Les actions de la CCEG (44) pour développer la filière Ecoconstruction et les matériaux bio et géo-sourcés
Thématique(s): Matériaux écologiques et locaux - Équipements publics
Infos pratiques
Adhérent de 2020 à 2022
Président : Yvon Lerat
Téléphone : 02 28 02 22 40
Nbre d’habitants : 62 179
Superficie : 509,36 km²
www.cceg.fr
Contact BRUDED : Anne-Laure Marchal
Autres expériences de CC Erdre et Gesvres
En 2017 les élus de la communauté de communes d’Erdre et Gesvres interrogent les capacités du territoire à répondre aux enjeux de la transition écologique, économique et sociétale à l’horizon 2030 en confrontant filières créatrices d’emplois et grands générateurs de carbone. Le bâtiment, construction neuve et réhabilitation, émerge comme une filière clé à transformer. La volonté de développer l’écoconstruction et les filières bio et géo-sourcées s’appuie sur deux objectifs : la création d’emplois locaux et la diminution des émissions carbones.
La communauté de communes d’Erdre et Gesvres (CCEG) est un territoire périurbain, située au nord de Nantes. Elle rassemble 12 communes pour 66 000 habitants. La transition écologique et sociétale, la lutte contre les inégalités et l’implication de ses habitants sont au cœur du projet politique. En 2017, les élus entament une démarche de GTPEC (Gestion Territorialisée Prévisionnelle des Emplois et des Compétences) pour mettre en adéquation les orientations politiques et les moyens pour les mettre en œuvre.
Associer réponse aux enjeux de transition écologique et développement des emplois locaux
Autour de notre territoire souhaité, on a pris la porte d’entrée du développement économique et de l’emploi. On a commencé à regarder les filières qui étaient force d’emplois : 1. Services à la personne / 2. Agriculture / 3. Construction et rénovation
Nous l’avons mis en regard du diagnostic du PCAET (Plan climat air énergie territorial) qui mettait en avant trois grands générateurs de carbone : 1. Mobilité, 2. Agriculture, 3. Bâtiment
La volonté de développer l’écoconstruction et les filières bio et géo-sourcées s’est donc faite naturellement, c’était une entrée à la fois économique et écologique.
Philippe Euzénat, vice-président délégué à l’animation économique
Démarche de concertation, reconnaitre les besoins de chaque acteur, un préalable pour coopérer
La GTPEC s’est appuyée sur une concertation large qui a réuni les acteurs du monde économique, de la sphère agricole, du Conseil de Développement, de l’enseignement et les élus, au cours de laquelle de nombreuses questions ont émergé, par exemple :
- De la part des maîtres d’œuvres : « On veut bien faire des projets biosourcés, mais est-ce qu’il y a les ressources naturelles locales suffisantes ? »
- Du côté monde agricole : « On veut bien développer des agromatériaux, mais est-ce qu’il y a réellement des débouchés ? »
Création d’un poste de chargé de mission dédié à l’éco-construction
Pour répondre aux enjeux issus des différentes concertations menées, les élus de la CCEG créent en 2019 un poste à temps complet de chargé de mission écoconstruction, occupé aujourd’hui par Elissa Giraudet dont la fiche de poste mentionne quatre fonctions bien distinctes :
- Sensibiliser, communiquer et promouvoir l’écoconstruction et les éco-matériaux auprès des particuliers et des entreprises;
- Accompagner la maîtrise d’ouvrage publique vers des projets écoconstruits et écorénovés;
- Structurer l’offre en matériaux biosourcés, géosourcés et de réemploi de qualité sur le territoire;
- Créer un pôle d’innovation et de formation à l’écoconstruction en accompagnant les entreprises dans leur transition, monter en compétence ainsi que la coopération inter acteurs, et inter territoires sur ce domaine : notion de filière.
Les collectivités ne développent pas à elles seules une filière biosourcée, mais elles ont une valeur d’exemplarité. Structurer une nouvelle filière ne s’arrête pas aux frontières de la CCEG, les territoires doivent travailler en synergie pour accompagner la filière.
Philippe Euzénat, vice-président, délégué à l’animation économique
Aujourd’hui plusieurs communes de la CCEG se sentent accompagnées dans leur volonté de rendre leurs bâtiments publics énergétiquement performants et de recourir aux matériaux biosourcés, géosourcés et de réemploi, et le poste d’Elissa est reconnu au-delà des frontières de la Communauté de communes.
Un enjeu de coopération inter-EPCI, à l’échelle du pôle métropolitain Nantes Saint-Nazaire
Parallèlement aux actions la CCEG, le pôle métropolitain Nantes Saint-Nazaire qui regroupe 5 EPCI (Nantes métropole, la CARENE, la CCEG, Estuaire et Sillon Communauté et Pays de Blain Communauté) avance sur la révision du SCOT et les leviers à activer pour structurer la filière éco-construction. Parmi eux, la coopération entre EPCI est considérée comme centrale.
La structuration des filières innovantes est un des leviers de la transition écologique du bâtiment sur notre territoire, qui s’appuie sur 3 actions :
- Accentuer la performance énergétique des bâtiments
- Recourir à l’Economie circulaire, au réemploi des matières et matériaux
- Massifier les matériaux biosourcés dans les constructions publiques (bois, terre, paille, chanvre, roseaux…)
Cette dernière action réclame une coopération inter-EPCI pour développer des filières au sein des secteurs agricoles, industriels et de l’artisanat et créer des emplois locaux sur nos territoires.
Aziliz Gouez, vice-présidente du pôle métropolitain Nantes Saint Nazaire
Partages d’expériences entre les élus du pôle et échange de compétences entre chargés de missions des différents EPCI
En juillet 2024 le pôle métropolitain en lien avec la CCEG organisait une matinée « Osons le biosourcé » en partenariat avec BRUDED (retour ici). Deux visites de chantier lors desquelles élu.e.s et agent.e.s du territoire du pôle ont pu visiter la rénovation de l’ancienne mairie des Touches et le pôle scolaire de Saint-Mars-du-Désert, deux projets accompagnés par la chargée de mission éco-construction de la CCEG. L’occasion pour les élu.e.s et les agent.e.s du territoire du pôle de partager sur les freins et leviers de l’usage des matériaux bio et géo-sourcés dans la commande publique et pour Elissa de présenter son métier aux chargées de missions de deux autres EPCI du pôle métropolitain Nantes Saint-Nazaire.
J’ai acquis une expérience dont je peux faire bénéficier les territoires voisins. De manière réciproque, à titre d’exemple, Nantes métropole est engagée dans le projet filière 3R visant une massification des opérations de réemploi, réutilisation et recyclage des matériaux issus de la déconstruction. Le réemploi est une filière que nous souhaitons aussi développer au sein de la CCEG mais que je n’ai pas le temps de traiter seule aux vues de l’ensemble de mes autres missions. A l’avenir, nous pourrions imaginer des échanges réguliers de connaissances et de retours d’expériences sur nos domaines de compétences respectifs en vue d’envisager des coopérations entre territoires sur des projets concrets et utiles pour les acteurs économiques du secteur du bâtiment et les habitants.
Elissa Giraudet, chargée de mission Eco-construction à la CCEG
Point de vigilance
Le poste de chargé de mission Ecoconstruction de la CCEG a été subventionné à hauteur de 50 % durant 3 ans par le Fonds Social Européen. Après une année sans subvention sur ce poste, la CCEG a répondu à deux Appels A Projets « Economie circulaire » de la Région des Pays de la Loire, en partenariat avec l’ADEME et l’Etat et « Accompagnement des Mutations Economiques et développement de l’Emploi » par la DREETS. Ces deux appels à projets ont permis de subventionner le poste respectivement à hauteur de 20% (environ 70% de 0.3ETP) sur 3 ans et 50% sur 3 ans. Une recherche constante de financement doit être réalisée sur ce poste stratégique, qui n’est pas assuré sur le long terme, en vue de pérenniser l’action.
page projet publiée en septembre 2024