Vincent Gaudin, adjoint à Plessé (44)

Plessé est une commune de Loire-Atlantique située au sud-est de Redon de 5400 habitants. La commune a la particularité d’être constituée de trois bourgs dont le plus important est celui de Plessé. Il regroupe la plupart des commerces, services et équipements de la commune, dont l’étang de Buhel situé à quelques minutes à pied de la mairie. Les deux bourgs secondaires sont Le Dresny et Le Coudray qui accueillent chacun 900 habitants et disposent d’une école et d’une épicerie. Depuis 2020, l’équipe municipale de Plessé a mis en œuvre une méthode et une stratégie globale pour développer la pratique du vélo sur la commune. Les aménagements portent notamment sur la mise en place d’itinéraires cyclables sécurisés entre les trois bourgs principaux de cette grande commune de presque 10 000 hectares ; ils sont phasés et budgétés sur le temps du mandat.

Questions à Vincent Gaudin, adjoint en charge du comité économie attractivité tourisme qui pilote le plan vélo.

Pouvez-vous nous dire ce qui a motivé votre équipe municipale à passer à l’action ?

Avant les aménagements, prendre son vélo était considéré comme dangereux, notamment pour les enfants. En mettant en place ces itinéraires, nous souhaitions que les enfants puissent aller seuls au sport à vélo au bourg, en toute sécurité. C’est un besoin qui est largement ressorti du travail avec les habitants qui a précédé les élections.

Quelques mots sur votre approche participative particulière ?

Nous avons développé une habitude de travail avec les habitants sur tous les sujets au travers de comité consultatifs. Le groupe de travail « plan vélo » créé en 2020 a défriché le sujet et travaillé sur la mise en œuvre des itinéraires. Les membres du groupe (des élus  mais aussi un propriétaire de gite, un agriculteur, un champion de descente VTT, une hébergeuse de tourisme et des cyclistes du quotidien) travaillent sur tous les sujets liés au développement de la pratique du vélo sur la commune et le lien avec le développement de la marche aussi.

À quels autres enjeux répondent ces itinéraires vélos pour la commune ?

Développer la pratique du vélo c’est diminuer le recours systématique à la voiture pour décarboner les transports et répondre au changement climatique mais c’est aussi un enjeu de santé.

Par ailleurs, avec le projet « Territoire zéro chômeur longue durée » que nous menons sur la commune, on se rend compte que la mobilité en milieu rural est un vrai frein à l’emploi, notamment pour les plus fragiles. Faciliter l’accès au vélo, c’est aussi lutter contre l’isolement et la précarité.

Faciliter la pratique du vélo à travers nos itinéraires est aussi un levier pour développer la cyclo-randonnée sur la commune et donc un enjeu touristique (Plessé borde le canal de Nantes à Brest). Enfin, des VIP (Volontaires Investis à Plessé) se sont saisis du projet pour créer un parcours d’interprétation et de découverte de l’artiste sculpteur Jean Mazuet, dont cinq œuvres jalonnent le parcours.

Entre animation et réalisation d’aménagements pérennes, lequel vous semble le plus important ?

Les deux !

Développer la pratique du vélo, c’est permettre aux habitants de pouvoir se déplacer sur des itinéraires agréables en se sentant légitime sur un deux roues non-motorisé, ce qui nécessite des aménagements. Mais notre plan vélo ne se limite pas à une addition d’infrastructures, nous voulons aussi créer une sorte d’esprit vélo dans la commune.

Comment crée-t-on un « esprit vélo » communal ?

La commune met en place des animations auprès des scolaires, des personnes âgées ou encore incite les habitants à pratiquer le vélo grâce à une signalétique ciblée. Un réparateur et vendeur de cycles a ouvert un atelier dans la commune, des stationnements vélos ont été installés.

Du côté des aménagements, comment cela se concrétise-t-il ?

Le groupe de travail a mis au point des itinéraires en proposant des solutions à partir de l’état existant. Des aménagements variés en ont découlé :  de la simple interdiction de circuler pour les voitures à l’aménagement de piste en site propre, au chaucidou, à la voie partagée et même un petit bout de vélorue. Les élus animent le comité et veillent à ce que les solutions proposées soient réalistes en termes de moyens et d’objectifs. Ils associent les riverains concernés au travers de réunions, d’ateliers citoyens ou de permanences.

Quel premier bilan tirez vous de ces aménagements ?

De l’avis même des habitants, les nouveaux aménagements améliorent réellement le confort et la pratique du vélo sur la commune. On voit se déplacer désormais des enfants avec une raquette de tennis sur le dos qui ne seraient pas allés à la salle de sport autrement qu’en voiture précédemment et des habitants qui rallient le bourg à vélo ou à pied pour faire leurs courses. Bien qu’un peu subjectif, notre bilan demeure vraiment positif à tous les points de vue.

Et le piéton dans tout ça ?

Beaucoup d’habitants utilisent aussi la piste cyclable à pied car pas fréquentée de façon intensive par les cyclistes, sans constater de conflits d’usage.

Le 9 octobre prochain, la commune de Plessé (44) invite les communes du réseau à venir découvrir son plan vélo communal et les aménagements récemment réalisés. Une visite qui s’inscrit dans le cycle de visites thématique « mobilités douces » qui se poursuivra le 16 octobre à Landéda (29) pour se conclure à Plérin (22) le 18 octobre.

En savoir plus

• Le plan vélo de Plessé (44) : liaisons cyclables inter-bourgs sécurisées et développement d’une culture du vélo sur la commune
• Itinéraires cyclables en milieu rural à Plessé (44) : traversée d’une départementale au sein d’un hameau
• Cycle de trois visites « Favoriser les déplacements doux dans et entre les bourgs » du 9 au 18 octobre

Rédigé en juillet 2024
Thématique : Mobilités