Louvigné-du-Désert (35) : le presbytère réhabilité en résidence sénior, conçue et gérée en régie
Thématique(s): Centres-bourgs : Etudes et Habitat
Infos pratiques
Adhérent depuis 2018
Maire : Jean-Pierre Oger
Adresse : Mairie, 19 rue Lariboisière 35420 Louvigné du Désert
Téléphone : 02 99 98 01 50
Nbre d’habitants : 3 392
Superficie : 41,66 km²
Intercommunalité : Fougères Agglomération
www.louvignedudesert.org/
Contact BRUDED : Jean-Philippe Rouchon
Autres expériences de Louvigné du Désert
Jouxtant la place centrale et le centre culturel Jovence, l’ancien presbytère a été réhabilité pour réaliser des logements seniors. Le projet a été réalisé en régie. Le site a été choisi lors d’ateliers participatifs sur la démarche globale de revitalisation.
Situé dans la communauté d’agglomération de Fougères, à la frontière de la Manche et de la Mayenne, cet ancien chef-lieu de canton compte encore sur une réelle dynamique commerciale et associative avec une quinzaine de commerces alimentaires et plus d’une trentaine d’associations locales « qu’il nous appartient de soutenir » estime Jean-Pierre OGER, maire.
Les premières réflexions
Le projet de la résidence senior “Les Glycines” (la glycine faisant référence à l’amitié et à la confiance) est né suite à l’appel à manifestation d’intérêt national “Revitalisation de centre bourg” pour lequel la Ville et la Communauté de communes ont été lauréates fin 2014. Au cours de l’année 2015, une étude approfondie est ainsi menée dans 4 domaines : habitat, commerces, services à la population et aménagement urbain. C’est lors d’un atelier participatif regroupant de nombreux habitants que l’idée est lancée : “Et si on rénovait le presbytère pour accueillir des personnes âgées qui souhaitent vivre ensemble, mais pas comme à l’EHPAD ?”. Le Presbytère occupe une place clé, à proximité immédiate des services du centre bourg de Louvigné (banques, coiffeur, crèche, etc…), permettant aux seniors de conserver leur autonomie et du lien social.
L’idée fait son chemin, et pour engager le projet, il est proposé à l’abbé Honoré, occupant du lieu, de déménager dans une maison achetée par la Ville.
2018-2020 : études et travaux
Le projet est confié à V. Tricot, architecte de Louvigné. Celui-ci décide de démolir les préaux permettant ainsi de faire 2 logements neufs aux cotés des 6 logements de la partie réhabilitée. L’ensemble est desservi par un ascenseur et une coursive vitrée mettant en valeur la façade du bâtiment.
“ Il est vrai qu’une rénovation réserve souvent des surprises et est plus complexe que la construction d’un bâtiment neuf mais nous avons fait le choix de réhabiliter le patrimoine local pour plusieurs de nos projets : 3 sur 4 pour le moment : résidence senior, graines de boutiques, tiers-lieu numérique en rénovation, pôle petite enfance en construction neuve”. Jean-Pierre OGER, maire
Les logements, adaptés PMR, bénéficient tous d’une belle pièce de vie et d’une chambre spacieuse, facilitant la réutilisation du mobilier de famille. « Certains résidents sont venus avec les mesures de leur canapé ou de leur armoire avant de se décider à s’installer », mentionne M. Oger.
Plusieurs aléas sont venus pimenter le travail de l’architecte et des entreprises : présence de boules de granit mal placées, découverte en démolissant que le parquet tenait les poutres et non l’inverse… et enfin le confinement et les mesures sanitaires à prendre quand le chantier a pu redémarrer
Une gestion 100% communale
“ On a construit un dossier de demande de logement et mis en place une commission d’attribution ” indique Marie-Laure Noël, adjointe. Cette commission est composée de 4 élus du conseil municipal et d’un agent communal.
Les premiers résidents ont emménagé en mars 2021 et les autres ont suivi très rapidement. La résidence Les Glycines affiche complet avec 10 résidents : 2 couples dans les T3 de l’annexe neuve et 6 personnes seules dans les T2 de l’ancien presbytère. La mairie assume seule, la gestion du lieu. “ On a regardé ce que nous avait coûté le presbytère, hors subventions, et on a calculé les loyers de façon à ce qu’ils couvrent les mensualités de l’emprunt sur 30 ans, ainsi que les coûts liés à l’embauche de la maitresse de la résidence, tout en ayant la volonté de s’approcher des loyers du logement social ” précise le maire. Le loyer a été fixé à 320€ pour un T2 et 400€ pour un T3, auquel s’ajoutent 50€ de charges (montant qui inclue les animations).
Une animatrice embauchée à mi-temps
La commune a embauché Audrey Lessec en tant que maitresse de maison et animatrice 2,5 jours/semaine. Des activités sont ainsi régulièrement proposées dans la salle commune, ouverte en permanence, “ sauf lorsqu’elle est réservée par un résident pour un évènement privé ”. Audrey Lessec entretient également les espaces communs, et apporte ponctuellement un soutien dans les démarches administratives des résidents. “ C’est parce qu’il y a un professionnel dans la structure que ça marche ”, se réjouit l’adjointe.
En termes de services, les résidents peuvent se faire livrer à leur initiative, les repas du CCAS ou de l’ADMR ou bien faire leurs courses dans les commerces tout proches. Le jardin partagé est une autre plus-value indéniable. Une habitante a mis en place un fonctionnement coopératif pour acheter les graines chaque année, sans que la maitresse de maison ne gère quoi que ce soit. “ La résidence Les Glycines est certes un habitat spécifique pour les seniors mais c’est
surtout un lieu de rencontres et de partage ”, souhaite préciser Marie-Laure Noël, adjointe.
Le budget
“ Si on évoque le budget, le coût de ce projet est d’environ 1,25 million d’euros HT si on inclut la maîtrise d’œuvre et nous avons réussi à obtenir des aides à hauteur de 51 %. L’autofinancement communal est assuré par un emprunt de 549 474 € sur 30 ans ; les mensualités et une grande partie des charges de fonctionnement sont couvertes par les loyers, ce qui est en quelque sorte une opération blanche pour la ville et donc pour les impôts de nos concitoyens ! ”, témoigne Jean-Pierre Oger, maire.
L’Etat a participé dans le cadre de la Dotation de Solidarité à l’Investissement local DSIL à hauteur de 104 476 €, le Département dans le cadre du contrat de territoire pour 208 950 € et une subvention exceptionnelle de 100 000 € et Fougères agglomération dans le cadre de 3 fonds différents sur 3 années pour 210 558 €.
Une deuxième opération à venir
Confortée par une liste d’attente importante, Néotoa a accepté de construire 7 pavillons seniors T2 et T3 sur un terrain adjacent, mis à disposition par la commune. Les travaux devraient débuter en 2022. Les locataires pourront bénéficier des activités de la résidence : la salle de convivialité a été dimensionnée en conséquence, et les jardins existants pourront être complétés par d’autres projets, en lien avec les nouveaux résidents.
Une dynamique nouvelle
Huit ans après les premières démarches entreprises, la commune retrouve une réelle dynamique, comme en témoigne le maire : “ Depuis cette réalisation, deux graines de boutiques ont ouvert récemment et d’autres projets nous attendent dans le cadre de Petites Villes de Demain, avec dans l’ordre: le tiers lieu numérique en 2022 et le pôle petite enfance en 2023 ! ”.