Saint-Georges-de-Reintembault (35) : Deux nouvelles parcelles agricoles pour développer la ferme des Millefeuilles
Thématique(s): Agriculture et restauration collective - Soutien à l’agriculture locale
Infos pratiques
Adhérent depuis 2017
Maire : Marie-Claire Boucher
Adresse : 2 Rue Jean Janvier, 35420 Saint-Georges-de-Reintembault, France
Téléphone : 02 99 97 01 13
Nbre d’habitants : 1 531
Superficie : 31,02 km²
Intercommunalité : Fougères Agglomération
saint-georges-de-reintembault.fr
Contact BRUDED : Mikael Laurent
Autres expériences de Saint-Georges-de-Reintembault
Après une première acquisition d’une petite ferme en 2009, la municipalité met à la location deux nouvelles parcelles, dont l’une acquise via l’intervention de la SAFER. Objectifs : favoriser l’installation de nouveaux porteurs de projets et anticiper la transmission. L’expérience de la première acquisition est à retrouver ici : « La municipalité achète une ferme pour y installer du maraîchage biologique à Saint-Georges-de-Reintembault (35) »
Fin 2009, la municipalité décidait d’acquérir, après préemption du bien par la SAFER, une petite exploitation agricole en fin d’activité constituée d’une maison, d’un hangar et de 1,74 ha de foncier. Après réhabilitation du bâti d’habitation, elle lançait un appel à candidature pour exploiter les terres en maraîchage biologique. Courant 2012, elle signait un bail rural environnemental avec Christophe et Carol Johnson- Legal pour une durée de 9 ans reconductible et précisant « que les terres
devront être cultivées en agriculture biologique ».
Prendre soin du vivant
« En 10 ans, nous avons mis en place un système basé sur le respect du vivant qui trouve aujourd’hui son équilibre. Nous sommes plus des cueilleurs que des cultivateurs » exprime Christophe Johnson-Legal. L’activité des deux maraîchers, membres du réseau ‘Paysans de nature’, est avant tout centrée sur le fait « de prendre soin du vivant ». Leur ‘jardin’ compte quelques 250 plantes comestibles, sauvages ou cultivées. Le couple a développé ses activités au fil du temps, autour de 4 productions : les plantes sauvages « disponibles immédiatement », les légumes, « disponibles 3 à 4 semaines après plantation », les petits fruits « après 2 à 3 ans » et les fruits « après 5 à 7 ans ».
Au-delà de la cueillette, il transforme ses productions sous forme de confitures, gelées, pestos, tisanes, jus…. et commercialise ses produits une fois par semaine en vente directe à la ferme. Il participe en complément à quelques marchés ponctuels (marché de Noël, fête de la nature…) et vend quelques produits à des restaurants de proximité. Si l’un des objectifs de la municipalité était d’approvisionner en partie la restauration collective, le projet ne s’est pas concrétisé. « Notre restauration collective est fourni par le collège privé sur lequel nous avons peu d’emprise » indique Marie-Claire Boucher, maire. La commune effectue néanmoins des commandes
ponctuelles à la ferme des Millefeuilles : jus de pomme, pots d’apéritifs…
« On vit bien !»
Le chiffre d’affaires des maraîchers, « passé de 12 K€ en 2015 à environ 21 K€ en 2021 », est considéré comme « suffisant pour bien vivre ». « Nous sommes autonomes sur 80% de nos semences ; tout le travail est mécanique, sans machines ni pétrole ; nous n’avons aucun endettement » détaille Christophe Johnson-Legal.
« Notre activité nous nourrit. Les surplus nous permettent de faire des échanges avec d’autres producteurs et d’avoir des revenus, sans primes PAC ni RSA bien que l’on pourrait y prétendre ».
De nouveaux porteurs ?
« Sur les 1,7 ha que compte l’exploitation initiale, nous ne jardinons réellement que 5 000 m2 ; cela laisse la place à imaginer des activités complémentaires » estime le maraîcher. Le couple a toujours eu à cœur d’accueillir en stage des adultes en formation initiale ou en reconversion professionnelle. « Nous leurs offrons le gîte et le couvert, deux caravanes sont installées sur le terrain pour cela ; nous-mêmes n’aurions pas pu développer notre projet sans habiter sur place ». L’un des objectifs du
couple serait de permettre à un ou deux porteurs de projet de s’installer à leurs côtés, dans une activité complémentaire « par exemple de pépinière comestible » à l’instar du projet porté par une ancienne stagiaire.
Deux nouvelles parcelles
Afin de soutenir le développement de la ferme, la municipalité a décidé courant 2021, de louer aux maraîchers un nouveau terrain de 0,75 ha. « C’est une parcelle contiguë à leur exploitation, faisant partie d’un ensemble acheté pour réaliser un lotissement mais qui ne convenait pas pour réaliser un lot » explique la maire.
A la même époque, la municipalité apprend la mise en vente d’une petite ferme avec terrain à proximité immédiate de la ferme. Les propriétaires décident de démembrer les deux biens et de vendre d’un côté la maison avec jardin et de l’autre une parcelle agricole de 69 ares. Informés qu’un compromis de vente (novembre 2021) a été signé avec un particulier pour la parcelle agricole, les maraîchers signifient à la SAFER leur intérêt pour son acquisition pour le développement de leur activité. Leur candidature permet à la SAFER dans un premier temps de préempter (décembre 2021) et de se porter acquéreuse du bien. En parallèle, les Johnson-Legal se tournent vers la municipalité pour savoir dans quelle mesure celle-ci souhaiterait porter l’acquisition. « Avant de se positionner, la municipalité a pris contact avec l’acheteur du premier compromis de vente. Il souhaitait acheter la parcelle pour faire paître ses chevaux. Nous lui avons proposé des terrains municipaux en éco-pâturage comme alternative » indique la maire. Mi-décembre, le conseil municipal délibère favorablement pour se porter candidat à l’acquisition.
En plus du développement de l’activité, il nous est apparu intéressant d’avoir une seul unité foncière avec en ligne de mire la question de la transmission de la ferme au moment du départ à la retraite du couple de maraîchers.
Marie-Claire Boucher, maire
A l’issue de la procédure de rétrocession de la SAFER, la commune ressort comme prioritaire. La vente est finalisée en octobre 2022.
Les suites
Côté municipalité, un nouveau bail rural environnemental va être signé avec les Johnson-Legal. Du côté du couple de maraîchers, il est imaginé de lancer un appel à candidatures pour trouver un porteur de projet qui travaillerait dans la même philosophie et en synergie avec l’activité existante.
Côté coûts
Le coût d’achat (6 846.92 € TTC acte en main) de la parcelle de 69a se décline ainsi :
• Prix principal : 4 000 €
• Frais d’acte notarié de la 1ère acquisition par la SAFER : 1 176.92 €
• Rémunération de la SAFER : 650 €
• Frais d’acte notarié pour la rétrocession (estimation) : 1 020 €
Les deux nouvelles parcelles sont louées au prix du marché de fermage à savoir 250 €/ha en 2022.