/
Contact BRUDED : Anne-Laure Marchal
Autres expériences de Bouvron
Le bourg de Bouron est traversé par 2 grands axes, la départementale reliant Ancenis à Pontchateau, et la nationale Saint-Nazaire – Laval qui voit défiler 12000 véhicules / jour dans le bourg, dont 3000 poids-lourds. « Notre défi, indique le maire Marcel Verger, c’est d’éloigner ces véhicules pour aménager et engager une revitalisation de notre centre bourg« . En lien avec les travaux de déviation, la municipalité a souhaité engager une réflexion pour le réaménagement de son centre. Le maire Marcel Verger indique ainsi que « nous souhaitons proposer à la population des situations pour conforter le vivre ensemble et la qualité de vie à Bouvron ». « Politiquement c’est un acte fort d’effacer une RN, qu’il faut porter politiquement« , indiquent les élus. « Cela implique des coûts importants, des enjeux techniques (dévoiement de réseaux), ce n’était pas gagné d’avance mais aujourd’hui c’est partagé d’y implanter un bosquet ». Des arbres à la place de la RN !
Maintenir l’attractivité du bourg
Autre objectif des élus, celui de maintenir l’attractivité du bourg, en lien avec le PADD communal qui visait à créer des liens forts et structurants entre la déviation et le centre bourg, tout en faisant en sorte que le réaménagement de la RN 171 et la déviation du bourg constituent un point fort du développement communal : « il faut que nous ayons à l’esprit que ceux qui emprunteront la déviation devront avoir envie de venir à Bouvron, et de s’y arrêter » rappelle Marcel Verger. « Aujourd’hui, la place centrale est un tas de cailloux que nous devons transformer en place gauloise. »
Des ateliers participatifs avec la population
Dans l’objectif d’échanger avec les habitants et usagers et de faire émerger les besoins des usagers, six ateliers participatifs ont été organisés début 2016 sur des thématiques aussi variées que la mobilité, le patrimoine, les commerces ou encore le paysage. « Nous avons choisi le principe de distribuer des petites feuilles pour que chacun note ses avis, puis de faire un tour de table pour que chacun s’exprime. Ce choix a permis de faire en sorte que la parole circule ». Autre condition de réussite mentionnée par les élus, celle du dialogue et de la transparence des éléments amenés au public. « Cette honnêteté, y compris sur les contraintes, a permis à tout le monde de mieux comprendre le projet. »
Dans la suite des ateliers, les architectes urbanistes (agence TICA) et paysagistes (agence MAP) mandatés par la commune, ont réalisé un état des lieux urbain, architectural et paysager du bourg de Bouvron qu’ils ont pris soin d’intégrer dans le grand paysage. L’occasion pour eux d’identifier les spécificités du bourg, notamment la présence de nombreux espaces anciennement piétons tels que des venelles, cours et patios, ou encore la présence d’espaces de respiration dans le bourg, ouvrant le regard sur les paysages de la campagne environnante. « Nous passons beaucoup de temps sur la phase diagnostic, et ensuite le projet se dessine tout seul« , indique Jérémy Gouellou, de l’agence d’urbanisme et d’architecture TICA. « Notre approche est assez intuitive et humaine« , complète Gaëlle Minier de l’agence MAP paysage.
Ce diagnostic a été présenté en réunion publique, réunion dont les participants sont sortis en aimant davantage leur commune et en ayant conscience de ses atouts. Nous aussi, élus, avons appris à aimer notre bourg. Cela a permis aux habitants de comprendre comment on allait procéder, avec une finesse d’analyse maison par maison, une approche très respectueuse de l’identité de la commune. Cela a indéniablement facilité l’acceptation de gros travaux à venir » témoigne Laurent Bissery, adjoint.
La présentation de scénarios d’aménagement aux élus puis en réunion publique
Les bureaux d’études ont ensuite proposé 6 esquisses d’aménagement, dont deux ont plus spécifiquement retenu l’attention de la municipalité. « Nous souhaitions les présenter à la population en réunion publique selon une réflexion transversale et globale, pour l’intérêt général », précise Marcel Verger. Cela a été chose faite en novembre 2016, où plus d’une centaine de personnes ont pu redécouvrir leur bourg, et envisager collectivement l’avenir de ses cinq places, et plus spécifiquement de la place centrale.
« Aujourd’hui, le bourg est fait d’espaces juxtaposés. L’enjeu du projet, c’est de faire du lien entre les espaces, de créer des continuités douces et d’imaginer des poches de stationnement réparties« . Parmi les deux scenarios présentés, l’un consistait à réaménager la place sans modifier la voirie de façon forte, tandis que le second dévoyait l’actuelle route nationale pour créer une place dédiée au piéton, protégée de la circulation automobile et désenclavant l’église. De l’avis des élus comme des habitants, « l’objectif du réaménagement est bien que Bouvron ne soit plus un croisement de routes, mais bien une place, un centre, lieu de vie ». Les discussions ont ensuite porté sur la création d’une terrasse pour le café, sur l’identité et la tranquillité des espaces réaménagés, ainsi que sur l’offre de stationnement sur et autour de la place.
Une place gauloise où l’on peut habiter, se promener, flaner et consommer
Ilôt Datin : proposer commerces et logements en centre bourg
Rénovation ou démolition-reconstruction du bâti existant ?
En parallèle de ces réflexions globales, la municipalité avait sollicité la même équipe (les agences TICA et MAP accompagnées des bureaux d’études TUGEC pour les VRD et SERBA pour la Structure), pour réfléchir au devenir de l’îlot Datin, qui comprend un ensemble de bâtiments bordant la partie sud de la place centrale de l’Abbé Corbille. « Notre souhait, c’est d’avoir le RDC dédié aux activités, or si on n’est pas propriétaires, on ne peut pas avancer. Et pour savoir où on va, il nous faut une étude« , rappelle Laurent Bissery.
Les études ont mis en avant les difficultés techniques et financières d’une éventuelle réhabilitation du bâti, construit sur des demi-niveaux (engendrant des difficultés d’accessibilité), avec de petits espaces à faible potentiel de réaménagement, et une structure globale avec plusieurs pathologies difficile à panser. C’est donc la piste d’une démolition – reconstruction qui a été retenue, et a pu être incluse dans les réflexions globales de réaménagement de la place.
Objectif : proposer des commerces et logements de qualité
L’enjeu de l’aménagement, ce n’est plus simplement une façade, mais un îlot rotule avec 4 faces à traiter, ce qui amène de la complexité. Plusieurs scenarios ont été testés :
- Création d’une supérette (quelle superficie ?), pour laquelle les élus ont rencontré des porteurs potentiels pour définir les enjeux de dimensionnement, accès, livraions…
- Création d’autres cellules réservées pour des commerces (non encore identifiés)
- Une partie du RDC réservé pour le stationnement des logements
Solliciter des investisseurs
Les élus ont fait un appel à candidatures pour accueillir des constructeurs, sur la base du schéma directeur défini préalablement. Ils ont obtenu deux candidatures et ont négocié avec un promoteur immobilier associé à un bailleur social pour une intervention conjointe sur la métropole nantaise et à Bouvron. « Nous avons fait un gros travail de communication sur nos initiatives, notre attractivité, notre singularité. Le label éco-quartier est un plus pour inciter les investisseurs à venir, et le promoteur s’engage à la fois sur notre futur éco-quartier et sur le bourg. »