Treffieux (44) : nouveau groupe scolaire en bois et terre crue construit collectivement en cœur de bourg
Thématique(s): Chantiers participatifs - Écoles et périscolaire - Équipements publics
Infos pratiques
Adhérent depuis 2011
Maire : Didier Bruhay
Adresse : 14, rue de la Libération, 44170 Treffieux
Téléphone : 02 40 51 48 19
Nbre d’habitants : 913
Superficie : 19 km²
Intercommunalité : Communauté de communes de Nozay
www.treffieux.fr
Contact BRUDED : Anne-Laure Marchal
Autres expériences de Loire Atlantique, Treffieux
Le nouveau groupe scolaire public, baptisé La Hulotte, a été inauguré en janvier dernier. « C’est un temps fort pour notre commune, dont l’école publique avait fermé ses portes en 1981 », se rappelle le maire René Bourrigaud. Le nouvel équipement comprend une école de 3 classes ainsi qu’un restaurant scolaire, une salle de motricité et un accueil périscolaire mutualisés avec l’école privée.
« Nous souhaitions construire un bâtiment chaleureux et écologique ; l’ossature est en bois, et une partie des cloisons intérieures a été réalisée en briques de terre crue ».
Une attente forte des habitants
« Le projet était dans les tuyaux depuis 2013, car une quarantaine d’enfants allaient alors dans les écoles des communes voisines. Une association de parents s’est d’ailleurs constituée, l’EPAT, association pour une Ecole Publique A Treffieux », se souvient René Bourrigaud, élu maire en 2014.
L’ancienne école publique, fermée en 1981, a été désaffectée dans les années 90. A la demande de l’Académie, la commune s’est alors engagée pour tenir un terrain à disposition de l’Education nationale en cas de besoin. « Les élus d’alors, ont acheté un terrain situé derrière la mairie, non loin de l’école privée, et l’ont réservé à un éventuel projet d’école à venir ».
» Lors de la campagne électorale de 2014, de nombreux sujets ont été débattus, mais le fait de construire une nouvelle école faisait l’unanimité », se souvient le maire. A l’été 2014, l’association EPAT est venue voir la nouvelle équipe pour demander l’ouverture d’un registre d’inscriptions pour les enfants de la future école publique. « Nous avons compté une petite cinquantaine d’inscriptions, ce qui nous permettait de vérifier et d’attester du besoin d’une école sur la commune auprès de l’académie », se souvient l’élu.
Étude des besoins et de faisabilité par le CAUE 44
La commune a rapidement fait appel au CAUE 44 pour étudier le projet :
Nous avions besoin de réfléchir sur l’équipement le plus adapté : une école publique ou un groupe scolaire qui comprendrait également un espace de restauration et d’accueil périscolaire ? Il nous est rapidement apparu évident qu’il fallait qu’on réponde aux deux écoles, beaucoup d’enfants allant à l’école privée. Nous ne souhaitions pas vider l’école privée !
Les élus ont donc réfléchi avec le CAUE sur la création d’une liaison entre les deux écoles, par la création d’un chemin piéton. « Le CAUE nous avait proposé un projet avec construction d’une passerelle pour franchir un petit cours d’eau ; mais nous avons échangé avec un agriculteur qui a accepté de mettre à disposition une partie de son champ à titre gratuit, pour réaliser une liaison directe », précise l’élu.
Objectif des élus : une école fonctionnelle et saine
Nous avons rêvé beaucoup de choses, puis on a fait des choix par réalisme et selon l’enveloppe financière », se souvient le maire. « Dès le départ, nous souhaitions recourir aux matériaux écologiques : néanmoins on n’a pas fait tout ce qu’on a voulu !
Les élus ont porté le projet en lien étroit avec l’EPAT, qui de son côté, souhaitait s’engager dans la mise en œuvre de briques de terre crue pour les cloisons intérieures de l’école. L’idée d’une isolation en paille a été évoquée, mais finalement mise de côté par les élus qui se sont recentrés sur une construction bois et terre.
« Nous avons également pensé installer une chaudière bois adossée à un réseau de chaleur, avec l’intérêt de s’appuyer sur une filière bois locale, mais les conditions de rentabilité n’étaient pas remplies », indique M. Bourrigaud. Le réseau aurait pu desservir la toute récente mairie, la salle polyvalente et le groupe scolaire, situées à quelques dizaines de mètres les unes des autres. Mais l’idée n’a pas été concrétisée : la mairie et le groupe scolaire, très récents, sont des bâtiments performants et très bien isolés avec un besoin de chauffage réduit. Par ailleurs, la mairie disposait d’un chauffage gaz (propane) avec un marché mutualisé porté par la CC de Nozay pour l’achat du gaz pour les bâtiments municipaux, permettant un gain 30 à 40%. Enfin, le projet de réseau de chaleur était trop petit pour pouvoir bénéficier d’un financement de l’ADEME des Pays de la Loire. L’école est donc chauffée au gaz, et bénéficie du groupement d’achat intercommunal. Elle est quasi passive avec un niveau de performance égal aux exigences de la RT 2012 – 45% !
Des cloisons en terre crue réalisées collectivement !
Nous avons visité beaucoup d’écoles en lien avec BRUDED, notamment le pôle enfance de Bouvron, l’école de La Chevallerais, celle de Saint-Ganton. L’association EPAT était présente à nos côtés, et nous avons tous été séduits par les cloisons terre crue qui rendent le bâtiment chaleureux
Et de préciser : « Nous avons mentionné dans notre cahier des charges de recrutement des équipes d’architecture notre volonté de recourir à la terre dans la construction ». Une attente forte qui a été traduite techniquement par Louvel et Associés, agence d’architecture de Vitré (35) retenue pour la conception de l’école.
En phase d’avant projet (AVP), la commune a sollicité plusieurs chantiers d’insertion pour leur présenter le projet, échanger sur le chantier à venir et les informer de la publication future d’une consultation des entreprises. Elle a ensuite choisi de sortir le lot 14 « terre crue » du marché, pour lancer un marché spécifique réservé à des entreprises d’insertion. Le marché a finalement été attribué au chantier d’insertion AIRES de Blain (44).
L’association EPAT a demandé à participer au montage des cloisons intérieures en tant que bénévole ; après attribution du marché, les élus se sont appuyés sur le chantier d’insertion pour associer les bénévoles à la construction. AIRE a été le référent pour la fabrication des briques ; « hormis une panne de la machine qui a servi à la fabrication des briques, tout s’est bien passé », sourit le maire. « Il est important de trouver des espaces de stockage des briques afin qu’elles sèchent. », ajoute-t-il.
80 bénévoles ont ainsi participé activement au chantier de fabrication des briques sur 3 à 4 journées, et au montage des cloisons sur 8 jours. C’est AIRE qui a fait jouer sa garantie décennale pour les bénévoles.
Suivi de chantier : un maire très investi !
Dans nos petites communes, le suivi de chantier revient beaucoup aux élus, analyse René Bourrigaud. « J’ai suivi tout le chantier en me fixant deux repères : le budget de 1,3 m€ HT pour les travaux et les délais pour une ouverture de l’école à la rentrée 2017 ».
Le lancement du chantier a été ralenti par la présence d’une ligne électrique désaffectée au-dessus du terrain. La commune a eu des difficultés pour organiser son démontage, initialement prévu en juin 2016, mais reporté en octobre… alors que le chantier devait démarrer en juillet ! Lorsqu’ENEDIS propose un nouveau report de plusieurs mois à la commune, le maire a dû être réactif et mener plusieurs actions pour permettre une résolution rapide du problème (relances, information de l’État…). Le chantier a finalement démarré avec deux semaines de retard. « En tant que maire, il faut mouiller sa chemise pour faire avancer les choses, pour ouvrir l’école dans les temps », résume l’élu.
Santé et bien-être au cœur du projet
L’un de nos objectifs de départ, partagé avec l’association EPAT, était de proposer un bâtiment chaleureux, confortable et écologique », indique le maire. « Nous avons également beaucoup réfléchi à son implantation dans le bourg et à son insertion urbaine, paysagère, architecturale pour créer un cadre de vie favorable au bien-être, pour tous les habitants.
Une localisation idéale en cœur de bourg
Le regroupement de l’école et des locaux périscolaires sur un même site, juste derrière la mairie, contribue à recréer une centralité dans le bourg de Treffieux. Une bonne manière de favoriser la rencontre et la convivialité ! La proximité de l’école privée est également un atout que les élus ont souhaité renforcer en créant un chemin arboré, sécurisé et direct, pour relier les deux écoles.
Inciter aux déplacements doux et à l’activité physique
La localisation centrale du nouveau groupe scolaire incite les habitants à abandonner la voiture au profit de déplacements doux, vélo et marche à pied. Les élus ont d’ailleurs fait le choix de préserver un ancien hangar agricole en bois situé juste à côté de l’école, pour le reconvertir en abri vélo et espace de stockage ou ouvrant une partie de sa façade.
Le hangar a ainsi été divisé en deux parties dont l’une est fermée (stockage), et l’autre ouverte sur le parvis de l’école pour y ranger les vélos.
Pour conforter ce pôle de services, un city stade vient d’être construit juste à côté de l’école. Porté par la CC de Nozay dans chacune de ses sept communes membres, il permet aux jeunes de se retrouver autour d’activités sportives, et peut également être utilisé par l’école pour des cours de sport.
Mutualiser les équipements et créer des rencontres
Les élus ont mené une réflexion pour que l’école soit ouverte à la vie locale ; ainsi, l’espace de motricité dispose d’un accès direct par l’extérieur, et est mis à disposition d’une association qui propose des cours de cirque le soir. Une façon de favoriser le vivre ensemble sur la commune!
Limiter l’impact carbone du bâtiment avec des matériaux écologiques et locaux
Pour diminuer l’impact carbone du bâtiment, celui-ci a été conçu avec une ossature bois pour les locaux scolaires, complétée d’une partie béton pour les locaux techniques, cuisine et restaurant. L’ensemble du bâtiment a été bardé de bois. « Nous avons dû faire des choix, c’est pourquoi l’isolation est essentiellement faite en laine de roche », indique le maire.
Créer une bonne acoustique dans les classes et couloirs
Nous avons porté une attention particulière à l’acoustique, très importante pour une école », se souvient René Bourrigaud. « Les cloisons en terre crue dans les classes et couloirs atténuent le bruit, et créent une atmosphère douce plus propice au calme ».
Restauration scolaire : proposer confort et qualité
« Nous savons que le bruit est souvent un problème dans les restaurants scolaires, c’est pourquoi nous avons voulu être vigilants sur l’acoustique, outre la pose de panneaux, nous avons choisi de faire un sol en flotex », indique le maire. Le flotex, késako ? il s’agit d’un revêtement textile qui absorbe les sons. « Nous sommes tout à fait satisfaits du résultat, tant sur l’acoustique que sur la facilité d’entretien grâce à l’achat d’une machine spécifique qui allie aspiration et brossage mécanique ; c’est très efficace », se réjouit-il. Pour compléter l’isolation phonique, des panneaux acoustiques ont été installés sur les murs qui allient performance et esthétique.
Côté cuisine, les élus ont également souhaité proposer un bâtiment créant les conditions favorables à une alimentation de qualité. « Nous avons choisi de dimensionner la cuisine afin qu’elle permette la production sur place avec une légumerie, espaces de découpe, de stockage, de nettoyage », indique René Bourrigaud. Actuellement, les 70 repas journaliers des enfants de l’école publique et de l’école privée, sont fournis par la commune de Nozay en liaison chaude, mais le retour en régie sera ainsi ultérieurement possible.
Limiter l’exposition des enfants aux ondes
« Nous voulons éviter au maximum l’utilisation de la wifi et des ondes qu’elle génère ; pour cela, nous avons installé plus de 40 prises pour se brancher à internet en filaire ». Grâce à ces aménagements peu onéreux, le recours au wifi ne sera pas nécessaire dans le bâtiment.
Budget
A ce jour, le budget n’est pas tout à fait bouclé mais l’enveloppe globale de 1,3 millions € a été respectée à 0,5% près ! « Nous avons porté deux opérations distinctes avec deux comptabilités partagées : l’école publique, et les locaux périscolaires (partagés avec l’école privée), qui représentent près de 55% des surfaces et bénéficient d’un financement de la CAF. »
Dépenses TTC : 1 781 750 €
Travaux | 1 563 730 € |
MOE | 148 200 € |
Bureau de contrôle | 15 740 € |
Mobilier (classes & restaurant) | 24 560 € |
Études et réseaux divers | 29 520 € |
Recettes > 1 781 500 €
Etat (DETR « école » et DETR « locaux partagés ») | 245 000 € |
Région | 100 000 € |
Département | 433 454 € |
Réserves parlementaires | 73 000 € |
CAF | 37 558 € |
FCTVA | 271 694 € |
Emprunt sur 20 ans à 1,55% | 450 000 € |
Autofinancement sur budgets 2015-2017 | 171 044 € |