Un jardin d’enfant naturel construit avec des ressources locales à Breteil (35)
Infos pratiques
Adhérent depuis 2009
Maire : Isabelle Ozoux
Adresse : Rue de Montfort, 35160 Breteil, France
Téléphone : 02 99 06 01 01
Nbre d’habitants : 3495
Superficie : 14 km²
Intercommunalité : Montfort Communauté
www.breteil.fr
Contact BRUDED : Rozenn Simon
Autres expériences de Breteil
Breteil finalise l’aménagement d’un jardin pour enfants réalisé en régie avec l’accompagnement d’une paysagiste. Le projet valorise au maximum la récupération et les ressources locales : bois d’oeuvre issu des haies communales, récupération de matériaux et chantiers participatifs…
Breteil est située sur l’axe Rennes-Saint-Méen-le-Grand, à 20 kms à l’ouest de Rennes. La commune a souhaité développer des orientations de développement durable dans le lotissement communal du Pont Liard.
Valoriser un espace non constructible
Le périmètre du lotissement intègre un espace important non constructible (16 375 m²), constituant un atout indéniable de l’opération d’aménagement. Sur le site, un lavoir se situe à la confluence de deux ruisseaux. Dès les premières réflexions, la municipalité envisage l’implantation d’une aire de jeux en lien avec les objectifs initiaux du projet : préservation du paysage, valorisation du patrimoine local, renforcement du maillage bocager et restauration aquatique du milieu.
Un parc « naturel »
« On avait envie de créer un espace où les gens viennent se promener, mais pas d’un parc urbain classique » précise Roland Gicquel, adjoint à l’environnement. Pour définir des premières orientations d’aménagement, la municipalité propose un stage en éco-conception auprès de la Maison Famille Rurale de Saint Grégoire spécialisée en Paysage et Horticulture. La stagiaire retenue, Adélaïde Fiche, architecte de formation, imagine un projet se basant sur ses propres souvenirs : « lorsque j’étais enfant, j’aimais jouer avec de l’eau, des feuilles, des branches, des cailloux, de la boue, fabriquer des objets avec ce que l’on trouvait dans la nature… ». Elle propose alors un aménagement baptisé « Les Mille Ruisseaux » avec des matériaux naturels, dédié aux enfants pour développer leur imaginaire et leur créativité. Peu après, A. Fiche créé son agence appelée « Folk Paysage ».
Une mission de conception et d’accompagnement
La commune confie à l´agence Folk paysages une mission de conception, de concertation/communication, puis de suivi de réalisation de l’aménagement. Adélaïde Fiche imagine alors une histoire, un « univers » autour du lieu composé de plusieurs espaces et plusieurs ambiances au sein du projet : la mare, l’embarcadère, l’île du verger, l’île du pêcheur, l’île aux tourbillons…
Une démarche implicative
« Ce n’est pas de la concertation, mais de l’implication. Il faut bien cadrer dès le début à quel moment et pourquoi on sollicite les gens. A Breteil, j’ai d’abord écrit l’histoire, défini l’univers du projet et validé ces orientations auprès des élus » explique Adélaïde Fiche. Plusieurs présentations sont ensuite réalisées avec les habitants, les agents, le centre de loisirs, les écoles et le service enfance et jeunesse. Les participants sont invités à proposer des idées ou actions qui pourront être mises en œuvre au cours du chantier : « les animatrices des TAP ont proposé de construire des moulins à vents et un poisson géant en tissu pour l’inauguration » illustre A.Fiche.
Des chantiers participatifs
Le chantier commence par l’enlèvement d’une longue buse canalisant le ruisseau et le retrait de terres de remblais qui avaient comblé une mare. Suite à leur participation à l’étape de conception, différents acteurs ont participé au chantier :
– Les écoles, accompagnées par la Maison du Patrimoine en Brocéliande, ont réalisé un inventaire puis ont construit des abris à insectes et à oiseaux
– Les enfants du centre de loisirs ont participé aux plantations et à la décoration du lieu
– Des adultes en formation à la MFR (14 personnes sur 3 jours)
N’oublions pas les habitants qui ont répondu présents à l’appel de la commune : une vingtaine de personnes sont venues créer des éléments en saule tressé en plein mois de janvier ! « Les chantiers participatifs évitent les dégradations, les gens respectent le travail réalisé » analysent les agents techniques.
Un co-pilotage par les services techniques
Les agents sont présents à toutes les étapes du chantier. « La difficulté est de faire avancer le projet en plus de la gestion quotidienne de la commune, il faut bien anticiper les différents chantiers notamment par rapport aux saisons, aux plantations… » analyse Hervé Brindejonc, agent technique qui s’estime néanmoins « ravi de piloter ce dossier en régie ». L’entretien des espaces a été pensé dès le début du projet : « nous avons conçu un aménagement permettant le passage du tracteur, les espèces ont également été choisies en fonction de l’entretien nécessaire » explique A.Fiche.
Côté réglementation
« Nous n’avons pas créé une « aire de jeux », mais « un jardin pour enfants qui sont sous la responsabilité des parents » ; cela ne nécessite pas le passage d’un bureau de contrôle » explique A. Fiche. « Nous avons fait attention aux risques de chutes, aux pincements et angles saillants. Des ganivelles avec un petit portillon sécurisent la mare. J’ai par ailleurs une garantie décennale de paysagiste. ».
Des ressources locales
La commune a confié à l’association « Des hommes et des arbres » la réalisation de la cabane du pêcheur et du pont qui enjambera le ruisseau. Le bois est issu de haies bocagères du domaine du Fresne, situé à 300 mètres de là (voir fiche BRUDED). De même, de nombreux matériaux utilisés dans l’amé- nagement ont été récupérés dans le dépôt des services techniques (pavés en granit, pierres de pays, tuyaux…).
Eléments financiers
« Au final, le coût de revient du projet correspond au prix d’une structure de jeux classique : environ 15 000 € au total » analyse Roland Gicquel.