Cimetière zéro phyto à Plerguer (35)
Thématique(s): Environnement et biodiversité - Zéro phyto & Espaces verts
Infos pratiques
Adhérent depuis 2017
Maire : Jean-Luc Beaudoin
Adresse : Place de la Mairie, 35540 Plerguer
Téléphone : 02 99 58 91 27
Nbre d’habitants : 2412
Superficie : 20,19 km²
Intercommunalité : Saint-Malo agglomération
www.plerguer.fr
Contact BRUDED : Camille Ménec
Autres expériences de Plerguer
Appuyée par un architecte, la municipalité a réalisé le réaménagement et l’extension de son cimetière. Qualité paysagère, accessibilité, zéro pesticides et entretien limité sont autant d’objectifs auxquels répond aujourd’hui ce nouvel espace…
Située dans l’arrière-pays de Saint Malo et de la baie du Mont Saint Michel, la commune de Plerguer bénéficie d’une situation géographique attractive, en témoigne l’augmentation régulière de sa population pour atteindre aujourd’hui 2 500 habitants. Dès l’arrivée de la nouvelle équipe municipale en 2014, les nouveaux élus prennent une mesure forte avec l’arrêt de l’utilisation de produits phytosanitaires sur la commune.
: « nous avons fait de l’environnement et du développement durable une priorité de notre programme, dès le lendemain de notre élection, nous avons stoppé l’utilisation de produits phytosanitaires sur la commune » explique Jean-Luc Beaudouin, Maire de la commune.
Une réglementation qui évolue
Au 1er janvier 2017, les collectivités devront abandonner définitivement l’usage des pesticides « pour l’entretien des espaces verts, voiries, promenades et forêts, ouverts au public ». Les cimetières et les terrains de foot ne sont pas en principe concernés par la Loi, sauf s’il s’agit « d’un espace ouvert et multi-usage » (terrain de foot qui accueillerait un cirque ou une fête communale par ex.) ou « d’un espace de promenade » précise la DRAAF. Plerguer a pris les devants en abandonnant totalement l’usage des pesticides dans son cimetière.
Dans la foulée, face à la saturation du cimetière communal, l’équipe municipale travaille sur un projet de réaménagement global de l’existant (5 400 m²) et de son extension sur une surface de 2 700 m².
La définition des objectifs
Le cimetière existant était très minéral : clôtures en béton et allées gravillonnées qui représentent un entretien important sans pesticides. Devant ce constat, la nouvelle équipe municipale identifie des enjeux pour leur futur projet :
- Mettre en place une gestion qui consiste à transformer l’espace du cimetière en espace vert à part entière : faire en sorte que le végétal ne soit plus une contrainte mais au contraire un atout pour ce lieu public
- Simplifier l’entretien, supprimer le ravinement des allées, améliorer les conditions d’infiltration de l’eau et augmenter la biodiversité des sols
- Ne pas avoir de recours aux produits phytosanitaires
- Permettre l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite et aux véhicules de pompes funèbres.
Le choix d’une nouvelle équipe de maîtrise d’œuvre.
La municipalité reprend le projet initié par la précédente équipe : « nous avons hérité d’un projet portant sur l’extension du cimetière qui ne correspondait pas à nos objectifs, nous avons alors rompu le contrat que nos prédécesseurs avaient passé avec un géomètre » explique Karine Norice Olivier, adjointe à l’urbanisme et à l’environnement.
Une nouvelle consultation est lancée en 2015 : « nous souhaitions travailler avec une maîtrise d’œuvre sensibilisée » se rappelle l’élue ; ils retiendront la proposition de l’architecte Roch de Crevoisier associé à l’agence Quarta.
La restructuration de l’existant
Différents matériaux ont été apposés selon les espaces : les allées principales ont été aménagées en enrobé, avec certaines portions réalisées des pavés et joints engazonnés. Les allées secondaires sont en terre-pierre engazonné (la structure a été reprise sur 20 cm), revêtement sur lequel on peut marcher, rouler, et qui permet l’infiltration des eaux pluviales.
La gestion des espaces entre-tombes
Ces espaces sont difficiles à entretenir car les machines des services techniques ne sont pas adaptées. La mairie a choisi de faire enlever tous les gravillons posés entre les tombes, de les laver puis de les stocker. Ils ont ensuite mis en œuvre un béton poreux sur 10 – 20 cm à la place des gravillons, matériau qui permet l’infiltration d’eau et qui empêche la pousse d’adventices, et l’ont recouvert par les gravillons. Le terre-pierre est séparé de ces espaces gravillonnés par des voliges en bois : « ce sont des espaces où le travail est chirurgical et doit être fait à la main » explique l’élue.
Une extension avec des espaces dédiés
L’extension a été pensée dans le même esprit de végétalisation de l’espace pour faciliter sa gestion. Différents espaces spécifiques ont été réalisés : jardin du souvenir, lieu de dispersion des cendres, espace cinéraire comprenant des cavurnes, un carré militaire, un ossuaire communal en réutilisant un monument funéraire remarquable en état d’abandon. La mairie a également souhaité offrir aux familles des petits équipements utiles lors des visites au cimetière : fontaines, arrosoirs, bancs, poubelles, panneaux d’information, abris en cas de mauvais temps et sanitaires.
Des retours d’usagers positifs
Les cimetières sont un thème sensible, la municipalité à beaucoup communiqué sur le sujet à travers des plaquettes de communication, des annonces en bulletin municipal et une présentation en réunion publique. « La période des travaux a été difficile, on a beaucoup communiqué pour que les gens soit compréhensifs. Dans l’ensemble tout le monde s’y retrouve, c’est très bien perçu. La seule remarque portait sur le risque d’avoir les pieds mouillés avec la rosée » se rappelle l’élue.
Un entretien facilité pour les agents communaux
« Avant on faisait tout à la main et à la binette, aujourd’hui c’est beaucoup mieux en confort de travail » explique l’agent. Le terre-pierre a été mis en œuvre avec un gazon « à pousse lente » : « l’entretien sera normalement moins fréquent, nous attendons de voir comment cela évoluera dans le temps » précise l’élue.
Une gestion des déchets innovante
La mairie, en lien avec Saint-Malo agglomération, a mis en œuvre un système de tri des déchets du cimetière : les usagers sont incités à séparer les déchets verts (fleurs) des déchets inertes (pots, cailloux), des filières classiques : recyclables et poubelle grise.
Un règlement intérieur pour le cimetière
La collectivité a établi un règlement intérieur spécifique au cimetière avec différents types d’espaces : concession, espace en pleine-terre… Il stipule par exemple que les semelles des futures concessions doivent se toucher.
Végétalisation de l’espace
Créer un esprit du lieu par des plantations soignées permettant de créer une atmosphère singulière, donner des repères, créer des sous espaces.
L’enceinte
- Planter le long des murs pour faciliter l’entretien
- Végétaliser les clôtures béton
Fleurissement et plantations d’arbustes
Mise en place de techniques préventives pour limiter l’entretien
Un mobilier adapté
Offrir aux familles les petits équipements utiles lors des visites au cimetière
- Fontaines, arrosoirs, poubelles
- Bancs
- Panneaux d’information
- Réhabilitation des bâtiments pour intimiser les sanitaires et offrir un abris en cas de mauvais temps
Faciliter la gestion d’espace
- Créer des espaces rectilignes adaptés à la mécanisation.
- Uniformiser les voies de circulation, la taille des tombes et entre-tombes.
- Créer des aménagements favorisant la mise en place de techniques préventives.
- Privilégier les allées enherber qui nécessitent moins d’entretien.