Retour sur la visite de la ZAC Ar Graëll à Lauzach (56), par les élus du Pays de Ploërmel
Dans le cadre d’une formation en urbanisme proposée par le Pays de Ploërmel aux élus et agents des communes de son territoire, BRUDED a proposé le 21 octobre après-midi une visite de la ZAC Ar Graëll sur la petite commune de Lauzach (56). Cette visite s’inscrivait dans la suite d’une formation théorique sur les orientations d’aménagement et de programmation du PLU, proposée le matin par l’ARIC. 17 élus et agents ont ainsi pu découvrir ce nouveau quartier, habilement greffé au bourg ‘historique’ de la commune, qui proposera à terme 140 logements répartis en trois tranches.
Patrice Le Penhuizic, maire depuis 2005, a présenté la démarche engagée dès 2006 par la municipalité pour la création de ce nouveau quartier à l’identité rurale, dont la réalisation a été portée par l’aménageur EADM, devenu BSH :
on ne voulait pas refaire une sorte de centre ville à la campagne, avec un aménagement qui ne ressemblerait pas au reste de la commune ; par exemple il a fallu presque se fâcher pour réussir à diminuer l’éclairage public, qu’on a réussi à implanter seulement sur les carrefours et quelques points qui jalonnent le quartier.
Patrice le Penhuizic, maire
« De la même façon en matière de gestion des eaux pluviales, nous avons choisi de mettre en place des noues au lieu des tuyaux PVC ou ciment. Pour les voiries, on voulait limiter la vitesse : on a donc opté pour des voies étroites, sans bordures pour limiter les couts mais aussi l’entretien que ça aurait généré, et des bas côtés enherbés. Le stationnement a été organisé en ‘poches’, et non en linéaire de rue ».
Patrice Le Penhuizic était accompagné par Romain Rétif, conseiller municipal élu en 2020, qui a présenté les orientations et objectifs pour la 3ème tranche, dont les terrains seront commercialisés à partir de 2022 :
- répondre aux enjeux de développement durable et de transition énergétique : « alors que sur la 1ère tranche qui est sortie entre 2009 et 2014, l’enjeu portait sur la sobriété des bâtiments avec l’objectif BBC (bâtiments basse consommation), aujourd’hui nous portons en plus le focus sur le confort d’été qui est un élément fondamental pour les logements de demain avec les étés de plus en plus chauds que l’on connait », témoigne le conseiller municipal.
- établir des règles et recommandations pour que le vivre-ensemble se passe bien et alors que les terrains sont plus petits (460 m² en moyenne sur la tranche 3, soit 100 m² de moins que sur la tranche 1, et 50 m² de moins que la tranche 2) ; « le constat de départ c’est que si l’aménagement créé des possibilités d’échanges et ne clot pas tout, on est obligés de se parler et alors ça se passe mieux », indique Romain Rétif. « Par exemple, nous imposons un alignement des maisons et interdisons les décrochages pour plus d’intimité, moins de vis à vis dans les logements. Pour les clôtures, les murets minéraux sont interdits, seul le végétal et les clôtures grillagées sont autorisées ». Plus globalement, la commune travaille avec l’architecte sur les recommandations thermiques, architecturales et paysagères qui sont inclues dans un cahier envisagé avec une forte dimension pédagogique. « Nous avons inclus dans la mission de l’architecte, une prestation de conseil auprès des futurs acquéreurs pour les aider à concevoir un projet de qualité, tant pour leur confort que pour la qualité urbaine et paysagère du quartier » précise le maire.
- Enfin en lien avec la forte tension du marché immobilier, « on envisage de mettre en place des critères de sélection des acquéreurs ; c’est encore à l’étude mais la primo-accession, l’accès des ménages au terrain pour y construire leur résidence principale, sont des enjeux importants pour notre territoire », précise Romain Rétif, complété par Patrice Le Penhuizic : « 5 lots ont également été réservés sur la tranche 3 pour accueillir un projet d’habitat participatif, c’est à dire un projet où les propriétaires mettent en commun des équipements : balançoire, buanderie, chambre d’amis, salle commune… et en partagent la propriété. Il y a maintenant une association sur le Morbihan qui accompagne ce type de projets, cela facilite les choses, même s’il faut compter 5 ans environ pour réaliser ce type de projet collectif, pour trois ans en cas de projet individuel « classique » », se réjouit-il.
Rédigé en octobre 2021
Thématique : Aménagement, urbanisme et habitat, Lotissements et quartiers durables