Un conseil des jeunes sans candidats, ni élections pour favoriser l’engagement à Rostrenen (22)

Infos pratiques

Adhérent 2021
Maire : Guillaume Robic
Adresse : Rostrenen, France
Téléphone : 02 96 51 42 00
Nbre d’habitants : 3398
Superficie : 32,17 km²
Intercommunalité : CC du Kreiz-Breizh
rostrenen.fr
Contact BRUDED : Cécile Jamoneau

Autres expériences de Rostrenen

La jeunesse rostrenoise bénéficie désormais d’un espace de participation repensé, plus ouvert : le Conseil des Jeunes (CDJ). Remplaçant progressivement l’ancien Conseil Municipal des Jeunes (CMJ), ce nouveau dispositif s’adresse aux élèves de CM1, CM2, 6ème et 5ème, et repose sur un principe original et audacieux : intégrer les jeunes non pas par élection, mais sur la base du volontariat.

Cliquez ici pour en savoir plus sur cette expérience

En matière d’implication des jeunes, l’objectif de la nouvelle équipe municipale arrivée en 2020 est triple :

  • leur offrir un lieu d’expression et de visibilité et de parole sur leurs projets,
  • mieux cerner leur regard sur la commune,
  • en faire des relais actifs de la politique jeunesse, notamment en lien avec les équipements ou projets municipaux.

En intégrant des jeunes scolarisés dans les établissements de la commune, le CDJ ambitionne d’ancrer l’engagement citoyen local dès le plus jeune âge.

Une intégration sans élections pour favoriser l’égalité des chances

En 2024, la commune expérimente un nouveau mode d’intégration : aucun vote, aucune campagne électorale, mais une simple présentation du dispositif dans les établissements scolaires, suivie d’un appel au volontariat. Chaque élève intéressé peut rejoindre le conseil. Cette méthode vise à éviter les biais liés aux élections classiques, comme la popularité ou la pression sociale liée à la peur de l’échec. Elle favorise également une plus grande mixité sociale, en permettant à des jeunes qui n’auraient peut-être jamais osé se présenter d’intégrer l’instance.

Ce conseil sans candidat et sans élections a permis de faire engager des jeunes qui n’auraient pas osé se présenter ou qui n’auraient pas recueilli un nombre suffisant de voix auprès de leurs pairs malgré des compétences pour incarner ce rôle. Il connaît donc une mixité sociale intéressante.

Stellane Breton-Anjot, adjointe à la concertation et à l’enfance-jeunesse

L’investissement et l’engagement dans cette instance a aussi valeur de formation : doit être ouverte sans contrainte pour celles et ceux qui ont envie d’y participer, tout simplement. Cet objectif a pris le pas sur l’apprentissage citoyen du vote, qui est tout aussi important mais pour lequel les jeunes ont aussi d’autres voies d’apprentissage, comme pour l’élection des délégué·es de classe.

Si certains CME se sont donné pour objectif de faire découvrir le processus électoral aux jeunes, nous avons privilégié de leur offrir l’opportunité de goûter ce que représente l’engagement, de mettre en place des projets, sans contrainte électorale.

Pour sa première année, 38 jeunes ont ainsi rejoint le CDJ. Tous ont été accueillis, et une trentaine d’entre eux se sont montrés actifs tout au long de l’année. En 2025, douze ont renouvelé leur engagement, et seize nouveaux sont arrivés, preuve que le bouche-à-oreille fonctionne et que l’expérience plaît.

Dans la crainte d’un trop grand nombre de volontaires, il avait été imaginé des modalités adaptées : fonctionnement en binômes, groupes de travail par projet ou encore tirage au sort si nécessaire. Mais jusqu’ici, l’intégration de tous et toutes a été possible, et le grand nombre de jeunes permet de mieux gérer les absences et d’éviter que seules quelques personnes portent toutes les actions.

Un engagement réel, encadré et valorisé

La clef de l’intégration au CDJ est donc l’engagement. Lors de la présentation du dispositif dans les classes, Stellane Breton-Anjot rappelle le cadre de celui-ci : les horaires des réunions, l’implication et l’assiduité requises. Une charte a été pensée pour accompagner l’engagement de chacun et chacune.  Toutefois, chacun a toujours le droit de se retirer. Il lui est simplement demander de l’annoncer plutôt que simplement arrêter de venir aux réunions.

Le fonctionnement du CDJ est pensé pour s’adapter à l’âge et aux contraintes des jeunes membres. Les réunions ont lieu principalement à la mairie, le samedi matin de 10h30 à 12, une fois par période scolaire. Il y a en général l’organisation d’un événement ou d’une action entre deux séries de vacances scolaires, la réunion formelle permettant de réfléchir à sa mise en place.

Stellane Breton-Anjot et Justine Le Ny, conseillère municipale référente au CDJ, toutes deux enseignantes par ailleurs, en assurent l’animation et le suivi logistique. Elles sont secondées par une agente qui se charge du lien avec les familles, et du suivi administratif.

Des projets concrets, portés par les jeunes eux-mêmes

Les jeunes ne se contentent pas d’assister à des réunions : ils construisent et mènent des projets concrets qui ont un véritable impact sur la vie locale. Parmi les réalisations du CDJ figurent :

  •  La boum des jeunes
  • Une marche verte (World CleanUp Day)
  • La distribution de boîtes de Noël solidaires
  • L’organisation d’une « place aux enfants » pour mettre à l’honneur les mobilités douces
  • Des rencontres intergénérationnelles
  • Des échanges sur des questions sociales : le harcèlement par exemple
  • La participation à des cérémonies officielles

Ce sont bien leurs idées et leurs envies qui guident les actions. Par exemple, après une réunion, les jeunes peuvent directement se mobiliser pour empaqueter les boîtes solidaires, ce qui renforce le lien entre réflexion et action.

Des retours positifs et des apprentissages citoyens

Le bilan de cette expérimentation est très positif : le CDJ joue un rôle de relais essentiel entre la Municipalité et la jeunesse, souvent peu touchée par les canaux de communication classiques (comme les bulletins municipaux). Il permet aux jeunes de se sentir légitimes et écoutés, tout en leur faisant découvrir la notion d’engagement collectif.

Les jeunes membres s’entraident aussi entre eux, se rappellent les dates de réunions et s’impliquent avec régularité. Certains éléments restent cependant à surveiller : l’implication des parents ou responsables légaux est parfois un frein, notamment pour la logistique (déplacements, réponses aux convocations). La réussite du CDJ repose donc aussi sur l’accompagnement familial et la souplesse du dispositif.

Une vigilance nécessaire sur l’animation et l’avenir du dispositif

L’animation du CDJ demande des compétences particulières : il faut savoir adapter les formats aux enfants, rendre les réunions vivantes et ludiques, tout en conservant un cadre structurant. La disponibilité de l’élue responsable est également un facteur déterminant. Des réflexions sont en cours sur la place des plus âgés (4e, 3e) à travers une éventuelle junior association, afin de poursuivre l’engagement au-delà du CDJ.

Contact

Stellane Breton-Anjot, adjointe à la concertation et à l’enfance-jeunesse de Rostrenen : stellane.breton-anjot@ville-rostrenen.bzh

 

Rédigé en avril 2025

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