Pont-Péan (35) : naissance de la plus grosse centrale photovoltaïque au sol de Bretagne
Thématique(s): Énergie - Énergies renouvelables
Infos pratiques
Adhérent depuis 2012
Maire : Michel Demolder
Adresse : 2, avenue du chemin vert, 35230 Pont-Péan
Téléphone : 02 99 52 41 70
Nbre d’habitants : 4 442
Superficie : 8 km²
Intercommunalité : Rennes Métropole
www.pontpean.fr
Contact BRUDED : Jean-Philippe Rouchon
Autres expériences de Pont-Péan
C’est à ce jour (octobre 2021), la plus grosse centrale photovoltaïque au sol de Bretagne, même si un projet plus important encore devrait bientôt voir le jour à Laz (29). Originalité du projet, celui-ci est né d’un partenariat entre une entreprise de BTP, un spécialiste des énergies renouvelables et une SEM publique, le tout soutenu par les deux communes concernées.
Le projet
La centrale a été mise en service le 1er septembre 2021. La puissance est de 15,2 MWc soit une production de 17,7 GWh, « l’équivalent de la consommation annuelle de 5000 foyers chauffage compris ». Elle est composée de 38 388 panneaux photovoltaïques de 2m2 chacun « soit 7ha ou l’équivalent de 10 terrains de foot de surface de panneaux ». Le champ photovoltaïque prend place sur un terrain de 25 ha dont 20 ha sont exploité la production solaire. Les panneaux sont inclinés à 25% « de façon à maximiser la production annuelle produite ». Ils sont posés sur des structures en acier, « avec à certains endroits une galette en béton notamment en périphérie car c’est là que le vent peut s’engouffrer le plus fortement ou aux endroits où le sol ne permettait pas d’enfoncer le pieu suffisamment profond ».
Un portage privé-public
Le projet est entièrement porté par des acteurs locaux à savoir :
- Le Groupe de BTP Gagneraud, et sa filiale bretonne le Groupe Marc, propriétaire du terrain
- Le Groupe IEL, spécialiste de la conception, installation et exploitation de parcs éoliens et centrales solaires, basé à Saint Brieuc
- La SEM Energ’IV, créée par Syndicat départemental d’énergie et plusieurs collectivités territoriales dont Rennes Métropole
Ensemble, ils ont créé la Sté Marc Energies pour porter l’investissement. Les deux communes concernées par le projet, Pont-Péan et Bruz ont soutenu la démarche et contribué aux premiers échanges.
Un financement participatif
Le projet a coûté 10 millions d’euros dont 1 millions d’euros financé par un financement participatif.
Il a été désigné lauréat de l’appel d’offre CRE attribué le 5 août 2019 par le ministère de l’écologie, permettant ainsi à la Société Marc Energies d’obtenir un complément de rémunération pour chaque kWh injecté sur le réseau. La vente d’énergie est sécurisée par un contrat de 15 ans avec un prix du kWh fixé et réajusté selon l’inflation. « Le retour sur investissement est évalué à 12 à 15 ans ». « Dans le grand ouest, en dessous de 4 à 5 ha, on estime que la rentabilité de centrale photovoltaïque au sol est compromise ; mais l’explosion des prix de l’électricité peut rebattre les cartes ».
Via la plateforme bretonne de financement participatif Gwenneg, 180 souscripteurs ont pu participer au projet sous la forme d’une souscription à un emprunt obligataire de 48 mois rémunéré à 4,8% brut. L’investissement minimum par souscripteur était de 500 € ; et le maximum de 10 000 €. Au total 1 million d’euros a été collecté par ce biais.
Des anciennes mines de plomb impropres à tout autre usage
Le site est une ancienne mine de plomb et d’argent qui a été exploité du 18ème siècle jusqu’au début du 20ème siècle, date à laquelle l’exploitation a été abandonnée en raison des infiltrations d’eau. Le site est racheté par la famille Gagneraud dans les années 50.
Celle-ci va remblayer le site et y déposer une couche d’argile. « Cela permet de restaurer une ancienne friche industrielle sur laquelle de toute façon il ne peut y avoir ni implantation de bâtiment ni construction agricole » témoigne Michel Demolder, maire de Pont-Pean.
Bilan carbone et recyclage
« Au bout d’environ 3 ans de fonctionnement les panneaux auront gommé l’impact carbone qu’a necessité leur production ». Les panneaux sont recyclables à 94%. « Le prix d’achat des panneaux intègre déjà le reyclage ». En fin de vie, « la sté exploitante à l’obligation d’assurer le démontage des panneaux et de les déposer en bordure de site ». La Soren (Organisme à but non lucratif en charge du recylage) est ensuite chargée de les collecter et de les recycler.
Maintenance et entretien
Le site fait l’objet d’une vidéosurveillance et est entouré d’un grillage avec un système d’alarme anti-intrusion. « Le principal risque c’est la dégradation ». Aucune présence humaine n’est requise sur place. Les onduleurs en bout de chaque ligne de panneaux solaires font remonter des informations à IEL qui n’intervient sur site qu’en cas de constat d’une perte anormale de production. L’environnement du site est peu poussiéreux, les panneaux ne devraient pas susciter un nettoyage trop important, la pluie jouant le rôle de nettoyage naturel ». Le site sera par ailleurs entretenu par éco-pâturage avec des moutons.
Page réalisée en octobre 2021