Expérimentation de la valorisation du bois de haies bocagères en bois d’œuvre à Breteil (35)
Thématique(s): Actions pour la biodiversité - Matériaux écologiques et locaux - Équipements publics
Infos pratiques
Adhérent depuis 2009
Maire : Isabelle Ozoux
Adresse : Rue de Montfort, 35160 Breteil, France
Téléphone : 02 99 06 01 01
Nbre d’habitants : 3495
Superficie : 14 km²
Intercommunalité : Montfort Communauté
www.breteil.fr
Contact BRUDED : Rozenn Simon
Autres expériences de Breteil
Breteil, en lien avec plusieurs partenaires, teste l’utilisation de son bois de bocage pour les projets d’aménagement et de construction de la commune. Cette expérimentation permettra de chiffrer toutes les étapes : de l’abattage à l’utilisation directe pour les constructions.
La commune de Breteil est située sur l’axe Rennes-SaintMéen-le-Grand, à 20 kms à l’ouest de Rennes. Depuis plus de 30 ans, les différents conseils municipaux se sont attachés à anticiper l’achat de foncier pour satisfaire les futurs besoins de la commune. La collectivité dispose ainsi d’un espace de 30 ha, le Domaine du Fresne. La majorité du terrain est louée à des agriculteurs, « cela nous a permis de compenser les terres prises à certains agriculteurs et de favoriser l’installation d’un agriculteur biologique » explique Roland Gicquel, adjoint.
Programme Breizh-bocage
En 2008, la commune travaille sur la gestion de ses haies bocagères dans le cadre du programme « Breizh Bocage ». La commune replante ainsi une haie bocagère sur le Domaine du Fresne « C’est un site reconnu, la Chambre d’Agriculture s’en est servie comme support de formation aux agents et techniciens communaux » explique Roland Gicquel. Des professionnels qualifiés comme l’association l’Arbre Indispensable se sont ensuite rapprochés de la commune pour aller plus loin dans la gestion des haies du domaine.
Valoriser le bois de bocage en bois d’œuvre
De nombreux arbres de haies bocagères arrivés à « maturité » ont un important potentiel de valorisation en bois d’œuvre, c’est-à-dire en bois utilisé comme matériau de construction. Toutefois, ce potentiel est sous-utilisé et le bois est généralement transformé en bois énergie. En 2016, l’association « l’Arbre indispensable » interpelle la Chambre d’Agriculture sur le sujet. Un groupe de travail composé de plusieurs personnes qualifiées, dont Yannick Robert (technicien forestier), Guillaume Horbowa et François Beau (charpentiers) se forme et la Chambre d’Agriculture propose un projet dans le cadre du programme LEADER sur : « la ressource agricole en bois d’œuvre : un potentiel à valoriser ? ». L’objectif est de sensibiliser et former les acteurs à la gestion, à l’entretien (notamment à la manière de tailler l’arbre), puis à l’utilisation de la ressource des haies bocagères en bois d’œuvre.
La « taille de formation »
Le but de la taille de formation est d’obtenir un arbre droit d’une longueur de six mètres minimum pour pouvoir produire du bois de bonne qualité. La taille de formation consiste à prévenir la formation de fourches et de grosses branches concurrençant le tronc ou compromettant la rectitude de celui-ci.
Le domaine du Fresne choisi comme site d’expérimentation
La Chambre d’Agriculture cherchait un site « test » pour son projet. Le domaine du Fresne est retenu et sera suivi par le groupe de travail. Ces experts diagnostiquent les haies du site et mettent en avant la fragilité de certains arbres et des problèmes d’entretien des haies limitant les possibilités de valorisation du bois de bocage en bois d’œuvre. « L’un des principaux enjeux est d’accompagner la haie dans ses trois premières années de développement. Si l’on ne réalise pas cette « taille de formation », la haie part en tiges et deviendra inutilisable pour une valorisation en bois d’œuvre » reprend Roland Gicquel. « L’autre enjeu, c’est la régénération des haies reliques ». En 2017, une portion de haie particulièrement vieillissante fera l’objet d’une 1ere opération de « régénération ».
La régénération d’une haie « relique »
« Cette opération de régénération est très complexe, car les chênes en place n’ont plus été entretenus depuis plus de 40 ans » explique Jean-Yves Morel de l’Association l’Arbre indispensable. « Ces chênes, habituellement émondés tous les neuf ans, ont refait naturellement une coupelle ne permettant pas de régénération spontanée par semis ou plantations par manque de lumière ». Une 1ere opération d’abattage de 12 chênes est réalisée par un professionnel : « nous avons communiqué sur cette action auprès de la population car les habitants sont sensibles à l’abattage des arbres » explique Roland Gicquel. La municipalité a ensuite fait appel à une scierie mobile pour venir débiter les arbres en planches et poutres directement sur site. Après un élagage des sujets pour donner de la lumière, la replantation est la prochaine étape du projet dans le cadre du programme Breizh Bocage sous maîtrise d’ouvrage du Syndicat du bassin versant du Meu. Une attention sera portée aux futures essences plantées afin de favoriser une valorisation en bois d’œuvre (chêne, cormier, alisier, tilleul à petites feuilles, poiriers) ainsi qu’à la manière de tailler l’arbre (taille de formation).
La valorisation du bois dans les projets d’aménagement
La commune prévoit de réutiliser une partie du bois sur un projet paysager sur le lotissement du Pont Liard, accompagnée par Adelaïde Fiche, de l’agence Folk Paysages. Le bois pourra par ailleurs servir à la rénovation de l’église… Le projet mobilise les services techniques de la commune et l’association « Des hommes et des arbres » avec des chantiers participatifs d’habitants et un chantier école avec la MFPH de Saint Grégoire.
Un projet multi partenarial
Quatre partenaires ont finalement pris part au projet :
– La Chambre d’Agriculture
– L’association « L’arbre indispensable »
– L’association « des hommes et des arbres » (charpente traditionnelle)
– L’agence Folk Paysages