Les Touches (44) : une cour d’école sans bitume depuis 2012 !

Dès 2008, le projet de création d’un pôle Enfance démarre et souhaite rassembler, dans une logique de nouveau quartier, des équipements qui sont alors soit non adaptés ou vétustes, soit dispersés sur la commune. Ainsi, la nouvelle école publique aura juste à côté son restaurant scolaire (avec la possibilité d’une cuisine sur place) et le pôle hébergera aussi l’accueil périscolaire, l’accueil de loisirs et le multi accueil. L’équipe municipale fixe des objectifs ambitieux pour faire un ensemble de bâtiments économes, avec des objectifs environnementaux : atteindre le label HQE sans forcément être labellisés mais en intégrant la démarche. Limiter le bruit (moquette au sol dans le restaurant scolaire), la luminosité (skydômes dans les couloirs) font aussi partie des objectifs fixés.

Préserver le paysage déjà présent sur le site

Un site est choisi et une attention particulière au paysage « déjà-là » est donnée d’emblée. Le site est une parcelle agricole typique d’un paysage bocager. Les lisières du site sont marquées d’arbres de hauts jets issus d’anciennes haies bocagères et de quelques chênes remarquables. Les élus décident de préserver les vieux chênes existants sur la parcelle et de conserver un aspect champêtre des espaces. L’un d’entre eux est situé sur la zone où est prévu de construire le restaurant scolaire. Comment le préserver ? Finalement, le projet se construit autour de l’arbre avec la création d’un patio au sein du restaurant scolaire. 10 ans plus tard, il est toujours là et bien en vie !
« Nous voulions à tout prix préserver ces arbres. Le projet devait s’adapter et le suivi de travaux est important pour atteindre ce type d’objectifs » précise Laurence Guillemine, maire (conseillère à l’époque de la construction).

Une cour d’école sans bitume

Un autre des objectifs portés par les élus est de faire une cour d’école sans enrobés. La cour sera en stabilisé et avec des zones enherbées, avec un préau. La séparation de la cour des maternelles et des primaires est symbolisée par une noue. Au fond, un des grands chênes apporte une ombre et un espace de jeux appréciés des enfants. Seule une bande de béton est présente le long des bâtiments et sous le préau. Un théâtre de verdure est aussi créé : monter librement, prendre de la hauteur avec une sorte de forteresse tout en haut puis descendre par le toboggan, des marches/gradins pour s’asseoir. En 2017, des moisissures sont détectées sur les bois du théâtre. Un diagnostic est fait et des tentatives de remplacement sont faites mais sans succès. Ce théâtre de verdure sera finalement démoli pour le remplacer par des jeux plus classiques en bois (cabane et poutre). Le sol est en copeaux de bois adapté aux aires de jeux. Là encore, les élus gardent le cap : « si on peut mettre du naturel, on met du naturel. Pas de matière synthétique, ça ne nous plait pas ! » renchérit Laurence Guillemine.

Retours sur l’usage après des années de recul

Au début, le sable et des gravillons rentrent dans les couloirs et les salles de classe. Les institutrices et le personnel d’entretien font remonter leurs griefs. Le problème est globalement solutionné par la mise en place de paillassons plus adaptés à l’entrée des écoles. Avec le temps, il est constaté qu’il y a moins de graviers et de poussières. « S’il pleut beaucoup, c’est un peu plus sale, mais cela n’a jamais été catastrophique au point de se dire qu’on avait fait une bêtise ! » souligne Stanislas Bomme, adjoint aux travaux et bâtiments.
Dans la cour d’école, le stabilisé tient bien : pas de fissuration, pas de flash grâce à une bonne mise en oeuvre technique dès le départ. Les enfants y font du vélo et de la trottinette sans problème. Globalement, le bâtiment s’entretient bien. Même avec la moquette du restaurant scolaire, où les élus étaient un peu inquiets, ça fonctionne et s’entretient bien et on peut constater, 12 ans plus tard, que la moquette vieillit très bien.

Evolutions et besoins d’aujourd’hui

 Entre le mur de l’école et le préau, un espace potager était prévu au départ. Les carrés potagers (un par classe) n’ont pas beaucoup servi. Installés au sol, ils subissaient des dégradations pendant les jeux des récréations et de l’accueil périscolaire. Aujourd’hui, à la demande des institutrices de relancer l’activité pédagogique, des carrés potagers surélevés sont en cours d’installation, en régie. Le besoin de plus d’ombrage naturel est aussi une demande actuelle. Il est donc prévu de replanter un ou plusieurs arbres, en lien avec le travail de concertation de la commission affaires scolaires et enfance/jeunesse avec l’école et les services techniques. Un projet qui continue donc à évoluer avec le vivant et les vivants qui l’utilisent.