Chaque été, Questembert (56), fait de l’espace public un espace d’expression artistique participatif
Infos pratiques
Adhérent : 2020 (et de 2006 à 2015)
Maire : Boris Lemaire
Adresse : Place Général De Gaulle. 56230 Questembert
Téléphone : 02 97 26 11 38
Nbre d’habitants : 7857
Superficie : 66 km²
Intercommunalité : Questembert Communauté
mairie-questembert.fr
Contact BRUDED : Anne-Laure Marchal
Autres expériences de Morbihan, Questembert
Depuis 2023, la commune de Questembert lance un appel à projet de création artistique éphémère et participative dans l’espace public. La démarche vise à soutenir la création contemporaine tout en permettant de tisser des liens entre artistes et habitants. Après deux premières années, élus et agents font un constat très positif de la démarche, autant pour le processus de fabrication que le résultat final, dans leur capacité à toucher et émouvoir les habitants. Sur le plan touristique, la démarche s’ancre dans le paysage artistique intercommunal et participe au rayonnement de la commune.
Questembert est une commune morbihannaise de près de 8500 habitants, située entre Vannes et Redon. Elle est la ville centre de Questembert Communauté, un territoire rural de 22 500 habitants qui compte 13 communes. Depuis 2023, la municipalité propose chaque année à un artiste d’investir la ville avec l’objectif de faire dialoguer la création contemporaine avec la population du territoire. « Dès le début du mandat, avec les collègues élu.e.s, nous avions le souhait de construire une politique culturelle avec les habitants » indique Sylvaine Texier, adjointe à la culture à la mairie de Questembert. Une volonté qui s’est traduite par la création de deux postes : un premier à la vie associative et un autre consacré plus largement à la vie culturelle, en soutien au poste de directeur culturel, et qui en a dans ses missions le suivi technique de l’appel à projet artistique.
L’espace public, première scène culturelle de la commune
Que ce soit au travers de spectacles ou d’installations plastiques, la programmation culturelle de la ville se déploie en grande partie dans l’espace public. Ainsi, chaque année, le cœur de ville accueille : un salon du livre jeunesse sous les halles, un festival d’art de rue « l’inopiné festival », une grande fête de la musique et la fête de la Lune Rousse qui met en avant la culture bretonne traditionnelle et contemporaine.
La proposition annuelle de l’exposition artistique participative, s’insère dans cette démarche de faire de l’espace public de la commune un support à la création artistique, le temps d’un été. « Le fait d’investir l’espace public pour accueillir nos événements artistiques est un parti pris. C’est une mise en valeur de notre patrimoine commun et c’est aussi faire en sorte que les habitants se réapproprient les lieux différemment. Ça nous impose une certaine ligne de conduite, de co-construction avec les habitants et des acteurs, qui se traduit par un soin apporté à l’accueil des artistes et des spectateurs dans nos événements. » témoigne l’élue.
Un cahier des charges qui mêle ambition artistique et intégration des habitants
L’ambition artistique de l’exposition estivale s’est construite petite à petit. Après trois étés marqués par des expositions photos plus « conventionnelles » mettant en avant le Questembert d’autrefois et des portraits d’habitants, le comité culture a souhaité faire évoluer le projet. Pour la première fois en 2023, la ville lance un appel à projets à destination des artistes, en intégrant une forte dimension participative de la population.
A travers ce projet, nous souhaitons associer le soutien à l’art contemporain, l’embellissement de la ville et l’attrait touristique de la commune.
Sylvaine Texier, adjointe à la culture à la mairie de Questembert
Porté par les élus de la collectivité, ce projet tend à soutenir la création artistique, à développer des actions de médiation auprès de divers publics et doit participer à l’embellissement du centre-ville. Pour les premières éditions 2023 et 2024, le choix du jury s’est porté sur les propositions des artistes Laurent Lacotte « Nos Lendemains » puis sur celle de Zoé Jarry et Benjamin Rullier « Trombines » (2024). L’appel à projet 2025 a été lancé, les réponses sont attendues pour le 23 février.
Plusieurs critères sont pris en compte pour guider le choix du jury :
- L’ambition artistique : l’originalité du projet, la qualité des matériaux utilisés et du rendu final. Une attention particulière est portée aux projets amenant de la couleur dans le cœur de ville autour, et / ou dans les Halles
- L’intégration des habitants au processus de création : la réflexion autour des temps de rencontres, ateliers, la motivation de l’artiste à impliquer une diversité de publics.
- L’intégration et la pertinence du projet dans l’espace public : la dynamique d’embellissement du projet, sa résistance face aux conditions extérieures.
- La faisabilité technique et budgétaire du projet : il est attendu du candidat qu’il puisse fournir des éléments techniques et budgétaires réalistes et en cohérence avec l’enveloppe budgétaire maximale de 8500€ toutes dépenses
- La typologie artistique : tous les médiums artistiques sont acceptés. Pour 2025 à l’exception des projet GRAFF (un projet est actuellement en cours)
Les habitants acteurs du projet artistique
Nous ne voulions pas apporter une culture prête à l’emploi, ficelée, hors sol. L’appel à projet s’inscrit dans cette approche globale de la culture que nous portons avec mes collègues élu.e.s, construite avec les habitants
Sylvaine Texier, adjointe à la culture à la mairie de Questembert
« Les habitants sont les acteurs de la cité », explique Sylvaine Texier «il nous paraissait important de les inclure à ce projet » partage l’élue.
Plusieurs temps permettent d’associer les habitants :
- Le temps du jury
Le jury, en charge de choisir l’artiste et sa proposition, compte une quinzaine de membres répartis équitablement entre les élu.es, les membres du comité culture et les habitants. La commune fait un appel à candidature via le bulletin municipal, le site internet, la page facebook et des affichettes pour trouver 4 à 5 habitants, avec un renouvèlement chaque année. Les deux agents du pôle culture complètent le jury et ont en charge de sélectionner 15 à 20 dossiers qui répondent au cahier des charges, à soumettre au jury. « La première année, nous avons reçu 100 candidatures », indique Alan Duperrin, responsable du pôle culture, « nous avons revu le cahier des charges lors de la seconde édition pour affiner notre demande et faire en sorte que les artistes comprennent mieux les attentes, dans le but aussi qu’ils ne se surinvestissent pas dans cette phase » poursuit-il. « Le moment du vote est un moment très animé, à la manière des prix littéraire. Il s’organise sur plusieurs tours de tables où chacun défend ses 3 projets préférés puis au dernier tour, le projet est sélectionné. Nous n’avons pas de méthode très scientifique mais ça fonctionne, ça permet à tout le monde de s’exprimer » témoigne Sylvaine Texier.
- Le temps de la mise en œuvre
Chaque année, les candidats ont pour mission d’intégrer les habitants à leur projet dans une dynamique d’échange et de partage. Un ou plusieurs temps de résidence se tiennent sur la période mai/juin pour permettre à l’artiste de rencontrer les habitants de Questembert, en fonction des attentes des artistes, de leur proposition artistique. « Nous n’avons pas d’objectif quantifié, nous n’imposons pas de passer du temps avec telle ou telle structure, sur un temps donné. C’est plus une intention, une direction » indique l’élue.
Le résultat
« La proposition éphémère dans l’espace public s’inscrit dans une proposition culturelle plus large que nous renouvelons d’année en année » indique SylvaineTexier, « la mobilisation des élu.es et des agent.es produisent leur effet, on le sent : nos actions sont maintenant bien identifiées des questembertois et des habitants des communes voisines, et même au-delà. Ce n’est pas quantifiable car, nos événements se déroulent pour la plupart sur l’espace public et nous ne faisons pas de comptage, mais c’est perceptible » partage l’élue.
Les propositions de l’été trouvent de plus en plus leur public, aussi parce qu’il y’a une dimension conviviale. On apporte un soin particulier à l’accueil des habitants. Par exemple, pour nos rendez-vous spectacles de l’été qui sont précédés d’un pique-nique, on installe des nappes, des fanions, des lampions, une guinguette. On soigne l’accueil de nos spectateurs, c’est aussi ça faire avec les habitants.
Sylvaine Texier, adjointe à la culture à la mairie de Questembert
Si le projet contient une forte dimension participative, nous n’avions pas anticipé le fait que les habitants s’impliquent de manière aussi importante. Certains ont donné de leur temps bénévolement sur les différents événements culturels de la ville; et une habitante est venue étoffer le comité culture suite à sa participation au jury de l’appel à projet 2024. Ça fait partie des belles surprises de la démarche.
Alan Duperrin, directeur du pôle culture de Questembert
Le coût et le temps agent dédié
La ville de Questembert verse à l’artiste un montant maximal de 8500€ toutes dépenses comprises (honoraires artistiques, frais de production, défraiements, rémunération des ateliers de médiation…).
Une indemnisation de 300€ est prévu pour les candidats non retenus à l’issue de l’audition finale.
Le service culture de la ville, au travers du poste d’Anaïs Briand, assistante culturelle, assure la coordination du projet en lien avec l’artiste (organisation des temps de résidences, des actions de médiation, relais auprès des partenaires…) ainsi que la communication de l’ensemble du projet. Un agent des Services Techniques est mis à disposition de l’artiste pour l’aider au montage et au démontage de l’œuvre sur une période préalablement définie avec ce service. Les moyens mis à dispositions varient selon les propositions.
Pour la médiation avec les habitants, et la mise en œuvre technique, on s’adapte à la proposition artistique. Ça fait partie des petites difficultés du projet d’anticiper le temps que nous allons dédier à l’accompagnement de l’artiste pendant son temps de résidence, répondre à ses besoins. La préparation de la résidence est parfois équivalente au temps de la résidence. Par exemple, l’année dernière pour le projet « Trombine », nous avons passé du temps à identifier les vitrines qui allaient accueillir les photos et à solliciter l’autorisation des propriétaires privés. Mais, avec le recul, nous mesurons que ce temps de médiation « spontanée » est un temps à part-entière du projet. Ça participe pleinement du lien aux habitants, de leur compréhension de la démarche de la commune et de leur attachement à la proposition artistique.
Anaïs Briand, assistante culture, en charge du suivi de l’appel à projet
Un conseil aux collectivités ?
Ne pas craindre les réactions ou les râleries ! Nous n’avons pas l’intention que la proposition artistique remporte l’adhésion de tout le monde. Ce qui est important, au contraire, c’est qu’elle surprenne, interroge, bouscule les émotions, collectivement. L’art est fait pour ça. Nous n’avons pas d’inquiétudes vis-à-vis de la réception. Que certains aiment ou n’aiment pas, c’est normal, humain.
Sylvaine Texier, adjointe à la culture à la mairie de Questembert
Le projet demande d’avoir un cahier des charges très précis, de bien formaliser les attentes et contraintes de la collectivité. C’est important que les artistes comprennent bien les attentes de la commune, et les contraintes d’intervention dans l’espace public, par respect aussi pour eux, pour le temps qu’ils vont dédier à nous répondre.
Alan Duperrin, directeur du pôle culture de Questembert
Contacts
Sylvaine Texier, adjointe culture : s.texier@mairiequestembert.bzh
Anaïs Briand, assistante culturelle 02 97 26 11 38 – 06 30 86 49 12, a.briand@mairiequestembert.bzh
page projet rédigée en janvier 2025