L’animal pour entretenir les espaces publics à Saint-Père-Marc-en-Poulet (35)
Thématique(s): Actions pour la biodiversité - Culture et tourisme - Environnement et biodiversité - Éco-pâturage
Infos pratiques
Adhérent : de 2020 à 2022
Maire : Jean-Francis Richeux
Adresse : Mairie de Saint-Père Marc en Poulet, Rue Jean Monnet, Saint-Père, France
Téléphone : 02 99 58 81 06
Nbre d’habitants : 2 298
Superficie : 19,74 km²
Intercommunalité : Saint-Malo agglomération
www.ville-saint-pere.fr/
Contact BRUDED : Camille Ménec
Autres expériences de Saint-Père-Marc-en-Poulet
A Saint-Père, on place l’animal au coeur de la gestion communale ! L’entretien des espaces verts, le transport de matériel sont réalisés grâce à un cheval de trait, des moutons et des chèvres… Cette démarche est rendue possible par le travail de deux employés en insertion.
Saint Père est une commune située au bord de la Rance, à quelques kilomètres de Saint Malo. D’une superficie de 1974 ha, elle compte 2300 habitants. La municipalité souhaite lutter contre l’idée de ne restaurer, entretenir, protéger « que » pour des aspects patrimoniaux. Au contraire, elle estime que le meilleur moyen de protéger son patrimoine, tant naturel que bâti, consiste à lui redonner une valeur d’usage, une valeur économique.
Le contexte : un véritable projet de développement
C’est ainsi, qu’en 1989, la commune acquiert le Fort Saint Père, construit par Vauban. Il accueille aujourd’hui de nombreuses manifestations culturelles et évènements sportifs du plus local au plus important (Festival de la Route du Rock). Son entretien et sa rénovation sont depuis une quinzaine d’années assurés par un chantier d’insertion communal. Celui-ci a permis de développer, au fil des années, plusieurs activités : maçonnerie-limousinerie, ébénisterie, ferronnerie et depuis 2008, une activité d’entretien des espaces publics à l’aide d’un cheval.
Ce projet s’intègre dans une démarche plus vaste de développement d’activités liées au tourisme, à deux échelles :
• les communes situées de part et d’autre de la vallée de la Rance. La municipalité de Saint Père a été à l’initiative du projet fédérateur de la « Fête des Doris, de cale en cale » par le biais de l’association de la Vallée de la Rance. Il s’agit de fêter la renaissance des Doris, bateaux à fond plat typiques de la Vallée de la Rance. Aujourd’hui, ce sont près de 5000 personnes qui y participent !
• les liens entre la Vallée de la Rance et le Mont Saint Michel. Saint Père est moteur dans le programme « cheval et patrimoine » qui consiste à proposer des liaisons à cheval vers le Mont Saint Michel tant depuis la Rance que depuis Granville.
Pour la municipalité, ces projets permettent de développer des activités dans les communes : « Nos villages vont devenir de vrais vitrines avec des aires d’accueil, des lieux de pique-nique… les granges vont devenir des théâtres, les lavoirs des scènes, les fermes des lieux d’hébergement » s’enthousiasme le maire Jean-Francis Richeux.
L’animal pour gérer les espaces publics : cheval, moutons, chèvres
La commune a fait le choix d’acheter un cheval de trait breton pour divers services
- l’arrosage des jardinières,
- le ramassage des feuilles et des déchets verts de la commune,
- l’entretien des allées du cimetière,
- le ramassage des ordures des aires de repos (zone touristique),
- le transport de matériel… jusqu’au déplacement du Père Noël !
La robustesse et la capacité du cheval à tirer des charges lourdes justifient ce choix, tout autant que la volonté des élus de contribuer à conserver la race du « postier breton » en lui redonnant une vraie place dans les activités communales. « Le cheval est le transport écologique par définition », ajoute Jean-Francis Richeux. Le cheval de trait, « Pollo », n’est pas chargé à plus de 3 tonnes compte-tenu du caractère pentu de certaines rues.
Pour réaliser ces tâches, la commune s’est progressivement équipée de matériels, comme pour un tracteur : équi-benne (pour les déchets), herse fabriquée maison (pour les allées gravillonnées), avant-train pour la tonne à eau…
Par ailleurs, la commune est propriétaire d’une cinquantaine de chèvres alpines et de moutons d’Ouessant, qui entretiennent les 19ha de l’espace clos du fort Saint Père et de ses entourages.
Deux employés en insertion aux petits soins
Un formateur est intervenu une fois par semaine, pour accompagner les deux employés communaux en insertion. Ceux-ci sont sortis de leur formation avec un Galop 5 et ont l’intention de le compléter par une formation de cocher, qui pourrait leur être utile dans le cas du développement des activités touristiques autour de la baie du Mont.
Le cheval, habitué au bruit et aux voitures, nécessite toutefois un œil attentif. Des guides fixés à l’avant de la voiture permettent d’accrocher les rennes et donc de libérer le meneur. Les agents sont donc deux à travailler efficacement. Il est nourri (pâturage et foin) et abreuvé dans un enclos construit par la commune face à la salle omnisports, avec une auge, un abri et de l’eau. Du fait de sa robustesse, le cheval ne nécessite pas de soins particuliers. Les soins courants sont réalisés par les employés. En cas de problème, il est fait appel au vétérinaire.
Les employés en témoignent : le cheval favorise le contact. Lorsqu’ils travaillent dans le bourg, « c’est l’animation à la sortie de l’école ». Et pour les anciens, « ça leur rappelle des souvenirs ».
Le fort Vauban, avec sa ferronerie, son ébénisterie et ses terrains immenses, serait l’endroit idéal pour créer un centre de formation aux métiers du cheval.
Jean-François Richeux, Maire
L’aspect financier
• Achat du cheval au haras de Hennebont, du matériel (harnais, rennes, sac à crotte…) et des bennes diverses : environ 10 000 €
• Alimentation (foin), vaccins, ferrage : environ 2 500 € / an
La commune a bénéficé de l’aide de l’Europe et du CG35 pour mettre en œuvre le projet…
rédaction : juillet 2018