Laillé (35) mobilise ses habitants autour de la biodiversité
Thématique(s): Actions pour la biodiversité - Associer la population à ses projets
Infos pratiques
Adhérent depuis 2009
Maire : Françoise Louapre
Adresse : Rue de la Halte, 35890 Laillé, France
Téléphone : 02 99 42 57 10
Nbre d’habitants : 5 276
Superficie : 32,40 km²
Intercommunalité : Rennes Métropole
www.laille.fr
Contact BRUDED : Jean-Philippe Rouchon
Autres expériences de Laillé
À Laillé, une vingtaine d’habitants a participé à la démarche « Laillé en biodiversité ». Au programme, des réunions mensuelles autour d’activités collectives et de défis individuels, pour agir en faveur de la préservation de la biodiversité. Un noyau d’habitants mobilisés a ainsi pu se constituer, pour développer de nouveaux projets avec la commune.
Laillé, une commune en zone agricole à 15 kilomètres de Rennes, agit depuis plusieurs années en faveur de l’environnement. Lauréats de l’appel à projet « Mobiliser les Bretons pour la transition » lancé par la Région (cf. encadré), la commune et le réseau Cohérence, démarrent fin 2021 « Laillé en biodiversité », un programme de mobilisation citoyenne autour des transitions, avec la biodiversité comme porte d’entrée. Pour sa part, le réseau Cohérence est « spécialisé dans la démocratie participative et la coopération au service des transitions ».
Doté de 50 000 euros de subvention provenant de la Région et de l’Agence de l’eau Loire Bretagne, le projet de la commune comprend plusieurs volets, dont « Laillé en biodiversité – habitant·e en action ». Son objectif est d’accompagner des citoyens de la commune afin de leur permettre de mieux comprendre les enjeux de la préservation de la biodiversité et de partager de nouvelles pistes d’actions avec ou au sein de la commune. Selon le maire adjoint en charge de la commission développement durable, Jean-Luc Vuichard : « pour aller plus loin, il faut que l’on s’appuie sur les citoyens ».
« Nous avons recruté fin 2021 un groupe de vingt personnes dont cinq tirées au sort, explique la chargée de mission transition écologique et solidaire du réseau Cohérence, Solenne Boiziau. Nous avons commencé par un diagnostic individuel avec 70 questions portant sur leurs usages et expériences : est-ce que vous utilisez des pesticides dans vos jardins, des graines paysannes, est-ce que vous avez déjà fait un bilan carbone… On a construit les choses ensemble, en fonction de leurs envies et besoins. »
Découverte des plantes sauvages
Chaque mois pendant huit mois, les habitants ont participé à une activité : réalisation d’une fresque de la biodiversité, découverte des plantes sauvages, atelier sur l’empreinte carbone, visite des jardins Rocambole – des jardins potagers et botaniques artistiques en agriculture biologique qui se trouvent sur une commune proche. Ils ont également participé à un défi : comptage et observation des oiseaux, mise en place de pratiques pour laisser des espaces à l’état naturel, construction d’abris pour la biodiversité, réalisation de recettes végétariennes…
L’idée était d’avoir une vision globale de la biodiversité et de notre impact, pour envisager différentes actions et solutions, créer une culture commune. Pour beaucoup, notamment suite au bilan carbone, il y avait l’enjeu de baisser la consommation de viande
précise la chargée de mission transition écologique et solidaire du réseau Cohérence, Solenne Boiziau
La dernière réunion, en guise de bilan et afin de « mettre en récit » cette expérience, se tenait en septembre 2022. « Il y a désormais un groupe, content de se retrouver, certains veulent se revoir pour faire des « apéros biodiversité », ils ont créé des liens avec ce qu’il se passe dans la commune, les élus et techniciens. Il y a aussi des échanges, quand certains ont besoin par exemple d’un outil, ou un participant qui ne savait pas quoi faire de ses feuilles mortes et les a données pour le jardin d’un autre… », note la chargée de mission du réseau Cohérence.
Intégrer dans un contexte global
« Cela prend peut-être plus de temps d’impliquer les citoyens et le travail d’animation est rarement financé, mais c’est essentiel pour réaliser des choses pérennes et adaptées aux habitants. Il faut aussi envisager les actions sur la biodiversité dans un contexte global en lien avec l’urbanisme, la gestion de l’eau, etc. Sinon cela n’a aucun sens », poursuit le maire adjoint. Pour lui, une autre clef de la réussite de ce type d’initiative est de s’appuyer sur des acteurs qui ont le temps et les compétences nécessaires en animation. La seconde partie du projet, pour 2023, prévoira un temps pour évaluer les actions de la commune sur la biodiversité, grâce au « Baromètre des transitions », un outil développé par Cohérence, puis des réunions pour faire émerger un projet de territoire sur la biodiversité, avec des projets que les habitants auront envie de porter, comme une grainothèque, un verger partagé…
Zoom sur l’opération Mobiliser les Bretons sur les transitions
47 projets émanant d’EPCI, communes, associations et syndicats intercommunaux ont été retenus en juin 2021 dans le cadre de l’appel à projet « Mobiliser les Bretons sur les transitions » lancé par le conseil régional de Bretagne, l’Ademe, l’Agence de l’eau Loire Bretagne et l’Office français de la biodiversité. Un total de 1,8 million d’euros de subventions a été accordé pour « accompagner les démarches visant à impliquer les citoyens dans les transitions, de manière transversale et à l’échelle des territoires ». Un nouvel appel à projet a été lancé mi-2022 par la Région sur ce même principe : « Mobilisation et participation des citoyen·ne·s dans les démarches de transition énergétique et climatique ».
En savoir plus
Article du 8 décembre 2022, rédigé par r la Banques des Territoire
rédaction : avril 2023
