Brélès (29) opte pour la régénération naturelle des arbres et une gestion écologique des talus

Infos pratiques

Adhérent : 2021
Maire : Guy Colin

Téléphone : 0298043103
Nbre d’habitants : 895
Superficie : 14,06 km²

breles.fr/
Contact BRUDED : Maïwenn Magnier

Autres expériences de Brélès

Guy Colin, maire de Brélés et ancien paysan a présenté le choix des élus de gérer les bords de routes (communales et intercommunales) de manière plus écologique pour laisser les arbres s’y régénérer naturellement sans besoin de planter. Les services technique de la communauté de communes qui assurent une grande partie de la gestion des bords de route a changé son calendrier de fauches.

Cliquez ici pour en savoir plus sur cette expérience

Brélès, 888 habitants est une commune littorale du Nord Finistère au fond de l’Aber Ildut dans le périmètre du Pays d’Iroise communauté qui regroupe 19 communes. Elle offre services et commerces (école, poste, infirmiers, bibliothèque, bar, restaurant…) et travaille sur l’accueil des habitants et la qualité de vie. Outre un projet d’éco-lotissement (en cours de labellisation), une place importante à la biodiversité et au développement durable est laissée dans les réalisations et les projets de la commune.

Des choix de gestion

Les bords de routes (communales et intercommunales) de la commune sont gérés par les services techniques de la communauté de communes du pays d’Iroise dans la cadre du contrat passé entre les deux collectivités : une enveloppe annuelle de 9 500€ est allouée pour la mise à disposition des agents communautaires pour l’entretien des routes : peinture, maçonnerie, élagage….

En 2021, les élus de Brélès demandent aux agents des services techniques de changer leurs méthodes de gestion sur la commune. Ces derniers ont par ailleurs préconisé un changement de calendrier des fauches pour inciter les communes à adopter une gestion plus écologique.

Élagage tardif

Alors que les talus étaient souvent « nettoyés » au printemps pour répondre à un besoin de sécuriser les bords de route à une période où la pousse de la végétation est très active, les élus conviennent avec les services techniques d’opérer le changement du calendrier de fauche et d’élagage :

  • au printemps (mai > juillet), une fauche de « sécurité » est assurée sur les talus de bords de route uniquement dans les virages les plus importants (pour assurer une meilleure visibilité) et autour des panneaux routiers. Les fossés ne sont pas fauchés
  • en fin d’été (> septembre), l’ensemble du talus est fauché et élagué, à l’exception des hauts de talus et des pousses naturelles d’arbres (chênes, châtaigniers, noisetiers…) qui sont épargnées ;

Ça ne dérange en rien de laisser la végétation pousser au printemps et de ne la faucher qu’en fin d’été ; les ramasseurs de mûres en sont même très contents…

Ce sont les élus communaux qui décident de ce qu’ils veulent faire en termes de gestion de leur réseau routier : la demande a donc été faite aux services de la CCPI, sans qu’il n’y ait nécessité de formaliser une convention ou un écrit

Guy Colin, maire de Brélès

 

Nous gérons104 kms de routes communautaires ; ce sont les choix politiques des communes qui dictent nos méthodes de gestion sur les routes communales. Nous avons changé nos saisons de fauche aujourd’hui, presque toutes les communes de la CCPI assurent une fauche tardive (en évitant les hauts de talus) avec une simple fauche de « sécurité » en mai-juin

Daniel Foricher, responsable des services techniques CCPI

 

Gestion différenciée

Afin de laisser les arbres repousser « naturellement », il est demandé aux agents de services techniques d’épargner les jeunes pousses, dans l’idée que d’ici quelques années, ces pousses deviendront arbres. Il leur est également démandé de ne pas intervenir sur le haut des talus pour laisser la végétation spontanée s’y développer.Ces méthodes n’ont pas engagé de sur-coûts pour la commune.

Il n’est pas nécessaire de replanter des arbres à des coûts importants alors qu’il suffit de préserver ceux qui poussent tout seuls… ça ne coûte rien de faire cela et c’est une bonne chose pour la nature et la biodiversité

Nous avons planté il y a environ cinq ans, avec les jeunes de la commune, une haie avec d’une vingtaine d’arbres financés par le conseil départemental : le résultat est très réussi, mais c’est bien plus simple et ça coûte encore moins cher de reboiser en ne coupant pas les jeunes arbres sur les talus… !

Guy Colin, maire

 

Les agents de la CCPI ont parfois des difficultés à faucher les talus en évitant les jeunes arbres : cela leur demande un travail supplémentaire avec un risque d’abîmer leur matériel. Pour autant, ils mesurent l’intérêt de la démarche et appliquent les consignes – le résultat est intéressant !

Daniel Foricher, CC pays d’Iroise

Des méthodes pour les espaces verts de la commune

Les élus encouragent les deux agents de la commune à adopter des manières de faire plus respectueuses de l’environnement :

  • coupe des pelouses à +5 cm  ; Cette technique favorise la biodiversité, limite les adventices (tel le chardon), réduit l’érosion des sols, régule l’écoulement des pluies, maintient l’humidité des sols, limite l’usure des outils et modère la consommation de carburant.
  • laisser les coupes de tonte sur place (« mulching ») évitant des trajets inutiles en déchetteries et amendant naturellement les sols ;
  • éco-pâturage : la commune a trois moutons qui pâturent les espaces verts communaux ; on limite l’usage d’outils et temps agents ;
  • zéro-phyto et mulching, même sur le terrain de foot: « les joueurs de foot ont dû s’adapter à cette nouvelle façon de gérer la pelouse »
  • la commune a acquis une « herse étrille » qui gratte les sols (surfaces sablées telles le terrain de boules ou le cimetière) pour enlever les jeunes pousses ;
  • le cimetière n’est pas enherbé mais sablé et le columbarium est entouré d’herbe synthétique ;

Aller plus loin

La Communauté de communes rédige une charte

  • Afin d’inciter les collectivités à adopter une gestion plus durable des bords de route, la CCPI a rédigé une charte à leur attention il y a deux ans. Une grande majorité des communes appliquent ces consignes et changements de modes de gestion.

Entretenir les talus sur le plus long terme

  • Un point de vigilance est celui de pérenniser ces méthodes de gestion alors qu’aucun document ne les formalise.
  • Afin de mesurer l’intérêt de ces nouvelles méthodes et de visualiser la progression de la végétation, il serait sans doute pertinent d’assurer un suivi (photographique par exemple) au moins sur des secteurs identifiés. Pour l’instant, ce n’est pas fait.
  • Afin d’éviter que les jeunes pousses ne soient élaguées à l’avenir (surtout ceux qui sont situés sur les flancs de talus, à plus grande proximité de la chaussée ou des terrains cultivés), il faudrait sans doute les tutorer afin que les arbres ne penchent pas sur la chaussée… Cela ne semble pas forcément facile à mettre en œuvre.

Gérer des plantes envahissantes

  • La ravenelle et le chardon sont des espèces indigènes envahissantes que l’on a du mal à gérer et qui posent problèmes aux agriculteurs. Cela demande des interventions très régulières.

Les invasives (espèces exogènes envahissantes)

  • L’ail triquètre (à ne pas confondre avec l’ail des ours qui n’est pas une invasive) est arraché manuellement dans les espaces verts en cœur de bourg, mais sa gestion à l’échelle de la commune est compliquée. La commune n’est pas concernée (encore ?) par la renouée du Japon, mais si les talus et bords de route se boisent, ils seront moins accueillants pour ces dernières qui n’aiment pas l’ombre.
  • > en savoir plus sur le statut des espèces végétales

Travailler mieux avec les agriculteurs ?

  • Cette pratique d’élagage des talus, peu courante, pourrait être aisément mise en œuvre par les agriculteurs qui gèrent leurs talus, en propriétés privées.

Nous avons invité les agriculteurs de la commune pour leur présenter ce choix de gestion tardive : ils étaient présents et tout à fait d’accord, même s’ils ne la pratiquent par forcément eux-mêmes ; nous devrions poursuivre ce travail de communication et d’échange avec les paysans, sur la pratique de garder les pousses naturelles aussi

Guy Colin, maire

Contacts

rédaction : novembre 2022

Documents techniques

Expériences similaires

Ils nous soutiennent

Abonnez-vous à nos Brèves mensuelles

Recevez les actualités du réseau, des adhérents et de nos partenaires ainsi que des invitations aux événements régionaux


  Recevez nos Brèves mensuelles !