Infos pratiques
Adhérent : Non Président : Sébastien Miossec Adresse : Quimperlé, France Téléphone : 02 98 35 09 40 Nbre d’habitants : 55 389 Superficie : 606,99 km² Intercommunalité : Quimperlé Communauté www.quimperle-communaute.bzh
Autres expériences de Arzano, Querrien, Quimperlé communauté, Riec-sur-Bélon
Le festival des Rias, imaginé par trois communes littorales au sud de Quimperlé avec le Fourneau en 2009, révèlait un réel engouement pour les arts de la rue. Trois ans plus tard, Quimperlé communauté a saisi l’occasion pour le faire passer à échelle communautaire. Photos : F. Betermin / Quimperlé Communauté
La communauté de communes du pays de Quimperlé, devenue communauté d’agglomération en 2016, a fait de la culture un axe fort de sa politique. Les Rias, qui fêtent leur 10ème édition en 2018, entrent dans le cadre de son programme d’aides à la création et la diffusion. Aujourd’hui déployé sur les 16 communes communautaires, le festival dédié aux arts de la rue est un vecteur fort de cohésion territoriale pour ses 55 389 habitants.
C’est en 2009, à l’initiative de trois maires de communes littorales du pays de Quimperlé, qu’est né le festival des Rias.
Avec les communes voisines de Clohars-Carnoët et Moëlan-sur-Mer, nous voulions créer un événement de fin de saison estivale, avec quelque chose qui n’existait pas encore sur le territoire
se rappelle Sébastien Miossec, maire de Riec-sur-Bélon et président de Quimperlé communauté depuis 2014. Les arts de la rue sont apparus comme une évidence, d’autant plus que le Finistère accueille sur son territoire le Centre national des arts de la rue et de l’espace public, le Fourneau, basé à Brest.
5 000 personnes pour la troisième édition
Trois ans après sa création, la fréquentation du festival dépasse les espérances : « On se disait qu’avec 2 000 personnes par édition, ce serait bien. Dès la troisième année, on atteignait presque 5 000 personnes », complète Jacques Juloux, Maire de Clohars-Carnoët et vice-président de Quimperlé communauté chargé de la culture. Forts de cette expérience réussie dans les municipalités, les élus proposent que l’événement passe à l’échelon communautaire. D’autres communes s’y intéressent et le Fourneau qui vient de perdre un partenariat avec la communauté d’agglomération de Morlaix pour le FAR (festival des arts de la rue), dispose de parrains privés, prêts à soutenir un autre événement.
De l’échelon communal au portage communautaire
S’il y a eu des réticences au début, ç’était sur l’aspect financier. On mettait alors 180 000 € sur la table. Un montant loin d’être anodin, qui n’a pas été bien perçu par toutes les communes. Mais aujourd’hui, avec un budget de près de 400 000 €, « un tel engouement public et un tel impact sur le territoire, le festival ne fait plus débat
Sébastien Miossec
Les communes savent que si elles devaient faire venir un spectacle de cette qualité là, ça leur coûterait plus cher
Françoise Nigen, directrice du service culture de Quimperlé communauté.
En 2012, les Rias passent donc à l’échelon communautaire. Le festival s’élargit aux 16 communes du territoire. Les élus et les équipes techniques parlent alors de co-écriture d’un projet de territoire à travers les arts de la rue. Mais aussi de construction d’une identité culturelle et touristique.
Quimperlé communauté dégage par ailleurs un budget pour permettre aux communes de moins de 2 000 habitants de créer de nouveaux évènements culturels. C’est dans ce cadre que certaines manifestations sont nées telles à Guilligomarc’h et Saint-Thurien ou encore à Querrien où deux festivals associatifs attirent plus de 10 000 spectateurs.
Un festival sur mesure pour le territoire
Concrètement, le festival des Rias est donc porté par Quimperlé communauté qui met en place et finance la programmation et la technique. La directrice du service culture coordonne l’événement et le service communication apporte son soutien. En 2017, la communauté mobilise 9 agents pour l’événement et recrute 66 signaleurs pour des missions de sécurité et de prévention.
Le Fourneau, conventionné par la Drac, est chargé de la programmation. Il se charge des volets artistique, logistique et technique des spectacles. En 2017, 28 compagnies circassiennes avec près de 200 artistes proposent 62 rendez-vous sur le territoire, pendant 5 jours.
Les communes mettent à disposition leur espace public et s’occupent de l’accueil des spectateurs. Les trois communes historiques (Moëlan-sur-mer, Riec-sur-Bélon et Clohars-Carnoët) et Quimperlé accueillent des spectacles tous les ans. Les douze autres accueillent des spectacles une année sur deux. Les communes proposent des sites : la lisère d’une forêt, les abords d’une chapelle ou une plage deviennent alors des décors éphémères de spectacles. Elles apportent également une importante contribution humaine et technique, pour transformer les espaces en lieux de représentation et en stationnement, mais aussi pour bloquer les routes et sécuriser les accès. Les associations sont invitées à installer des stands de buvettes et restauration autour des représentations. Cela dégage des bénéfices pour les associations de 10 à 20 000 € par an.
En tout, près des 150 professionnels du territoire participent aux Rias, dont 70 agents techniques et administratifs des communes.
La culture attire la culture : de qualité, elle est facteur d’attractivité et génère des retombées économiques importantes
Jacques Juloux, vice-président en charge de la culture
Un événement reconnu et amené à perdurer
En 2018, la convention de 4 ans avec le Fourneau prendra fin. Le festival des Rias atteint un rythme de croisière enregistrant plus de 60 000 festivaliers. Françoise Nigen parle d’un « dimensionnement qui a du sens » et d’un « événement reconnu que l’on aurait du mal à arrêter ».
Ce projet est une réussite en terme de cohésion territoriale, tant pour les habitants que pour les élus. Dans les liens humains qu’on peut nouer entre élus du territoire, les Rias sont un formidable accélérateur de bonheur partagé.
Sébastien Miossec
màj juin 2018