Quévert (22) est labellisée « Territoire Engagé pour la Nature »

Territoire Engagé Pour la Nature : késako ?

Le programme « Territoires engagés pour la nature » vise à faire émerger, reconnaître et valoriser des plans d’actions en faveur de la biodiversité. Il s’adresse aux communes et intercommunalités quelle que soit leur taille, qu’elles soient débutantes ou initiées en matière de biodiversité.

La reconnaissance TEN est attribuée pour 3 ans. Les « Territoires Engagés pour la Nature » bénéficient d’une visibilité accrue via les outils de communication des partenaires régionaux et l’intégration au sein d’un réseau des engagés (valorisation et partage de retours d’expérience des autres TEN bretons et nationaux). Par ailleurs, ils ont accès, comme les autres territoires bretons qui le souhaitent, aux animations et à l’accompagnement déployés par l’Agence Bretonne de la Biodiversité et les partenaires du collectif régional.

Retour sur les actions engagées à Quévert…

Action 1 – poursuivre les actions en faveur de la biodiversité dans le vallon sauvage

Le vallon sauvage est un espace naturel diversifié, source de biodiversité, situé au cœur de la commune. Son aménagement apporte aux habitants et aux scolaires, un accès direct à la nature. Des panneaux pédagogiques permettent une sensibilisation accrue à la biodiversité. Des actions complémentaires sont envisagées pour restaurer la naturalité du cours d’eau qui traverse le site et pour permettre son accessibilité à tous les publics

Le projet consiste à concilier Biodiversité et l’accueil de tous les publics, dans un espace naturel

La municipalité a identifié les objectifs suivants :

• Maintenir un espace de biodiversité au cœur de la ville
• Accroitre la naturalité du site
• Favoriser la sensibilisation des habitants au respect de la biodiversité (panneaux, animations…)
• Rendre le site accessible aux personnes à tous les publics

Des réunions associant des partenaires techniques et des utilisateurs du site sont organisées pour définir les contours du projet.

Nous avons mis en place un groupe de travail ainsi qu’un comité de pilotage composé de citoyens, des élus et des services techniques » explique Philippe Landuré, maire.

Mesures mises en œuvre

• Revoir le fonctionnement hydraulique du site (étang..)
• Restauration ou création de mares au sein du vallon
• Actions de lutte contre la présence et le développement du laurier palme ainsi que de la Balsamine de l’Himalaya
• Plantation d’une haie fruitière en privilégiant les variétés locales anciennes, sur le sentier d’accès au vallon
• Aménagement de l’accès au site pour les personnes à mobilité réduite sans imperméabiliser le sol en développant les platelages, la stabilisation et l’élargissement des chemins.
• Organiser des animations pédagogiques pour faire découvrir la biodiversité du site
• Afficher des expositions temporaires (panneaux, toiles tendues…pour faire découvrir la biodiversité du territoire
• Inciter les scolaires à se rendre sur le site pour observer la biodiversité avec les élèves

Les mares ont été recreusées et retravaillées. Trois haies sèches ont été créées autour des mares en lien avec l’association Steredenn, toujours en lien avec les agents communaux ».

Nous avons organisé le 26 août 2024, la nuit de la chauve-souris en début de nuit sur le site du vallon sauvage dans le cadre des actions Atlas de la Biodiversité Intercommunale, où le public était convié, venu nombreux à cet observatoire. D’ailleurs l’organisation de cette action est en lien direct avec l’impact de la pollution lumineuse sur la faune et notamment sur cette espèce »

Action 2  – requalification du quartier du bas frêne

Le projet concerne la réhabilitation d’un quartier de 45 habitations construit dans les années 60. C’est un secteur à enjeux identifié par l’Agence de l’eau car les eaux pluviales rejoignent la rivière en aval. Cela crée un problème de qualité des eaux, de débit…

Dans ce cadre de ce vaste projet, la ville de Quévert a souhaité repenser entièrement l’aménagement du quartier, à savoir :

• Repenser les voies de circulation et notamment les déplacements doux
• Repenser l’aménagement des espaces publics et le stationnement
• Repenser le fonctionnement des eaux pluviales et limiter le rejet dans les réseaux existants
• Désimperméabiliser les sols et lutter contre les ilots de chaleur

La municipalité à réalisé une étude de faisabilité avec le cabinet ADAO, elle a ensuite organisé un temps de concertation avec les habitants pour leur présenter l’avant-projet regroupant près de 60 participants.

Les retours des habitants concernaient les points suivants : la sécurité routière, la problématique du stationnement des activité économique à proximité qui viennent se garer dans le quartier, l’entretien des pieds de murs végétalisés. Le fait d’enlever les trottoirs ne pose pas de soucis » Philippe Landuré, maire

Mesures proposées :  

• Adaptation de la voirie aux différents usages : passages en zone 20 et en zone 30 de certains secteurs
• Création d’une voie douce
• Diminution de la largeur de la chaussée
• Création de chicanes
• Création de stationnement en matériaux perméables
• Suppression des bordures au niveau des espaces verts lorsque cela est possible (création de noues), pour une infiltration à la parcelle afin de diminuer le rejet des eaux pluviales dans les réseaux
• Débitumisation des trottoirs (soit en Terre Pierre végétalisée soit en pieds de murs)
• Plantation d’arbres (espèces locales privilégiées) adaptés aux zones humides (noues)
• Arrachage des résineux, remplacé par des espèces locales
• Remplacement des points d’éclairage public (passage en led), dans le respect de la charte signée avec le SDE
• Suppression du nombre de points lumineux
• Augmentation des surfaces végétalisées
• Développement de la concertation avec les usagers

La collectivité intègre désormais le critère « environnement », dans le choix des entreprises. Ainsi sur un tel projet, il sera demandé aux entreprises retenues de proposer des solutions pour protéger les sols et les cours d’eau, pour limiter les déchets occasionnés sur le chantier er pour limiter la gêne occasionnée auprès des riverains.

Le montant total des travaux avoisine les 550 000 €. La commune va recevoir une subvention 256 000 €, de l’Agence de l’eau, ainsi qu’une subvention de la Région, sur la ligne Bien vivre partout en Bretagne, devrait apporter près de 100 000 €, sur la renaturation et l’accélération des transitions. Le Fonds vert devrait ajouter 85 000 €, ce qui réduit la charge de la commune, à 110 000 €.

Les travaux ont débuté en septembre 2024 pour une fin de travaux VRD pour la fin décembre. Il ne restera que les finitions du lot 2 paysage et plantations qui seront réalisées sur février-Mars, en sortie de période hivernale » précise Eric Yger, adjoint.

Action 3 – lutte contre la pollution lumineuse

La ville de Quévert s’est engagée dans une démarche de réduction de la pollution lumineuse. Les objectifs de la commune sont les suivants :

• Réduire la consommation d’énergie liée à l’éclairage public
• Diminuer la pollution lumineuse liée à l’éclairage public
• Favoriser les secteurs dans pollution lumineuse
• Maintenir l’éclairage public nécessaire à la sécurisation des déplacements.
• Faire respecter l’arrêté du 27 décembre 2018, relatif à la prévention, à la réduction et à la limitation des nuisances lumineuses

Mesures mises en œuvre

• Signature de la charte « Eclairage Public et Biodiversité » avec le SDE des Côtes d’Armor (délibération du 13/09/23), visant à éclairer mieux, juste et durable
• Réaliser un diagnostic avec le SDE 22, des éclairages communaux et en interne, des éclairages complémentaires gérés en régie par la commune.
• Diminution des créneaux horaires de l’éclairage public
• Réduction du nombre de points lumineux
• Suppression de points lumineux, lorsque cela n’est pas nécessaire (ex : Eglise)
• Choisir des équipements faiblement énergivores
• Choisir des éclairages avec une couleur de lumière inférieure à 2400 kelvin
• Prescription sur les points et la nature de l’éclairage public à créer dans les nouveaux projets d’aménagements
• Participation à l’opération « Le jour de la nuit », le 14 octobre 2023 puis le 12 octobre 2024
• Communiquer sur les actions mises en œuvre et leur importance pour la biodiversité et l’observation du ciel étoilé (bulletin municipal ; site internet, évènement de sensibilisation…)
• Sensibilisation des habitants et des entreprises à la pollution lumineuse

Nous avons revu les tranches horaires d’éclairage. Initialement le début d’éclairage était à 6h et la fin à 22h30 ; nous avons réduit les plages horaires en commençant à 6h00 et avec une fin à 21h30 sans que cela ne pose de problème. Nous avons uniquement prolongé les créneaux en sortie de mairie, de salle des fêtes et du complexe sportif » explique le maire.

Rédigé en octobre 2024