Une résidence en colocation pour personnes âgées dépendantes à Ercé-en-Lamée (35)

Une expérimentation concluante en Ille et Vilaine

Le Département d’Ille et Vilaine a souhaité accompagner une expérimentation Ages et Vie à Saint-Ouen-des-Alleux, sur 3 ans, avant de valider le lancement d’autres projets. Aujourd’hui, plusieurs projets sont en cours pour répondre à des besoins locaux, dans des territoires ruraux. « L’intérêt est que ces résidences proposent un accompagnement intégré aux personnes âgées, dans un coût où tout est inclus, ce qui est plus lisible pour les familles » indique Lounis Djaoud, chargé de développement territorial Bretagne d’Ages & vie.

Deux colocations qui accueilleront seize personnes âgées à Ercé !

A Ercé-en-Lamée, Ages et Vie va accueillir des personnes âgées dépendantes dans deux colocations de huit chambres, non médicalisées. L’esprit se veut « comme à la maison » et chaleureux. Les deux maisons proposent chacune huit chambres spacieuses de 30 à 35 m² chacun, ainsi qu’une cuisine et une salle à manger communes et partagée entre les résidents. Ceux-ci s’engagent à prendre le déjeuner et le dîner ensemble afin de renforcer leurs liens. Les maîtresses de maison proposent des animations quotidiennes, et les repas sont faits maison et avec l’aide des résidents à la préparation. Une attention est portée à la provenance locale des denrées.

Chaque maison peut accueillir un couple, ce qui aboutit à huit à neuf résidents accueillis pour chaque unité ; les animaux sont acceptés dans cette petite colocation.

Une présence continue

Chaque unité de huit chambres est dirigée par une maîtresse de maison et des auxiliaires de vie qui sont présentes de 07h30 à 20h30 ; puis un relais est pris avec une astreinte en cas de besoin, avec un engagement d’intervention inférieur à 20 minutes. A l’étage ont été aménagés deux appartements T4 de fonction pour les maîtresses de maison, ainsi qu’un studio pour les auxiliaires de vie d’astreinte.

La maîtresse de maison est responsable de la tenue du lieu, en lien avec les auxiliaires avec lesquelles elle a un lien hiérarchique. Elle assure également le suivi individuel des résidents, et le lien aux familles : par exemple en les alertant sur une perte de poids sachant que les résidents sont pesés une fois par mois.

Des réunions sont organisées tous les 3 mois dans chaque maison, auxquelles sont invitées les familles et la mairie. Des contrôles internes sur la tenue des maisons sont régulièrement menés.

Coût pour les résidents

Le reste à charge pour les résidents varie selon les prises en charge (APA et APL notamment), entre 1 300 à 2 300€ mensuels tout compris : chambre individuelles, petit déjeuner, goûter, dîner, linge, ménage, charges (téléphone, wifi, climatisation), animations. « Un prix que tous nos habitants ne peuvent pas payer, mais qui peut répondre à un segment de population », estiment les élus.

Un taux de remplissage à consolider ?

Ages et Vie s’est fortement développé ces dernières années, notamment en Bretagne avec par exemple des projets d’ouverture de dix résidences en Morbihan. La présence de minimum quatre résidents est nécessaire pour permettre l’ouverture d’une maison de chambre chambres ; toutes les maisons n’ont à ce jour pas trouvé preneurs. Actuellement, Ages et Vie renforce son lien avec les EHPAD et hôpitaux pour consolider son taux de remplissage.

Profil des résidents

Les résidents ont un âge moyen de 76 ans à l’entrée dans les résidences et de 80 ans en moyenne pour les occupants.

Modalités d’installation d’une résidence

En tant qu’entreprise privée, Ages et Vie a acheté le foncier au prix des domaines, sans intervention spécifique de la commune d’Ercé. Celle-ci a néanmoins vendu un terrain voisin à l’entreprise pour qu’elle dispose de la surface nécessaire à la construction de la résidence.

Ages et Vie privilégie la création de résidences dans des territoires ruraux avec quelques critères : présence d’une pharmacie, de médecins à proximité, et d’hôpitaux dans un périmètre acceptable. La volonté communale est également prise en compte dans l’installation d’une résidence. Ces critères vont prochainement évoluer notamment aux vues du besoin d’accueil de résidents médicalisés et des besoins d’accueil temporaire dans le cadre du droit au répit.

Rédigé en septembre 2024